Sous un soleil peu clément, une foule s’est donnée rendez-vous devant la Bourse du Travail de Bamako ce mardi 25 septembre. Organisée par le Mouvement « Vert-Jaune-Rouge » (le drapeau malien), cette manifestation avait pour but de rencontrer « les amis du Mali » pour qu’ils s’investissent dans la résolution rapide de la crise qu’il traverse. Pour l’occasion, le ministère de la sécurité n’avait pas lésiné sur les moyens. Et un important dispositif de sécurité a été mobilisé.
C’est donc bien escortés par un cordon de sécurité que les manifestants se sont dirigés sur l’Ambassade des Etats unis.
Dans un message remis à la représentation diplomatique de la mission américaine au Mali, le mouvement « Vert-Jaune-Rouge » a précisé qu’il s’agit, à travers cette marche, de faire entendre leur voix face aux évènements qui secouent le monde. « Ces évènements, explique le président du mouvement, nous donnent l’occasion d’insister sur la nécessité d’aide internationale en faveur du Mali ». « Ne pas aider le Mali c’est favoriser la création des talibans d’Afrique », a déclaré Yagaré Baba Diakité, pour qui, une telle situation traduit non seulement un grand danger pour tous les africains, mais également pour l’équilibre du monde entier.
« Les élections avant la libération du Nord
« La paix de l’Afrique occidentale dépend de la paix au Mali. Mobilisons nous pour faire face à la montée de l’intégrisme », a laissé entendre le président du mouvement « Vert-Jaune-Rouge ».
Dans sa réponse aux manifestants, l’Ambassade des Etats unis a exprimé toute la disponibilité de l’Etat américain à « accompagner le Mali à surmonter la crise ». Pour Mme le chargé d’affaires politiques de la représentation diplomatique, les Etats unis restent « un ami du Mali ». Cependant, poursuit-elle, les élections et la reconquête du Nord restent les priorités du moment. Et principale priorité demeure les élections, pour la « mise en place d’un gouvernement légitime ».
Car, renchérit Mme Margaret MC Eligot, « il y a trois pouvoirs aujourd’hui au Mali : celui du président intérimaire, du capitaine Sanogo, et du Premier ministre ». Selon elle, les Etats unis entreront en guerre avec un gouvernement démocratiquement mis en place. A la question de savoir comment un pays en guerre peut organiser des élections ? Mme le chargé d’Affaires politiques est formelle : « dans l’histoire, les Etats unis ont organisé, pendant la guerre de sécession, des élections sans 13 Etats sur les 52 Etats qui composent l’Amérique ». En clair, pour les USA, malgré l’occupation des 2 /3 du territoire, le Mali peut bien organiser les élections.
En réitérant sa position d’organiser les élections avant la libération du Nord, les Etats unis, vont, une fois de plus s’attirer les foudres d’une partie de l’opinion publique malienne, pour qui, aucune élection n’est possible avant de recouvrer l’intégrité du territoire. Dans une récente déclaration publiée dans la presse sur le sujet, le parti Sadi, à travers son président Cheick Oumar Sissoko, avait jugé la proposition américaine « inacceptable » et « insultante » pour le peuple malien.
La reconquête, ensuite les élections, ou les élections d’abord ? Les prochains jours nous en dirons plus.
Issa Fakaba Sissoko
L’ Indicateur Du Renouveau 26/09/2012