L’ancien ministre de la Santé, Oumar Ibrahim Touré a été inculpé et placé hier jeudi 2 juin 2011 sous contrôle judiciaire. C’est une décision prise par la Chambre civile de la Cour suprême qui a en charge l’instruction du dossier de l’ancien ministre contre qui pèsent les charges de crime d’atteinte aux biens publics, détournement de deniers publics, faux, usage de faux, favoritisme et complicité de favoritisme.
De sources bien introduites, cette chambre a été saisie du dossier par le procureur anti-corruption, Sombé Théra, chef du Pôle économique et financier. L’autorisation de la plus haute juridiction du pays est obligatoire en la matière car Oumar Ibrahim Touré bénéficie du privilège de juridiction parce qu’ayant commis les actes qu’on lui reproche lorsqu’ il était ministre de la République.
De sources proches du parquet général près la Cour suprême, on indique que le ministre Touré a été placé sous contrôle judiciaire parce qu’on ne pouvait pas l’arrêter sans procès-verbal ou sans qu’il ne soit préalablement entendu par un juge ou qu’il n’y ait de confrontation. Un abus de droit que les magistrats de cette juridiction ont bien voulu éviter.
Cette décision de la Chambre civile de la Cour suprême lui interdit désormais de voyager. Il sera suivi dans toutes ses activités et sera tenu d’aller faire acte de présence suivant un agenda défini par cette même chambre soit dans une juridiction, une brigade de gendarmerie ou un commissariat, selon les indications de la Cour suprême.
Pour mémoire, c’est dans le cadre de l’information ouverte suite à la plainte des partenaires techniques et financiers portant sur le détournement des subventions du Fonds mondial logés au ministère de la Santé, que plusieurs cadres de ce département ont été mis sous mandat de dépôt. Il s’agit de l’ancien DAF, Ousmane Diarra, arrêté en août 2010, de la coordinatrice du Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT), Dr. Diallo Halima Nako, de Mohamed Berthé du Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT), de Charles Sanogo de la Direction nationale de la Santé (DNS) et de Youssouf Boré de la Direction régionale de la Santé (DRS) du District de Bamako.
Abdoul Karim Maïga
L’ Indicateur Renouveau 03/06/2011