Tout a commencé lorsque le groupe de « Lawassalé » a invité de côté celui de Ousmane Diarra, pour lui demander les raisons de son refus de le laisser accéder à l’intérieur de la boîte, la veille. Mais la discussion dégénéra rapidement et se transforma en combats individuels aux cours desquels Sidi Lamine Camara dit « Français » eut pour adversaire le sergent de police Mamadou Maïga.
Certainement dominé par feu Sidi Lamine Camara, le sergent de police, Mamadou Maïga, pour disperser la foule et se dégager, fit un tir de sommation avec son pistolet de service. Mamadou Wagué dit « Lawassalé » et Sidi Lamine Camara prirent tous deux la fuite. Malgré tout, le sergent de police Mamadou Maïga tira un deuxième coup de feu qui atteint mortellement Sidi Lamine Camara au dos, pendant qu’il fuyait.
L’acte commis par le policier Mamadou Maïga est confirmé par le certificat de décès délivré le 11 mai 2010 par le Docteur Drissa Kanikomo du CHU Gabriel Touré. Sans équivoque, le médecin a attribué la mort de Sidi Lamine Camara à des blessures provoquées par le coup de feu de l’arme utilisée par Mamadou Maïga.
Le coup de feu a entraîné un orifice d’entrée dans l’omoplate droite et un orifice de sortie au niveau du 6ème espace intercostal droit, sous le mamelon, a ajouté le Docteur Drissa Kanikomo. Malgré les tentatives de dénégation de l’inculpé Mamadou Maïga, cette thèse a fini par être en partie confirmée par lui-même (Mamadou Maïga) durant son interrogatoire. Ce 26 mai 2010, suite à une question du Substitut du Procureur, le sergent de police, Mamadou Maïga, a soutenu devant d’Instruction : « Ce que je peux dire, c’est que le coup est parti pendant que j’étais à terre, et j’ignorais que le défunt avait été atteint puisqu’il a fui avec les autres ».
Et Mamadou Maïga, d’ajouter : « J’ai effectivement poursuivi Sidi Lamine Camara après le coup de sommation. Je n’ai pu le rattraper et je suis revenu devant la boîte ». Ces déclarations de l’inculpé et bien d’autres éléments du dossier (déposition de témoins, notamment « Lawassalé » et Youssouf Konaré, ont suffisamment prouvé que l’acte du sergent de police, Mamadou Maïga, est loin d’être qualifié de simple accident. Ses témoignages ont attesté que son acte est un véritable meurtre commis de sang froid.
Mais Mamadou Maïga, qui était devant la barre le jeudi, est resté sur sa position : « Je n’ai pas volontairement cet acte ». Sous la conduite du Bâtonnier de l’Ordre des Avocats, Seydou I. Maïga, les avocats de la partie civile ont soutenu que l’acte de Mamadou Maïga est loin de tout fait involontaire.
Maîtres Malicki Djibrilla Maïga et Abdourahmane Maïga ont soutenu que l’acte du sergent de police, Mamadou Maïga, ne peut aucunement être qualifié d’involontaire. Et que le fait a été sciemment commis, d’autant plus que l’accusé lui-même a reconnu qu’il a tiré deux coups de feu.
Aussi, la défense, de plaider en usant de stratégies dont ils sont les seuls à détenir le secret, pour obtenir de la Cour une peine minimale pour leur client. Lors de son réquisitoire, le représentant du Ministère public, Adama Mamadou Coulibaly et le Substitut du Procureur près le Tribunal de la Commune III du District de Bamako, ont déclaré que l’accusé est coupable des faits qui lui sont reprochés. Ils ont ajouté que ces faits sont prévus et punis par les articles 199, alinéas 1 et 2 , avant de demander à la cour de lui infliger une sanction qui lui servirait de leçon.
Placée sous la houlette du président Sidi Kéita, assisté de Bougary Sissoko et Cheick Amadou Koïta du Tribunal de la Commune I du District de Bamako, la Cour, avoir statué sur le dossier, a retenu Mamadou Maïga dans les liens de l’accusation et déclaré qu’il est coupable des faits qui lui sont reprochés. Mais elle lui a accordé les faveurs de l’article 18 : le sursis.
Aussi, après délibération, et conformément aux dispositions des articles 199 et 200 du Code Pénal, 346, 363, 631 du Code de Procédure Pénale et 728 du Code de Procédure sociale et commerciale, la Cour a condamné le désormais ex-sergent de police, Mamadou Maïga, à 5 petites années de réclusion criminelle. Mais il semble que ce verdict a été mal accepté par le public qui avait rempli la salle et qui était resté sur place pendant plus de 12 heures de débats.
Par Zhao Ahmed A. Bamba
Le Coq 08/11/2010