Quelques jours après sa mise en place, la commission ad hoc de 15 membres présidée par Me Kassoum Tapo et chargée d’étudier la demande de levée d’immunité de certains députés, est déjà mise en cause. En tous cas, les spéculations vont déjà bon train sur son impartialité. Si la levée de l’immunité parlementaire des députés ayant rejoint la rébellion fera l’unanimité au sein de l’Assemblée nationale, on est totalement convaincu que les élus de la Nation refuseront de mettre à la disposition de la justice comme n’importe quel citoyen les autres camarades que sont Me Mountaga Tall, Mamadou Hawa Gassama, Moussa Berthé. Un traitement de faveur qui tient surtout à leurs poids politiques et aux négociations concernant les prochaines échéances électorales.
Et dans les couloirs de l’Assemblée nationale, on a commencé à sortir les arguments pour justifier le vote négatif des députés contre la levée de l’immunité des trois élus de la Nation ci-dessus cités. Pour ce qui est de Me Mountaga Tall, ses camarades avancent son statut d’ancien vice-président de l’Assemblée nationale et de président historique d’un parti fondateur du mouvement démocratique malien, pour ne pas le livrer à la justice. Et dans la perspective d’un second tour à l’élection présidentielle, les grands partis savent que les voix de Mountaga Tall pourront faire la différence.
C’est la même sorte de calculs politiciens qui mettront hors de cause Mamadou Hawa Gassama, député élu à Yélémani appartenant à l’URD. Cet élu et opérateur économique qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui pourrait éventuellement user de sa virulence de ton vis-à-vis de ses collègues député femme pour intimider des membres de la commission, bénéficierait sans nul doute de l’alliance secrète liant sa formation à l’Adéma, première force politique du pays, pour sortir des mailles des filets de la commission. On susurre dans certains milieux que l’alliance entre l’Adéma et l’URD consacre un pacte de non agression et surtout d’assistance mutuelle durant la mandature du président Dioncounda Traoré. Il en sera de même pour Moussa Berthé, député élu à Sikasso même si son cas s’annonce très compliqué avec toutes les affaires qu’il a sur le dos. En tout état de cause, la demande de la levée de l’immunité parlementaire aboutit rarement au Mali. Et l’on se demande pourquoi ?
Quant aux Maliens, ils pourront déjà se satisfaire de la levée de l’immunité des députés rebelles à l’origine de tous nos malheurs.
M. D. et Ben Dao
L’ Indicateur Du Renouveau 2013-05-0714:59:37