« On peut libérer des villes… mais chasser définitivement du territoire ces bandes islamistes qui se sont installées au Nord il y a dix ans, n’est pas possible de si tôt. Je vous prends un exemple : la première puissance du monde qui est les Etats Unis et toute l’Europe sont depuis 10 ans en train de combattre les mêmes islamistes en Afghanistan sans parvenir à bout. Et c’est ce même réseau qui a pu s’installer au Mali au cours des dix dernières années avec la complicité de tous les Maliens ».
Voilà donc l’équation cornélienne : la libération totale du Nord avec en toile de fond le retour de l’administration dans les zones sous occupation (1ere mission du gouvernement CMD) n’est peut-être pas possible avant dix ans, et tant que cette étape ne sera pas franchie, pas question d’organiser des élections (seconde mission de Cheick Modibo Diarra), et tant que ces deux missions ne seront pas accomplie, pas question pour le PM de pleins pouvoirs de céder son fauteuil primatorial.
C’est dire que les détracteurs de Cheick Modibo Diarra (Ndlr le FDR) sont loin du bout du tunnel. Ils doivent s’en convaincre et aider le gouvernement à faire face aux défis, comme l’a si bien dit CMD. S’ils misent sur le président de la République par intérim, Pr. Dioncounda Traoré pour démarquer le PM, Cheick Modibo Diarra prévient que l’accord-cadre auquel il doit sa nomination stipule que même le président de la République n’est pas habilité à recevoir sa démission. « Je vais remettre ma démission à qui ? ».
Et d’ailleurs, il avait dit à un de ses confidents que si l’Assemblée nationale (majoritairement constituée des partis du FDR) venait à vouloir mettre les bâtons dans ses roues, il prendrait des ordonnances pour la contourner. Et on pourra assister à ce premier duel dans les jours à venir puisque Cheick Modibo Diarra a décidé de convoquer l’A.N en session extraordinaire pour lui soumettre sa feuille de route récemment élaborée.
Abdoulaye Diakité
L’Indicateur du Renouveau
(31 Juillet 2012)