À Kayes, Kita, Koulikouro, Ségou, Sikasso, Mopti et Kouakourou, des auteurs d’origines diverses vont à la rencontre des lycéens avec un honorable objectif : promouvoir le livre et la lecture auprès des plus jeunes. La romancière Léonora Miano donne une conférence à Koulikouro en compagnie du slammeur Rouda. L’écrivain voyageur Yves Pinguilly intervient à Kita tandis que l’auteur de polar gabonais Janis Otsiemi présente son travail à Mopti. À Ségou, les élèves du Lycée Michel Allaire réservent un accueil dynamique à l’écrivain malien Fodé Moussa Sidibé, à la journaliste et écrivaine Valérie Marin la Meslée ainsi qu’au slammeur Aziz Siten’k du collectif Aslama.
Point de vue extérieur
Les questions fusent, directes. Certaines sont naïves. Pourquoi avez vous décider d’écrire ? Pourquoi avez vous choisi ce titre pour votre livre ? Quelle est la différence entre la poésie et le slam ? Tandis que d’autres le sont beaucoup moins. Ainsi, l’un des élèves du lycée insiste pour savoir comment est perçu le système éducatif du Mali, de l’étranger. Un journaliste malien tente de lui répondre, il est vertement écarté. Ce que le lycéen veut, c’est le point de vue d’une personne extérieure au pays. Manière de dire son inquiétude quand au malaise de l’éducation dans le pays…
Au-delà de la polémique, Siten’k remporte un franc succès en parlant de slam. Cette poésie urbaine née aux États-Unis et qui a essaimé avec succès en France – avec Grand Corps Malade notamment – avant de séduire les Maliens. Rien de surprenant à vrai dire : la poésie déclamée, contemporaine, ne pouvait que trouver une oreille attentive dans un pays où l’oralité a joué et continue de jouer un rôle important. Au passage, on notera que le collectif Aslama doit sa naissance à la venue, en 2005 et à l’instigation du Festival Etonnants voyageurs, du slammeur français Rouda. Aujourd’hui, il est en quelque sorte devenu le parrain de tous les slammeurs du pays. Et sans doute, de ceux qui viendront demain.
JA
24/11/2010