Les échecs d’ATT

Le président de la République, lors de son interview sur l’ORTM, à l’occasion du 26 mars, en même temps qu’il reconnaissait ses limites avouait l’échec de sa politique de consensus. Mais cet échec ne concernait pas seulement la politique globale à mettre en œuvre pour conduire le pays mais aussi la plupart des secteurs vitaux. Comme l’éducation où le gouvernement chaque jour est confronté à des problèmes dont le moindre demeure la reprise tardive de l’année universitaire 2011 et la grève illimitée du syndicat de l’Enseignement supérieur.

A cela s’ajoute un secteur de la santé d’où sont exclues la plupart des couches défavorisées. La corruption gangrène des secteurs pourtant pourvoyeurs de recettes, la justice, les services de sécurité -qui, paradoxalement devraient protéger les biens des personnes- sont devenus des nids, des repaires de prédateurs de toutes sortes. De bonne source, mêmes  les membres du Comité d’appui aux réformes institutionnelles (CARI) sont inquiets en ce qui concerne la mise en œuvre des réformes institutionnelles initiées par le chef de l’Etat, curieusement silencieux sur le dossier. Les Maliens, d’une façon  générale ne savent donc plus à quel saint se vouer surtout depuis que des  partis politiques critiquent le laxisme prévalant dans la préparation des élections générales qui s’annoncent…une cacophonie qui fera le lit de la fraude et de la déstabilisation du pays.

Que dire des jeunes désœuvrés, découragés, tous les jours plus nombreux sur les chemins de l’exil. Que dire aussi du Nord avec ses conflits inter communautaires, ses trafics en tous genres, fragilisé par les récents événements de Libye dont RFI s’est fait l’écho : ‘’Il y a quelques semaines, la Mauritanie a recueilli sur son sol un déserteur d’Aqmi qui a fourni de précieuses informations…la crise libyenne offre une opportunité à Aqmi de s’implanter plus que jamais dans la bande sahélo-saharienne. Les combattants d’Aqmi vont très probablement lancer une nouvelle campagne de recrutement. Ils ont des armes, ils ont également des moyens financiers, notamment la dernière rançon perçue pour libérer une partie des travailleurs du groupe français Areva.

Face à ce risque de déstabilisation de toute une région, au Mali, dans les milieux officiels on répète à l’envi qu’il est grand temps que tous les pays de la zone se réunissent pour donner le top de départ d’une vraie lutte contre al-Qaïda. ‘’ La question reste donc d’une actualité brûlante. Surtout si l’on y ajoute le retour, des pays arabes et de Côte d’Ivoire, de milliers nos compatriotes. On le voit donc, les anciennes préoccupations aussi bien que les nouvelles sont loin de connaître les solutions souhaitées et parfois ATT n’en a pas tout simplement.

Baba Dembélé

 

Le Républicain 30/03/2011