Les responsables de la communauté portuaire d’Abidjan disent Yako à Bamako

Pour le Directeur général du Port Autonome d’Abidjan, Hien Sié, son équipe est consciente des dommages subits par les opérateurs économiques maliens, lors des crises ivoiriennes depuis 2004. Raison pour laquelle ils sont venus demander aux Maliens « Yako » (pardon). Ils sont venus discuter avec leurs frères malien des problèmes récurrents afin de leur trouver une solution et de permettre aux Maliens de reprendre le trafic Abidjan-Bamako, comme de part le passé. La crise postélectorale ivoirienne a amené le Mali à explorer d’autres cieux comme le port du Sénégal, principalement. Mais aujourd’hui, selon Hien Sié ce problème est derrière et il a demandé aux Maliens, sans autre forme de diplomatie, de quitter les autres ports pour celui d’Abidjan.

Mais, ce retour, selon Modibo Kéita, 1er Vice président du Conseil Malien des Chargeurs, nécessite que la communauté portuaire d’Abidjan prenne en compte plusieurs exactions dont les opérateurs maliens se plaignent, et dont l’approvisionnement soutenu, régulier et à moindre coût, ainsi que dans les meilleurs délais en marchandises, demeure une préoccupation majeure. après avoir salué la réduction des frais relatifs à l’escorte qui, depuis la fin de la crise post électorale, sont passés de 100.000 FCFA à 75.000 FCFA, puis de 75.000 FCFA à 50.000 et de 50.000 FCFA à 30.000 FCFA actuellement pour les solides. Pour les hydrocarbures, nous sommes passés de 100.000 FCFA à 80.000 FCFA. La doléance est de revenir au système de fluidité qui existait par le passé et qui demandait 17.500 FCFA à l’aller et 17.500 FCFA au retour, et de façon facultative.

Bourama Mounkoro, le trésorier du Conseil malien des Chargeurs a demandé que la plateforme s’étende sur la publication des connaissements, des ristournes progressives accordées aux chargeurs ayant fait transiter plus de quinze mille (15.000) tonnes, l’implication des Entrepôts Maliens dans la gouvernance portuaire en qualité de membre du Conseil d’Administration.

Pour assurer un approvisionnement régulier et à moindre coût, le CMC a recensé quelques entraves à la fluidité des échanges commerciaux qui dont l’existence de cinq (5) postes de douanes d’Abidjan à Pogo pour viser des déclarations. On enregistre en moyenne un paiement d’environ 16. 000 FCFA. Ainsi, le CMC a souhaité une réduction de postes à trois à savoir : Abidjan, Bouaké et Pogo. Bourama Mounkoro a demandé aussi la mise en œuvre du TRIE unique entre nos deux pays.

Il a déploré l’insuffisance des délais de franchises pour enlever les conteneurs qui sont de 5 à 6 jours seulement et a proposé un rallongement de ce délai. Il a souhaité une baisse des tarifs appliqués, l’augmentation des espaces de dépotage, la lutte contre l’insécurité grandissante au sein du Port la baisse du prix du laisser passer pour les chauffeurs jugé très élevé. Il a demandé la révision des frais d’escorte et le suivi de la mise en œuvre effective et conforme de la charge à l’essieu. Il a en outre dénoncé le taux toujours élevé des frais d’escorte, le nombre important de barrages routiers, les rackets le long du corridor.

Les débats beaucoup plus ouverts à l’hôtel Laïco de l’Amitié a permis à des responsables du trafic de dire l’option favorable pour le port d’Abidjan, tandis qu’à l’opposée, sous d’autres cieux des transporteurs maliens faussement accusés de trafiquants de drogue sont maltraités, selon un responsable du transport malien.

B. Daou

Le Républicain 19/10/2011