Il ressort des présentations que la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Niger et le Nigeria sont arrivés à des niveaux de performance exceptionnels, avec l’atteinte, en 2013, de plusieurs critères de convergence macroéconomiques fixés par le Mécanisme de la surveillance multilatérale de la CEDEAO. En revanche le Ghana, la Gambie, la Guinée, le Mali et la Guinée-Bissau ont connu quelques difficultés conjoncturelles.
En Côte d’Ivoire, le taux d’inflation annuel moyen s’est établi à 2,6% pour une norme communautaire de 5% maximum. Les réserves brutes en mois d’importation ont été de 4,7 mois pour une norme communautaire de six mois minimum. Ces performances macroéconomiques, auxquelles se greffent un contexte de normalisation sociopolitique, une poursuite des réformes structurelles et des investissements dans le cadre du Plan national de développement (PND) 2012-2015, une relance de l’activité économique dans le secteur moderne, une bonne orientation de l’activité économique, un renforcement des opérations de contrôle des crédits TVA, une lutte contre la fraude et la contrebande ainsi que de nouvelles mesures prises dans la filière Cacao par l’autorité de gestion de ladite filière, ont permis à l’économie ivoirienne d’enregistrer une forte croissance estimée à 9,0% au cours de l’année 2013.
Au Bénin, l’année 2013 a été caractérisée par la poursuite de la reprise de l’activité économique avec le respect de quatre critères de convergence de premier rang se soldant par un taux de croissance de 5,6%. Cette forte croissance économique a été tirée par la bonne tenue des activés dans le secteur primaire dont le taux de croissance de la valeur ajoutée a été de 6,3%. Le secteur secondaire a également enregistré une croissance importante de la valeur ajoutée avec 4,4%. Quant au secteur tertiaire, il a aussi enregistré une forte croissance estimée à 5,4%.
Au Niger, l’activité économique s’est déroulée dans un contexte marqué, entre autres, par la poursuite de la mise en œuvre du Plan de développement économique et social (PDES) 2012-2015 et le Programme économique et financier (2012-2014) appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI. Il ressort ainsi pour l’année 2013 un taux de croissance de 3,6%, en décélération par rapport au taux de 11,1% enregistré en 2012. Toutefois, les avoirs extérieurs nets du Niger ont augmenté de 102,4 milliards pour se situer à 533,8 milliards à fin décembre 2013. Cette évolution a été possible grâce aux rapatriements des recettes d’exportation minières et pétrolières, la mobilisation des appuis financiers extérieurs, la cession d’actifs pétroliers par l’Etat, les appels de fonds des entreprises minières et les souscriptions nettes au titre des autres Etats de l’UEMOA par les banques locales. En matière de performances dans le processus de convergence, le ratio du déficit budgétaire au PIB nominal s’est situé juste au seuil de la norme communautaire à 3,0%. Le taux d’inflation annuel moyen s’est établi à 2,3% pour une norme communautaire admise de 5% maximum. Les réserves brutes en mois d’importation sont ressorties à 4,7 mois pour une norme communautaire de six mois minimum.
Au Nigeria, la croissance globale a été tirée par le secteur non pétrolier qui a augmenté de 8,05% et contribué à hauteur de 87,18% au PIB. Le produit intérieur brut (PIB) réel a augmenté de 6,89% en 2013. L’amélioration relative observée dans le secteur est due à la stabilité des prix sur le marché international du pétrole brut et le taux de change du naira par rapport au dollar. Trois des quatre critères primaires de convergence macroéconomique ont été remplis par le Nigeria. Le taux d’inflation a été de 8% alors que la moyenne communautaire admise se chiffre à 5%: Ce critère d’inflation continue d’être le principal défi que le Nigeria n’a pas réussi à surmonter malgré la politique monétaire restrictive de la banque centrale ainsi que l’amélioration de la production agricole.
