Face à cette situation le Mali ne semble pas réunir les moyens militaires de libérer le Nord. Or sans cette libération, comment organiser des élections avec 2/3 du pays ? Pour l’instant, l’actuel gouvernement n’a posé aucun acte concret pour libérer le Nord et aucun dialogue n’a été engagé.
Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, a, au cours d’une rencontre avec les enfants, laissé entendre que les islamistes avancent mais que les armes du Mali se trouvent bloqués dans les ports. Pour tenter de convaincre, il dira que « son gouvernement est en train d’essayer et continuera toujours à essayer ».
Mieux, CMD affirme que la reconquête du Nord et l’organisation des élections peuvent se préparer simultanément d’où sa visite à la Délégation générale aux élections. Ces propos constituent un aveu d’impuissance de la part du gouvernement et comme pour dire que la libération du Nord-Mali n’est pas pour demain.
Selon certaines sources, le président de la République par intérim, le Pr. Dioncounda Traoré, vient de saisir officiellement la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest par le biais d’une demande pour solliciter une intervention militaire. Est-ce pour donner raison à la communauté internationale qui a toujours soutenu que la Mali seul ne pouvait pas faire à sa rébellion ?
Il est désormais clair à travers cette sollicitation de la Cédéao que le Mali a plus que besoin aujourd’hui de l’appui de la communauté internationale pour reconquérir son intégrité territoriale. Alors que le Conseil de sécurité n’a pas encore donné le mandat nécessaire à la Cédéao pour agir et la France dit qu’elle n’agira pas sans un mandat des Nations unies.
Au Mali, les mausolées sont détruits un par un ; les mains de supposés voleurs sont coupées jusqu’à ce que mort s’en suive ; un couple accusé d’adultère est frappé et humilié en public. Après avoir imposé leur dictat à nos compatriotes du Nord, les djihadistes vaguent librement à leurs occupations dans le septentrion malien sans aucune inquiétude.
Et pourtant, certaines sources révèlent que le Mali a renforcé son dispositif sécuritaire par l’achat de nouveaux armements. Qu’attendent donc les autorités maliennes à se décider pour retrouver son intégrité territoriale. En tous les cas la question fait l’objet de débats dans les salons feutrés de la capitale malienne.
Ben Dao
L’ Indicateur du Renouveau 06/09/2012