La lettre ouverte du Front du Non à la nouvelle Constitution (FNC) était, non seulement, accompagnée de l’Appel du 26 Août, mais également d’un t-shirt blanc frappé du sigle et de la devise du FNC, dans l’espoir d’aboutir à l’annulation souhaitée.
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Paris, le 17 novembre 2011
Son Excellence
El hadji Amadou Toumani TOURÉ
Président de la République du Mali
Koulouba – Mali
Objet : Lettre ouverte (Appel) relative au projet de référendum constitutionnel
Excellence Monsieur le Président
Le Front du Non à la nouvelle Constitution (FNC) vous présente très respectueusement ses compliments, souhaitant porter à votre connaissance les raisons de son opposition au projet de référendum constitutionnel en cours dans notre pays.
Un appel en ce sens, « l’Appel du 26 Août », a été lancé dont nous vous adressons copie pour information.
Votre souci, que nous partageons, de moderniser les institutions politiques du Mali vous honore. Mais une telle entreprise nous paraît inopportune du fait du calendrier électoral pour 2012, de l’état très sérieusement préoccupant du fichier électoral, et du caractère dispendieux de l’effet cumulatif des trois consultations électorales en moins d’un an.
Nous vous saurions infiniment gré d’accorder à notre appel toute l’attention qu’il mérite, de le prendre en compte, afin de préserver notre pays d’une opération contre-productive et onéreuse, et, pour être franc, inopérante en l’état d’un fichier électoral à la fiabilité problématique.
De surcroît, l’initiative de « coupler » l’élection présidentielle et le référendum constitutionnel – deux consultations éminemment majeures et distinctes, dévalorise plutôt leur portée solennelle.
Dans cette optique, Nous, Maliennes et Maliens de l’intérieur et de la diaspora africaine, personnes physiques et émanation d’organisations politiques et de la société civile malienne, réunis au sein du Front du Non à la nouvelle Constitution (FNC), faisons appel à votre sens du bien public et de l’intérêt national, en vous demandant instamment de bien vouloir reconsidérer votre position.
Certes, la « Loi fondamentale » du Mali n’est pas immuable et peut être soumise à réforme. Mais une telle hypothèse devrait pouvoir s’envisager dans un contexte apaisé.
Si tel devait être le cas, cela devrait se faire dans la transparence démocratique et la sérénité, avec notre préférence qu’une telle possibilité ressortisse de la responsabilité du président élu en 2012, s’inscrivant ainsi dans la logique normale et légale de la continuité de l’État !
Cela, en rien, n’amoindrit le mérite pour vous de la paternité du projet.
Ni le « Front », ni l’ »Appel » ne constituent un geste de défiance ni à votre égard, ni à l’endroit des réalisations immenses que le pays saura mettre à votre crédit, mais l’expression d’une opinion divergente sur le bien-fondé d’une initiative.
Nous vous remercions de toute l’attention que vous porterez à notre courrier, et dans l’attente, nous vous demandons, Excellence Monsieur le Président, de bien vouloir agréer l’expression de notre considération, avec l’assurance de nos meilleurs sentiments patriotiques.
La Coordination
F N C – France
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A p p e l
« Le peuple Souverain du Mali, fort de ses traditions de lutte héroïque, engagé à rester fidèle aux idéaux des victimes de la répression et des martyrs tombés sur le champ d’honneur pour l’avènement d’un État de droit et de démocratie pluraliste affirme sa volonté de préserver et de renforcer les acquis démocratiques de la Révolution du 26 Mars 1991 ; … » (Préambule de la Constitution du 25 février 1992 encore en vigueur au Mali)
La Loi suprême du Mali dispose, en ses
§ – article 22 : « La défense de la patrie est un devoir pour tout citoyen »
§ – article 26 : « La souveraineté nationale appartient au peuple tout entier qui l’exerce par ses représentants ou par voie de référendum. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice »
§ Instruits de l’état désastreux du fichier électoral national à quelques mois des élections présidentielles d’avril / mai 2012 ;
§ Pressentant le danger que pourrait constituer pour le Mali un référendum constitutionnel mal préparé et aux objectifs inavoués ;
§ Prévenus des menaces qu’un tel projet fait planer sur la sérénité de nos populations, à l’instar de pays frères ou voisins durablement éprouvés par la même pratique ;
§ Conscients que, pour des raisons politiques, financières, matérielles, techniques et calendaires, il n’existe au Mali aucun blocage des institutions, ni aucune autre nécessité impérieuse commandant d’effectuer une consultation populaire autre que les élections générales qui se profilent ;
§ Convaincus que l’État du Mali devant survivre aux présidents, le projet de référendum pourra être mené à terme, s’il en était besoin, par le successeur du sortant à partir du mois de mai 2012 ;
Nous, Africains de la diaspora, Maliennes et Maliens de l’extérieur, en particulier de la France, patriotes, membres du Front du Non à la nouvelle Constitution (FNC) en appelons au sursaut national face aux apprentis sorciers en Afrique.
Nous appelons à
ü sensibiliser, préparer l’opinion du peuple travailleur du Mali, de l’intérieur comme de l’extérieur, pour empêcher le maintien du référendum ;
ü en cas de tenue du référendum constitutionnel arbitraire, s’inscrire massivement sur les listes électorales et voter « Non » le projet de Constitution adopté par l’Assemblée nationale du Mali le 2 août 2011 ;
ü opposer un Non magistral au référendum inopportun et mal préparé, liberticide, fratricide et antidémocratique dans le Mali de haute lutte militante, d’hospitalité, de brassage, de paix et d’ouverture séculaires !
Le Mali ou rien : Nous avons choisi !
Paris, le 26 août 2011
La Coordination
F N C – France
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» Le Mali ou rien : Nous avons choisi ! «
P / FNC – France
La Coordination
(00 33) 6 59 66 37 44 et (00 33) 6 68 36 35 68
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Le Républicain 22/11/2011