Arrivé deuxième au premier tour et qualifié pour le deuxième tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara, candidat du RDR soutenu par les « enfants » de feu le Président Nana Félix Houphouët Boigny, pourrait être désigné dans les tout prochains jours vainqueur de l’élection présidentielle.
Depuis plus de trois heures après le scrutin, la Commission Electorale Indépendante (CEI) est empêchée, par les partisans du candidat de la soi-disante majorité présidentielle, d’annoncer les résultats définitifs provisoires du second et dernier tour de cette élection présidentielle jugée crédible par la quasi-totalité des observateurs internationaux ayant effectué le déplacement en République de Côte pour la circonstance.
Le candidat Laurent Gbagbo aurait été pris dans son propre piège
Arrivé en tête au premier tour, le candidat de la majorité présidentielle et du FPI, Laurent Koudou Guiawily Gbagbo, avait imaginé toutes sortes d’hypothèses, sauf sa défaite. Il avait oublié qu’il avait à faire à un groupe de leaders et une armada de militants de bases appartenant au Rassemblement des Houphouëtistes de la Démocratie et de la Paix (RHDP). Erreur, puisque, même en instaurant un couvre feu, le candidat du FPI, Laurent Gbagbo, a « tiré à côté ».
Il a sans doute raté sa cible en croyant qu’il partait favori face à ADO
Réclamant l’annulation des voix obtenues par le candidat du RHDP dans les régions nord du pays, lors de ce second et dernier tour, Laurent Gbagbo et ses partisans, épris de xénophobie, oublient certainement qu’au premier tour, c’est le candidat Alassane Dramane Ouattara qui avait remporté le plus grand nombre de voix dans ces mêmes régions.
Le peuple ivoirien a parlé, et il appartient aux leaders du FPI, notamment Pascal Affi N’Guessan, Appiah Ka bran, Paul Bohoun Bouabré, Simone Ehivet Gbagbo, Charles Blé Goudé, d’arrêter cette scène de théâtre et laisser la Commission Electorale Indépendante (CEI) annoncer les résultats.
Pourquoi le camp du Président sortant n’avait pas empêché la CEI d’annoncer les résultats du premier tour ? La question a tout son sens !
Sentant leur défaite et ne jurant que pour leurs seuls intérêts au détriment de celui de toute la nation ivoirienne, certains individus mal intentionnés veulent replonger la belle Côte d’Ivoire dans la guerre civile.
Le candidat du RHDP n’a-t-il pas dit qu’une fois élu président de la Côte d’Ivoire, il trouvera des voies et moyens pour immuniser son prédécesseur et l’épargner du coup de toute poursuite judiciaire ? Certainement que le message du candidat du RDHP n’a pas été bien entendu par le Président sortant, Laurent Gbagbo, et ses partisans.
Une chose est certaine : au rythme où vont les évènements, une intervention militaire pourrait être heureuse pour les Ivoiriens. Le candidat du RHDP, Alassane Dramane Ouattara, sur les antennes de France 24 a dit : « La Côte d’Ivoire et les Ivoiriens n’avaient pas besoin de ça. Cher Laurent Gbagbo, je vous demande d’arrêter ce scénario de cinéma, laisser la CEI faire son travail et annoncer les résultats. Les Ivoiriens ont soif de paix. Il est temps pour nous Ivoiriens d’être mûrs et de comprendre que la défaite ne tue pas ».
De son coté, le porte parole du RUDP, le ministre Albert Mabri Touakeusse, s’est déclaré convaincu de la victoire de son candidat. Il a déclaré que l’ancien Premier ministre a largement damé le pion à son adversaire, Laurent Gbagbo. Selon Albert Mabri Touakeusse, le candidat du RHDP a recueilli, au minimum, plus de 58% des suffrages exprimés.
Quant à Pascal Affi N’Guessan, dans sa logique de plonger à nouveau la Côte d’Ivoire dans le chaos, il continue de réclamer l’annulation des voix obtenues par le candidat du RHDP dans les régions nord du pays, notamment à Bouaké, Korhogo, Odiéné, Séguéla…
Les différentes interventions agaçantes du président du FPI ont poussé les éléments des Forces Nouvelles à tenir une réunion d’urgence à Abidjan. Hamed Bakayoko et ses hommes veulent tout entendre sauf une annulation des voix obtenues par un candidat. Elles ont soutenu que les élections se sont déroulées dans les zones nord et que par contre, s’il y a eu fraude, elle pourrait avoir lieu dans la partie sud du pays.
Les chefs militaires ivoiriens auraient refusé de suivre la leçon de Laurent Gbagbo qui aurait demandé, le mardi dernier d’intervenir en sa faveur pour empêcher Alassane Dramane Ouattara d’accéder à la magistrature suprême du pays. Lui qui aurait été mal élu en 2000 et qui était parvenu à se maintenir au pouvoir durant ces dix dernières années, ne veut pas partir en paix.
Selon certaines sources en provenance de la capitale économique ivoirienne, Abidjan, le Président sortant, Laurent Gbagbo, qui aurait demandé aux Généraux de l’armée de réagir, n’a pas eu gain de cause auprès du Général Philippe Mangou et ses hommes. Ceux-ci seraient restés muets, soutenant qu’ils ne pourront lutter contre la volonté du peuple ivoirien.
De leur coté, les Forces Nouvelles auraient déclaré qu’en cas de confiscation du pouvoir par Laurent Gbagbo, celui-ci pourrait les trouver sur son chemin. Sur un tout autre plan, les observateurs internationaux, notamment l’ONUCI, la Commission de l’Union Européenne, le représentant de l’ONU en Côte d’Ivoire et l’Union Africaine ont soutenu que les élections ont été transparentes et sans entraves.
Les Etats-Unis, la France, particulièrement le Président Nicolas Sarkozy, son Ministre des Affaires Etrangères, la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, ont tous demandé à Laurent Gbagbo et à ses militants de laisser la CEI proclamer les résultats.
Selon des sources en provenance d’Abidjan, l’écart entre l’ex-Premier ministre et le Président sortant est trop grand. D’autres sources annoncent même que le candidat du RHDP, Alassane Dramane Ouattara, a obtenu 55,69 % des suffrages exprimés, contre 44,31 % pour Laurent Gbagbo.
Il faut rappeler que ces chiffres ont été annoncés sur les antennes de TV5.
Par Zhao Ahmed Amadou Bamba
Le Coq 02/12/2010