Sous l’embargo de la CEDEAO depuis le 9 janvier 2022, le Mali a sollicité le président togolais, Faure Gnassingbé, pour faciliter le dialogue avec les chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale et ceux de la Communauté internationale dans le but de trouver un terrain d’entente pour la levée des sanctions politiques et économiques qu’il subit il y a bientôt quatre mois.
La mission dépêchée par les autorités maliennes était dirigée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. C’est au cours d’une visite de travail de deux jours (les 3 et 4 mai 2022) à Lomé au Togo que la délégation a sollicité la facilitation de Faure Gnassingbé auprès de la communauté internationale pour la recherche de solutions à la crise. « Nous avons, au nom du président de la transition, sollicité le président Faure Gnassingbé pour faciliter le dialogue avec les acteurs régionaux et plus largement le dialogue avec l’ensemble de la communauté internationale pour trouver un compromis pouvant nous permettre de sortir de la crise », a eu à déclarer le chef de la diplomatie malienne.
En réponse, son homologue togolais, Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères a rassuré : « Le président de la République a redit son soutien au peuple malien et a souhaité que le Mali, ensemble avec la communauté internationale, puisse trouver un moyen rapide de sortie des difficultés dont les populations maliennes sont victimes. »
Après plusieurs échecs, le dialogue entre le Mali et ses partenaires sera donc bientôt relancé sous la conduite d’un nouveau médiateur. Ce qui pourrait certainement amener les différentes parties, notamment le Mali et la CEDEAO à remodeler leurs positions pour trouver un accord visant à lever les sanctions contre le Mali. Mieux, l’on apprend que les négociables pourraient reprendre très bientôt sous l’impulsion du président togolais et que les chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale semblent être prêts à des concessions. Ainsi, une nouvelle période pourrait être proposée au Mali allant de 18 à 20 mois.
L’espoir permis !
Le moment est arrivé de trouver cet accord tant attendu par le peuple des différents pays concernés, après déjà quatre mois de bras de fer qui a produit des conséquences économiques terribles au sein des pays de l’espace partageant un corridor économique avec le Mali, notamment le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, notre pays ne semble pas être le seul à solliciter la levée desdites sanctions. Ce qui fait que l’intervention de Faure Gnassingbé, dont le pays n’est pas géographiquement lié au Mali, peut-être déterminant auprès de ces collègues de l’espace. Il reste à savoir si les autorités maliennes ou la CEDEAO accepteront de faire des concessions afin de permettre cet accord qui va soulager l’ensemble du peuple africain.
Pour rappel, en mars 2022, la Conférence des chefs d’Etat a engagé les autorités de la transition à s’inscrire dans une période complémentaire de 12 à 16 mois arrêtée par l’équipe technique de la CEDEAO/UA/NU pour l’extension de la transition tenant compte des activités nécessaires à l’organisation de l’élection présidentielle. Ce délai complémentaire court à partir du 15 mars 2022. Au même moment, les autorités maliennes ont annoncé 24 mois comme délai raisonnable pour renforcer la sécurité du pays ; mener des réformes politiques et organiser des élections crédibles, transparentes et fiables. Mais, cette proposition a été jugée inacceptable et rejetée par les chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale. Dès lors, le statu quo demeure.
Ousmane BALLO
Source : Ziré