Au marché Dabanani, les jeunes commerçants ont promis de faire revenir Ami Kane, le gouverneur de Bamako, sur sa décision de les déguerpir des voies publiques, mais hier ils n’ont manifesté.
Après les opérations de déguerpissement des grandes artères de la capitale, les jeunes commerçants se sont réunis pour se faire entendre, à travers les manifestations sporadiques. C’est pourquoi, les commerçants victimes de la mesure ont pris assaut le boulevard qui fait face à l’Assemblée nationale, le lundi 15 août.
Les organisateurs et des éléments des forces de l’ordre se sont violemment affrontés au marché. Même si les commerçants ont subi des dégâts lors des échauffourées, ils avaient inscrit leur plan d’action dans la durée pour faire reculer la « Dame de fer », surnom collé à Mme Sacko Aminata Kane, chef de l’exécutif régional du district de Bamako.
Mécontents de la poursuite de l’opération de déguerpissement, plusieurs jeunes commerçants ont bloqué lundi matin les différentes artères menant au Grand marché de Bamako. Ils ont brûlé des pneus et barricadé des passages. Pour les dégager, les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes. Les jeunes, déterminés à en découdre pour se faire entendre, ont riposté par des jets de pierres. Ils ont réussi à faire reporter une réunion prévue à l’Assemblée.
Les jeunes ont fait savoir que la manifestation du lundi est le début d’une longue lutte pour dire aux autorités qu’ils ne sont pas d’accord avec ce déguerpissement. « Désormais, nous allons nous battre pour défendre nos emplois. Nous ne sommes pas des bandits, mais juste des Maliens comme les autres qui veulent nourrir leurs familles… »
Au moment de passage de notre équipe reportage, la devanture de l’Assemblée nationale était déserte du beau monde des commerçants.
Bréhima Sogoba