Lettre Ouverte de Yahia Ould Zarawana au Président intérimaire et au PM: «Notre caution ne sau

C’est l’évidence même que, sans la liberté du Septentrion, une élection, quelle que soit la forme qu’elle prendra, serait vide de sens.

En d’autres termes, les hautes autorités précitées ne peuvent tirer leur raison d’être que dans l’accomplissement de ces deux missions inséparables.

Le peuple malien a trop attendu et trop souffert dans son honneur, sa fierté et sa dignité pour tolérer d’autres atermoiements ou d’autres faux fuyants.

Il est inutile, aujourd’hui, de revenir sur la série d’événements ayant conduit à cette tragédie nationale.

L’armée nationale du Mali est une grande armée, de même que l’ensemble de nos forces de sécurité. Par le passé, elle a toujours réussi à relever les défis auxquels notre chère patrie a été confrontée, avec honneur et vaillance.

Mais, depuis vingt ans, elle n’a jamais été mise en mesure de remplir les missions régaliennes que lui confère son statut de gardien de l’intégrité territoriale et de la sécurité des personnes et des biens.

Cette situation est la conséquence de plusieurs facteurs, dont on peut citer quelques uns. Il s’agit  notamment du sous équipement chronique, et ce à tous les niveaux de l’armement aussi bien que de la logistique et du traitement des hommes, qui est largement inférieur à tout ce qui se pratique dans la sous région.

Il s’agit enfin de la formation des hommes, qui n’a connu que quelques rares avancées, souvent réservées à une minorité.

Nous partageons avec les autorités le souci de faire de la résolution de cette question une urgence, et ce pour des raisons évidentes. Car comment combattre un ennemi avec une armée dont le moral est sapé, pour les raisons déjà évoquées, de surcroit avec un arsenal réduit au minimum.

Contre l’ennemi, sans être expert, nous pensons qu’il faut un bon chef. Ce dernier fait un bon soldat, gage de combativité et d’efficacité. Il faut aussi du bon matériel, bien maîtrisé, pouvant inspirer confiance à celui qui l’utilise.

Ces quelques conditions réunies, parmi d’autres, nous ne doutons pas un seul instant de vaincre un ennemi qui, dans l’ensemble, est un usurpateur et un étranger.

La mafia du crime qui sème la terreur au Nord n’a en réalité aucun idéal, ni politique ni même religieux.

Il s’agit de groupements d’individus dont les noms sont connus de tous. Leur  unique but est de tirer profit du crime, dont ils sont devenus des professionnels sans frontières.

Comment justifier, au nom de l’Islam, dont ils ne connaissent même pas les rudiments, les atrocités auxquelles ils se livrent, dont le vol, le viol, l’assassinat d’innocents, les milliers de refugiés, qu’ils ont chassé de leurs foyers et de leur passé?

Le seul langage qu’ils connaissent, croyez-moi  c’est celui de la force. La négociation est un mot qui leur est totalement étranger.

Cet appel est un signe de ralliement à l’union et au combat de tous ceux qui pensent qu’il est temps, grand temps, de retrouver notre honneur, notre fierté et notre dignité, pour qu’enfin nous retrouvions la fierté d’être de notre patrie, plus que millénaire.

Notre armée nationale et nos forces de sécurité peuvent compter sur l’appui sans condition de tous les patriotes, prêts à se tenir à leur disposition pour l’accomplissement de cette mission sacrée pour notre grand Mali.

Enfin, de nos amis Africains et Occidentaux, nous espérons vivement leur appui en logistique et en renseignements. Il serait souhaitable qu’il soit rapide et concret. La Nation saura vous manifester sa reconnaissance.

Nous apprécions votre offre généreuse de vos valeureux contingents. Mais comprenez! C’est avec du sang malien que nous voulons voir germer les fleurs de la liberté et de l’honneur.

Et nous y arriverons, Inchallah. Vive la liberté, Vive le Mali unifié et en paix!

Zarawana Yahia Ould,

Ancien Secrétaire Général de l’AEEM,

Juriste, Bamako

22 Septembre

29 Août 2012