Au Burkina Faso, le taux de croissance estimé à 6,6% en 2013 a été porté par le secteur tertiaire à hauteur de 4,1 points et le secteur secondaire de 1,6 point. Le secteur primaire n’a contribué qu’à hauteur de 0,9 point. L’exécution des opérations financières de l’Etat à fin décembre 2013 s’est soldée par un déficit 3,7%. La norme communautaire étant de 3% maximum, le Burkina n’a pas atteint ce critère primaire de convergence. En revanche, le taux d’inflation, en moyenne annuelle, s’est situé à 0,5% en 2013, pour une norme communautaire de 5% au maximum. Les réserves brutes en mois d’importations ont été estimées à 4,7 mois en 2013 contre 5,5 mois en 2012.
En Gambie, deux critères primaires de convergence ont été remplis en 2013 contre quatre l’année précédente. Le déficit s’est creusé, son financement par la banque centrale a été très élevé, atteignant 48,3%, alors que la norme CEDEAO est de 10%. Avec un déficit budgétaire de 8,7% du PIB en 2013, le pays n’a pas réussi à respecter le critère requis de 3% du PIB. L’inflation moyenne a augmenté de 5,7% à la fin de décembre 2013 contre 4,3% à la fin de décembre 2012, en raison principalement de la hausse des prix des denrées alimentaires. Le comportement négatif de certains opérateurs économiques à la suite de l’introduction de la TVA en a également rajouté aux pressions inflationnistes. Les réserves extérieures brutes ont diminué au cours de l’année, mais la Gambie a atteint la cible des 5 mois d’importation en 2013.
Au Ghana, malgré les nombreux défis de l’année 2013, le pays a été en mesure d’atteindre un taux de croissance du PIB réel de 7,1%. Cette croissance a été tirée par le secteur des services qui a enregistré un taux de 8,9% et a représenté environ 45,9% du PIB. Il est suivi par le secteur de l’industrie qui a enregistré un taux de croissance de 7,0% et a représenté environ 28,6% du PIB en 2013. Le secteur agricole a enregistré la plus faible croissance d’environ 5,2% avec environ 22,0% du PIB. L’inflation annuelle moyenne a été de 11,7% contre 9,1% en 2012. Concernant les critères de convergence de la CEDEAO, le Ghana n’a pu répondre qu’à 3 des 10 critères, l’une primaire (le financement du déficit budgétaire par la banque centrale des recettes fiscales de l’année précédente), et deux critères secondaires (taux d’intérêt réel positif et le ratio de la dette par rapport au PIB). Le Ghana n’a pas réussi à ramener son lourd déficit budgétaire en dessous de la barre des 3% du PIB. En 2013, le déficit budgétaire s’est situé à 10,1 du PIB. Le taux d’inflation également n’a pu être maitrisé. Il a atteint 11,7% en 2013 contre une moyenne annuelle de 5% admise par la CEDEAO.
En Guinée, l’activité économique a été marquée, en 2013, par un niveau élevé d’inflation chiffré à 12,3%. Cette situation est la résultante des décisions prises depuis 2011 pour éponger l’excès de liquidités des banques, freiner la dépréciation de la monnaie nationale et assurer une gestion rigoureuse des finances publiques. L’exécution des opérations financières de l’Etat en 2013 s’est soldée par une aggravation des soldes budgétaires en raison d’une forte hausse des dépenses totales et prêts nets (+8,0%) plus forte que celle des recettes totales et dons (+0,4%). Le déficit budgétaire global est ainsi passé de 503,7 milliards de francs guinéens (1,3% du PIB) en 2012 à 1280,1 milliards de francs guinéens (2,8% du PIB) en 2013. Le taux de croissance n’a été que de 2,5% en 2013 contre 3,9% en 2012. Les recettes fiscales ont été faibles. Le taux d’inflation annuel moyen s’est établi à 12,3% pour une norme communautaire de 5% maximum. Les réserves brutes du pays en mois d’importation sont ressorties à 3,5 mois pour une norme de six mois minimum. Notons également que la poursuite de la mise en œuvre du programme triennal appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI, ainsi que le gel des investissements par certains groupes miniers dans un contexte de tensions sociopolitiques ont impacté sur l’activité économique en Guinée.
