Ainsi, la France donne une fois de plus la preuve de sa détermination et de son engagement aux côtés du Mali pour un déploiement rapide d’une force africaine en vue de libérer le Nord du territoire sous occupation depuis plus de 8 mois.
Ni les doutes de Ban Ki-moon et encore moins les errements d’un Romano Prodi à ce sujet, ne semblent altérer la volonté affichée de la France d’aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale le plus tôt possible. C’est en tout cas ce que vient de réaffirmer solennellement le porte-parole du Quai d’Orsay, Philipe Lalliot lors d’un point de presse régulier.
Il a déclaré à cette occasion que « la France, en concertation avec tous ses partenaires, entend proposer une nouvelle résolution pour répondre à la demande des autorités maliennes (d’une action militaire) ».
Commentant le rapport du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon sur la question malienne, rendu public ce jour même, le haut diplomate français a rappelé l’intention de son gouvernement de jouer un rôle clé dans la résolution de ce conflit, en défendant un nouveau texte devant l’ONU, après l’adoption des précédentes résolutions 2056 et 2071 sur le Mali.
« Conformément à la demande du Conseil de sécurité dans sa résolution 2071, le secrétaire général des Nations unies a fait des recommandations sur les moyens de dégager une solution d’ensemble à la crise malienne », a constaté M. Lalliot. « Ce rapport s’inscrit dans le cadre de la triple approche de la crise, politique, humanitaire et militaire, promue par le Conseil de sécurité dans ses résolutions 2056 et 2071″, a-t-il poursuivi, assurant que la France soutenait cette approche et la nécessité de voir « les trois volets de la solution progresser simultanément ».
Tout en rappelant l’importance, sur le plan politique, d’ouvrir « un véritable dialogue » entre les autorités maliennes et les groupes rebelles non-terroristes du Nord-Mali et d’organiser une transition incluant la tenue d’élections, le porte-parole a insisté sur l’urgence d’une intervention armée dûment autorisée par l’ONU.
Quant au président en exercice de l’Union africaine, le Béninois Yayi Boni, il a estimé que « le continent africain avait été surpris et déçu » de certains passages du rapport adressé au Conseil de sécurité par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, relativement au déploiement d’une force africaine dans le Nord du Mali sous mandat des Nations unies.
Du côté de Bamako, bien qu’il n’y ait pas encore eu de commentaire officiel, le citoyen lambda se pose des questions quant aux motivations réelles de toute cette ambiguïté de la part de l’instance de régulation de la paix et de la sécurité dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale.
En effet, toute guerre comporte des risques humanitaires. Donc, cet argumentaire ne saurait à lui seul justifier aujourd’hui ce spectacle digne de ce qu’on peut qualifier de « danse macabre des sorciers » que la communauté internationale offre par rapport aux réelles menaces à la paix et à la sécurité dans le monde à partir du Mali en particulier, et du Sahel en général.
Après avoir autorisé une intervention militaire de l’Otan en Lybie sans aucune « précaution » préalable, voilà l’ONU, que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de « grand machin », continue de fermer les yeux sur les crimes, les viols, les violences et autres atrocités commises quotidiennement contre des populations civiles dans le Nord du Mali ainsi qu’en Syrie.
L’ONU est-elle encore cette organisation qui joue véritablement son rôle dans le monde de façon équitable et impartiale ?
Quoi qu’il en soit, la crédibilité de l’institution internationale est fortement engagée dans le règlement de la multitude de crises qui secouent actuellement notre monde : République démocratique du Congo, Haïti, Palestine, Syrie, Mali, Côte d’Ivoire, Iran, Lybie, Afghanistan, zone Euro, etc.
Il y a des lustres que le monde n’avait été confronté à autant de problèmes en même temps. Face à une telle situation de catastrophe qui plane partout, Ban Ki-moon semble complètement dépassé. On a l’impression que la poisse le suit depuis son arrivée à la tête de l’ONU.
Visiblement, il a été vêtu d’un habit pas à sa mesure. A lui d’en tirer toutes les conséquences en débarrassant rapidement le plancher.
Ibrahima Sidibé
L’ Indicateur Du Renouveau 04/12/2012