Les ministres apprennent à tirer au pistolet automatique Le temps des interrogations !

L’état des lieux de la situation sécuritaire au Mali n’est guère rassurant, les forces terroristes continuent à leur aise, de semer la mort, la désolation et le deuil dans notre camp de Maliens défenseurs de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale. L’attaque terroriste, dans la matinée du dimanche 05 mars 2017, du poste de sécurité de Boulékéssi, situé au sud-est de Hombori, ne fait que prolonger la liste du décompte macabre. Selon un communiqué du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le bilan de l’attaque du poste de sécurité de Boulékéssi « fait état de onze (11) morts dont le brave Commandant du détachement et cinq blessés ». Que de soldats et d’officiers tombés les armes à la main pour défendre la patrie en danger.

Et malgré un accord qui n’a rien résolu du tout, qui n’est d’ailleurs que l’expression de la faille … de la faillite nationale. Mal gouvernance, sous équipement des Forces Armées maliennes (Famas) et de Sécurité, conditions de recrutement empreinte de corruption, de népotisme et de trafic d’influence, impactant sur l’équilibre et le moral des troupes sur le théâtre des opérations. Malgré les efforts déployés pour mettre fin à de telle pratique, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général Salif Traoré s’est réservé d’être affirmatif sur la fin des pratiques de trafic d’influence et de corruption lors des recrutements dans les Forces Armées maliennes (Famas) et de Sécurité.

Invité de Vieux Blén de la Radio Fr3, en synchronisation avec six autres radios pour la circonstance, le mardi 7 mars 2017, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile a indiqué que le fait dépasse sa personne et concerne toute une chaine de prise de décision avec une commission, tout en comptant sur l’ensemble des Maliens, la presse en particulier, pour contribuer à éradiquer ce fléau de quota, de corruption et de népotisme, pour qu’enfin, les recrutements puissent se faire sur de bonnes bases. N’est ce pas à cette condition que notre pays aura une armée digne du MALI ?

Mais les conditions de recrutement ne suffisent pas, car notre armée a d’autres maux, comme des faux effectifs des positions sur le terrain, servant de base pour le détournement de beaucoup d’argent et des biens avec la complicité de la hiérarchie. Ce qui fait que des éléments sont absents au moment des attaques, et les dignes soldats qui disent plutôt la mort que la honte meurent, parce que face à l’ennemi, ils se découvrent seuls devant et personne derrière… des soldats ayant décidé d’eux-mêmes le repli stratégique, sans attendre le Commandant.
Il faut le dire parce que chacun à son niveau doit dire le Mali, pour que l’Etat failli se relève, plus robuste et compétitif dans le concert des nations.

A la différence de la communication radiophonique du ministre de la Sécurité et de la Protection civile pour sensibiliser et apaiser les Maliens, une autre forme de communication a marqué ce début de semaine : des ministres porteurs de gilet pare-balles et tireurs au pistolet automatique, en guise d’exercice, dont les images ont circulé sur les réseaux sociaux en début de semaine, et beaucoup plus tape à l’œil, aussi incompréhensible qu’inquiétant. « EXERCICE DE TIRS : LA COMEDIE GOUVERNEMENTALE DE MAUVAIS GOUT/ QU’EST CE QU’ILS VEULENT PROUVER ? », pouvait-on lire à la Une de Info Matin du mardi 7 mars, avec des photos de ministres en gilet pare-balles et pistolet dans les mains, en position de tirs.

Ce fait suscite des interrogations et même des inquiétudes au niveau des populations, car le fait donne l’impression que le gouvernement cache quelque chose au peuple. Ou les ministres sont pris de panique, ou la situation sécuritaire est plus grave qu’on ne laisse croire, dans tous les cas, le fait est grave, rien ne l’expliquant. C’est un scandale, y a-t-il péril en la demeure, pour que les ministres éprouvent subitement le besoin d’apprendre à tirer, alors qu’il arrive que certains gardes rapprochés portent des pistolets grippés, rouillés ? Car il est arrivé qu’au cours d’un exercice de tirs, on découvre que le pistolet automatique du garde d’un ministre ne tirait pas, et il a fallu le démonter pour le défaire de sa rouille qui avait grippé l’intérieur de l’arme. A mauvais soldat, mauvaise arme !

S’il y a urgence pour que le gouvernement apprenne à se protéger et à s’auto défendre, alors n’est-il pas temps d’instituer le service militaire obligatoire des moins de cinquante ans et de sonner l’alerte maximum?
B. Daou

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