En Guinée-Bissau, le contexte sociopolitique a quelque peu fragilisé l’activité économique. Toutefois, en 2013, l’économie a connu une timide récupération après la récession enregistrée en 2012. Dans ce contexte, le taux de croissance du PIB réel pour l’année 2013 n’a été que de 0,3%. Le secteur primaire a contribué avec 0,7 point pour la croissance du PIB réel. La production de la noix de cajou a augmenté de 1,8%, la production vivrière de 1,3% et l’élevage de 4,0%. Le secteur secondaire a enregistré une croissance de 1,4% contre un repli de 3,4% un an plus tôt, soutenue notamment par la finalisation de la route Mansoa/Farim. Le secteur tertiaire, en liaison avec les difficultés politico-administratives, a tiré le PIB vers le bas à hauteur de 0,4%.
Au Mali, le taux de croissance n’a été que de 1,7% en 2013 contre une stagnation (0,0%) en 2012. Cette croissance a été portée par le secteur tertiaire et, dans une moindre mesure, par le secteur secondaire avec des contributions respectives à la croissance de 3,3 points et de 1,4 point. Le secteur primaire quant à lui a enregistré une contribution négative de 3,0 points. Le taux d’inflation annuel moyen s’est établi à 0,6% contre 5,3% en 2012 pour une norme communautaire de 5% maximum. Les réserves brutes en mois d’importation ont été de 4,7 mois contre 5,5 mois en 2012 pour une norme de six mois minimum.
Au Libéria, la baisse des prix mondiaux du caoutchouc et du minerai de fer a entrainé un ralentissement de la croissance du pays en 2013. Le taux d’inflation du Libéria a été de 7,6%, pour 5% de norme communautaire. Les taux d’intérêt réels positifs, l’interdiction de l’accumulation de nouveaux arriérés et le règlement de tous les arriérés en suspens n’ont pas été atteints par le Libéria en 2013. Néanmoins le pays a apporté quelques améliorations dans les réserves extérieures brutes qui s’élèvent à 2,7 mois d’importations, se situant en deçà de l’indice de référence communautaire de six mois d’importations. En plus, la mise en œuvre des nouvelles mesures de politique macroéconomique adoptées par le gouvernement a permis d’atteindre quatre objectifs de convergence en 2013, dont notamment deux critères primaires (déficit budgétaire et financement du déficit budgétaire par la banque centrale) et deux critères secondaires (recettes fiscales/PIB et la dette par rapport au PIB).
Au Sénégal, le taux de croissance du PIB réel a été de 3,5% en 2013 contre 3,4% un an auparavant. Le taux d’inflation moyen annuel s’est établi à 0,7%. Les réserves extérieures brutes ont couvert 4,7 mois d’importation de biens et services. Les contreperformances de la campagne agricole 2013/2014, la décélération observée dans le sous-secteur de la pêche, les difficultés des activités extractives, des corps gras alimentaires, de la fabrication de produits alimentaires céréaliers, du raffinage de pétrole et de la fabrication de produits chimiques ont gêné la croissance. Toutefois, un regain de dynamisme a été enregistré dans les secteurs des postes et télécommunications, des transports, des services financiers et des activités immobilières.
En Sierra Leone, l’économie a connu, en 2013, une forte croissance tirée principalement par une expansion dans le secteur minier, une augmentation de la production agricole, et une expansion dans le secteur des services. La Sierra Leone a atteint deux des quatre critères principaux de convergence de la CEDEAO, à savoir le déficit du budget et le financement par la banque centrale du déficit budgétaire. Aussi le pays a-t-il atteint au moins 3 des 6 critères secondaires.
Au Togo, la situation économique, en 2013, a été caractérisée par une bonne tenue des activités dans les secteurs secondaire et tertiaire. Cependant, le secteur primaire a connu un repli en raison des aléas climatiques qui ont été défavorables à l’agriculture. Le taux de croissance économique a atteint 5,1% contre 5,8% en 2012. L’inflation a été ramenée à 1,8%. Au total, le pays a rempli deux critères de convergence de premier rang et cinq critères de second rang, soit sept critères sur onze.
Source CEDEAO 2014-08-11 03:29:09