Son Excellence, le 8 juin, date votre départ du pouvoir, plongera la majorité des Maliens dans une journée d’épreuve et méditation. Toutes nos bénédictions vous accompagnent. Excellence, dans votre message à la Nation vous avez évoqué deux dates qui ont marqué l’histoire politique du Mali. Il s’agit de 1992 et de 2002. Ce deux dates, Monsieur le Président, représentent pour nous, les Maliens, de tristes souvenirs. En 1992, malgré le fait que les élections générales étaient émaillées de fraudes et de manœuvres politiques, elles furent acceptées par le peuple malien, car c’était notre apprentissage de la démocratie, quand bien même ces irrégularités étaient savamment préparées et planifiées.
Cinq ans plus tard, c’était la désolation. Vous n’avez pas fait allusion à cette date, il s’agit de 1997. Elle aussi est une date historique qui a marqué l’histoire politique du Mali. Les élections générales de 1997 ont apporté la désolation, le désespoir, la déception. C’était l’année de la plus grande catastrophe politique au Mali. Cette année-là, après le deuxième tour des élections présidentielles, tous les candidats à ces élections étaient arrêtés et déférés en prison, sauf le Professeur Konaré et son challenger, Maribatrou Diaby, paix à son âme.
L’année 2002 sera gravée dans la mémoire des Maliens, suite à une injustice dont le peuple a été victime. Il s’agit du défi que le Professeur Konaré a lancé à la classe politique: le hold up électoral des élections présidentielles de 2002. Le candidat vainqueur, IBK, est privé sa victoire. La confusion fut créée, le pays est au bord de la division. Le Professeur Konaré vient une fois de plus trahir le peuple malien. C’est suite à cette élection que vous avez été élu à la magistrature suprême du pays. Cette élection fut l’objet d’interprétation diverses: certains avaient estimé que le Professeur Konaré vous avait remis le pouvoir, puisque c’est de vous qu’il l’avait reçu.
Nous autres avions soutenu le contraire. Le Professeur Konaré, après avoir divisé et affaibli toutes les couches sociales du Mali, y compris la classe politique et sa propre formation politique, qui avait présenté plus de cinq candidats aux élections de 2002, a brouillé toutes les pistes qui menaient à la démocratie en organisant ce hold up électoral. Ainsi, il a placé le Mali sur une bombe à retardement et vous a remis les rênes du pouvoir en cadeau empoisonné. Le Professeur Konaré s’était attendu à un bouleversement de la situation politique au Mali dans les six mois qui suivaient les élections; événements au cours desquels le peuple réclamerait son retour au pouvoir.
Militaire doué, en stratège averti, vous avez désamorcé cette bombe, par l’organisation d’élections législatives transparentes et justes en 2002. Elles verront IBK élu successivement député et Président de l’Assemblée Nationale du Mali. La même année, vous avez soutenu votre challenger auprès de vos pairs de l’UEMOA, ce dernier fut nommé à la tête de l’Union. Par cette stratégie, vous avez évité au Mali de tomber dans un conflit fratricide, pareil à celui de la Côte d’Ivoire. En réalité, c’est ce piège que le Professeur à tendu au peuple malien. Voilà pourquoi, Excellence, je vous appelle le soldat défenseur de la démocratie.
Monsieur le Président, l’année 2007 mérite d’être citée parmi les dates importantes de l’histoire politique du Mali. Elle fut l’année de l’ère nouvelle de la démocratie, année où le peuple malien a retrouvé sa dignité, sa souveraineté. Il a élu, dans la plus grande transparence, son Président. C’est ce que le peuple attend de vous en 2012. Le peuple malien dans sa majorité a déjà fait son choix. Les sondages de la presse confirment ce choix tous les jours: il s’agit d’IBK.
Pourquoi le choix est-il porté sur IBK? Le hold up électoral des élections présidentielles de 2002, perpétré contre IBK, allait faire basculer le Mali dans un conflit fratricide, n’eut été le sens élevé de la responsabilité d’IBK, son amour pour le pays. Ce jour-là, IBK a suivi sa raison et non son cœur. Il a placé l’intérêt supérieur de la nation au dessus de ses ambitions personnelles. IBK a accepté le verdict des urnes, verdict de la honte pour eux qui l’avaient organisé. C’est cet acte de reconnaissance que le peuple malien, dans sa majorité, garde vis-à-vis d’IBK et lui accorde sa confiance.
Je prie Dieu par ses noms les plus exaltés, par l’amour propre qu’il a pour son Envoyé, notre Prophète, béni soit-il. Que ce choix soit. Puisse Dieu vous aider pour une organisation réussie d’élections transparentes, justes et crédibles en 2012. Amen!
Pierre Fo’o Medjo
22 Septembre 23/01/2012