Ce report remet en cause l’agenda décliné par le président de l’Adéma-PASJ, Dioncounda Traoré, lors de son point de presse du 13 novembre 2010 à la Maison de la Presse. A cette occasion, il avait été décidé la désignation du candidat le 26 mars et son investiture le 25 mai, date anniversaire de la création du parti, lors d’une conférence nationale.
L’Adéma-PASJ a peur des attaques contre son candidat !
La nouvelle décision prise le jeudi dernier sera soumise le mercredi prochain à l’approbation des 77 membres du comité exécutif. Joint au téléphone, le secrétaire à la communication du comité exécutif, Mamoutou Thiam, nous a donné les raisons de ce report. Selon lui, c’est pour protéger le futur candidat d’un desserrement et de futiles attaques autant à l’intérieur du parti que des journalistes que le parti majoritaire a décidé de remettre au plus tard sa désignation puisque soutient-il, « on est encore loin de la présidentielle ».
En effet, en désignant son candidat en mai pour une année supposée se tenir 11 mois plus tard soit en avril 2012, le temps sera très long pour contrecarrer toutes les attaques, déjouer les petits complots et tenir les troupes dont la qualité première est leur diversité, explique-t-on du côté de Bamako où de nouvelles propositions sont en élaboration pour « avoir un agenda plus réaliste et moins contraignant » pour tout le monde.
Des raisons inavouées
Ces raisons ne seraient pas les vraies motivations du report de l’appel à candidature à l’Adéma-PASJ. On soupçonne au parti de l’Abeille d’attendre un signal du président de la République et surtout le remaniement ministériel qui aurait coûté le fauteuil à tous les prétendants actuellement au gouvernement. Ce qui allait entraîner un bouleversement total des rapports de force comme se constate à chaque changement au niveau de l’exécutif. En avançant l’équation temps, on soupçonne les leaders de la Ruche vouloir croire aux rumeurs d’un report des élections de l’année prochaine aux motifs de l’harmonisation des mandats présidentiel et législatif avec celui municipal ou à cause des retards accusés dans le processus de réforme constitutionnelle pour laquelle des barons de l’Adéma-PASJ ne cessent de demander « le temps d’un débat de fonds ».
Bref, Dioncounda Traoré et ses camarades voudraient voir clair dans ces brouhahas avant d’engager la bataille de la présidentielle. Ils auront quand même du mal ce mercredi lors de la réunion du comité exécutif à convaincre tous les autres qui veulent entendre parler de réforme constitutionnelle et de report des élections générales de l’année prochaine.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur renouveau 18/01/2011