De l’espoir au désenchantement, les Guinéens vivants en Angola traversent d’énormes difficultés pour se procurer un passeport de leur pays d’origine, la Guinée. Impossibilité de voyager, tracasseries policières, prisons…les conséquences de leur difficulté à renouveler leurs passeports sont nombreuses et les exposent à des humiliations de toutes sortes. C’est du moins ce que confie une source anonyme appelant les autorités guinéennes en général, l’homme du 05 septembre en particulier, à agir.
D’entrée, notre source mentionne être personnellement dans une situation de citoyen étranger sans passeport sur le sol Angolais depuis plusieurs années, son document étant expiré. Face au traditionnel retard dans le traitement des demandes de passeport, beaucoup sont ceux qui préféraient venir au pays, renouveler leur passeport ici avant de repartir en Angola.
Mais, «après des assurances données par le ministre de la Sécurité, le Général Bachir Diallo, dans une de ses sorties médiatiques, beaucoup ont décidé de rester et s’enrôler au niveau de l’Ambassade, croyant que le changement radical annoncé par le ministre serait au rendez-vous. Il faut d’abord mentionner que non seulement nous éprouvons des difficultés pour nous inscrire, mais aussi, après l’enrôlement, nous restons une éternité sans entrer en possession de notre passeport.
Pour s’incrire en ligne, il faut une carte que vous ne pouvez pas avoir ici en Angola si vous ne disposez pas d’un passeport valide. Il y a un réseau au niveau de l’Ambassade. Ils ont ces cartes, quand vous passez par eux pour vous aider à vous inscrire en effectuant le paiement en utilisant leurs carters, vous payez presque le double du montant normal. Dans le traitement des dossiers, ils mettent en priorité ceux qui sont passés par leur canal pour s’inscrire. C’est une façon de contraindre tout le monde à passer par eux alors que chacun est libre d’aller s’inscrire en utilisant la carte d’une connaissance par exemple.
Avant de finir le processus, vous vous retrouvez autour de quatre cents (400) dollars dépensés. Imaginez un père de famille qui doit renouveler son passeport ainsi que ceux des autres membres de sa famille, quelqu’un qui a quatre ou cinq enfants par exemple.
Pire, après l’enrôlement, on vous donne un rendez-vous pour le retrait de votre passeport mais c’est juste pour la forme parce que ce n’est pas respecté. Vous croisez les doigts et attendez. Vous n’avez ni votre passeport ni des explications. Présentement, les opérations sont même suspendues pour des raisons que, personnellement, je ne maitrise pas.
Pendant ce temps, quand on vous prend, le policier vous fait payer ce qu’il veut. Si c’est l’immigration d’ailleurs, vous pouvez payer jusqu’a mille dollars (près de 10 millions de francs guinéens Ndlr)»
Selon notre source, contrairement aux Guinéens, les ressortissants d’autres pays comme le Sénégal et le Mali, ne connaissent pas ces tracasseries pour obtenir un passeport de leurs pays d’origine.
«Nous faisons pitié, nous sommes humiliés, emprisonnés…Même quand vous êtes malade, vous ne pouvez pas voyager, faute de passeport valide. Nous demandons l’intervention des autorités. Nous demandons au ministre des Affaires étrangères et des Guinéens établis à l’étranger, Monsieur Morissandan Kouyaté et au président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, d’avoir pitié de nous et mettre fin à nos souffrances liées à l’obtention du passeport guinéen», conclut notre source qui dit détenir des preuves de l’existence de réseaux de personnes tapies à l’Ambassade de la Guinée en Angola et à Conakry, qui profitent de cette situation pour escroquer nos compatriotes en détresse.
Ousmane Diakité
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Guinee 114