A l’occasion du 20e anniversaire de sa création, il sera ouvert, pour la période du 25 mai au 10 juillet 2011, la compétition pour la désignation de celui qui sera le porte-étendard du parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma/PASJ) dans la course au Palais de Koulouba en avril-mai 2012. Des primaires qui suscitent à la fois des incertitudes et des inquiétudes au parti majoritaire avec des questions en toile de fond : l’imposition est-elle inévitable ? Les différents prétendants à la candidature pour la présidentielle de 2012 accepteront-ils de se plier au choix rendu par les primaires ? Des angoisses qui se nourrissent d’événements vécus par le parti de l’Abeille en 2002 et en 2007.
L’ombre du passé
En effet, le choix du candidat à la présidentielle a toujours été problématique chez les camarades de l’ancien président Alpha Oumar Konaré. En 2002, malgré l’organisation d’une convention d’investiture qui avait souri à Soumaïla Cissé, les leaders se sont publiquement déchirés et certains n’ont pas hésité à combattre le candidat officiel alors que d’autres sont allés de leurs propres candidatures. Cinq ans plus tard, le même scénario a été vécu. Quand l’Adéma a décidé de soutenir la « candidature probable » du président sortant Amadou Toumani Touré à l’élection présidentielle de 2007, Soumeylou Boubèye Maïga annonce son souhait de se présenter et fonde une association politique dénommée « Convergence 2007 » qui regroupait les Associations des Amis de Soumeylou Boubèye Maïga (ASMA). Ce comportement de l’ancien directeur de la S.E et non moins ancien ministre de la Défense sera jugé politiquement indiscipliné par le comité exécutif du parti de l’Abeille ; ce qui lui vaudra l’exclusion des rangs de la formation lors de la conférence nationale des 24 et 25 février 2007. Soumeylou faisait alors valoir qu’un parti de l’envergure de l’Adéma/PASJ qui a remporté toutes les élections pluralistes du Mali depuis 1992, a l’obligation de conquérir le pouvoir.
Des candidatures plein les yeux
C’est ce passé tumultueux qui hante aujourd’hui le parti de Dioncounda Traoré dont les partisans ne veulent pas de primaires et appellent à un consensus autour de leur porte-étendard. Ce qui n’est pas l’avis de tout le monde. D’ores et déjà, on annonce des candidatures plus ou moins sérieuses aux primaires. En plus du président du parti, le Pr. Dioncounda Traoré, ses 1er et 3e vice-présidents, les anciens ministres Ibrahima N’diaye dit Iba et Sékou Diakité ainsi que l’honorable Lancéni Balla Keïta, le premier à avoir dévoilé ses intentions, d’autres prétendants comme l’ancien bâtonnier Kassoum Tapo peuvent se déclarer. Mais, on dit aussi que de nombreux cadres étiquetés proches de l’actuel locataire de Koulouba, ne voudraient pas de ces primaires et attendent des consignes du président ATT. Ils devront sortir de leur silence dans les jours à venir pour empêcher que les primaires n’aillent jusqu’au bout.
Les principaux camps surprendront-ils en privilégiant la cohésion au sortir des primaires? Il y va de la survie du parti de l’Abeille qui, en cas de nouvelles déchirures, s’en remettra difficilement, tant les morceaux seront difficiles à recoller.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Renouveau 24/05/2011