L’éviction du système SWIFT imposée par les pays occidentaux a conduit Moscou à chercher refuge ailleurs et à étudier des alternatives.

Moscou

Après avoir été bloquées du système de messagerie interbancaire, les banques russes se sont en effet tournées vers le système de paiement interbancaire transfrontalier (CIPS). Développé par la Chine principal partenaire du Kremlin en 2015, le Système de paiement CIPS est principalement utilisé pour régler les crédits internationaux en yuan et les échanges liés à l’initiative ‘’Belt and Road’’, agissant comme un système alternatif au traditionnel SWIFT créé en 1973, bien qu’il n’en soit pas encore totalement indépendant. Ce système, le CIPS, permet aux banques mondiales d’effectuer des transactions transfrontalières directement en yuan sur le territoire national, plutôt que par l’intermédiaire de banques de compensation dans des centres offshores et vise à faire de la monnaie de Pékin une monnaie de réserve mondiale à part entière. La Chine aurait demandé à Poutine de reporter son invasion de l’Ukraine début février h2 un système de paiement en développement /h2. Selon le journal d’Etat Jiefang Daily, le système chinois a traité environ 80000 milliards de yuans (12680 milliards de dollars) en 2021, soit une augmentation de 75%  en glissement annuel, tandis que fin de janvier, la société qui gère la plateforme à déclarer qu’environ 1280 institutions financières dans 103 pays et régions s’étaient connectées au système.il s’agit notamment de 30 banques au japon, de 23 banques dans des pays africains qui reçoivent des fonds en yuan dans le cadre de projets d’infrastructure relevant de l’initiative ‘’Belt and Road’’ de Pékin. En outre, des banques occidentales telles que HSBC (LON : STAN), Citigroup (NYSEC) et BNP Paribas (PA : BNPP) ont également décidé d’utiliser le système, selon les données de Qichacha. ‘’10 fois pire que Tchernobyl’’ : la Russie menace une centrale nucléaire ukrainienne h2 le CIPS serait une ossature pour les paiements en yuan/h2. Les relations commerciales de Pékin et de Moscou étant régies à 17,5% par yuan (contre 3,1% en 2014), les banques russes ont décidé de se tourner vers le partenaire le plus naturel ainsi que de développer d’avantage leur propre système de paiement transfrontalier SPSF, créé en 2014 mais utilisé principalement par les institutions nationales. Les sociétés chinoises impliquées dans le développement du CIPS sont celles qui profitent le plus de ce déplacement vers l’est, comme HYUNION Holding et Shenzhen Forms Syntron information. Les actions de ces sociétés sont en effet toutes deux en hausse de 10% à la Bourse de Shenzhen. Enfin, on notera que selon Citic Securities, les premières banques d’affaires chinoise, l’utilisation accrue du CIPS ‘’ pourrait faire progresser l’internationalisation du yuan, et permettre dans une certaine mesure de réduire la dépendance de la Chine et de ses partenaires vis-à-vis du système SWIFT’’.

Source: L’Alternance