Depuis le 9 mars dernier, le Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille (SNS-AS-PF) est en grève illimitée pour l’amélioration des conditions de vie et de travail. Pendant ce temps, son interlocuteur, le gouvernement fait la sourde oreille. Pour ne rien arranger aux choses, le Syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup) lui, aussi, a entamé hier mardi 4 avril 2017 une grève illimitée.
Ainsi, pour exprimer son indignation face à l’absence de soins et d’éducation au Mali, des droits inaliénables des
populations, et des obligations pour les pouvoirs publics, le regroupement « Tarata Woulé » qui englobe plusieurs mouvements et associations, a tenu hier à la bourse du travail, un meeting pour inviter les acteurs (gouvernement et syndicats) à respecter l’article 17 de la constitution du 25 février 1992 qui stipule que l’éducation, l’instruction, la formation, le travail, le logement, les loisirs, la santé et la protection sociale constituent des droits reconnus.
Vêtus tous en rouge à la bourse du travail, les organisateurs de ce meeting ont bravé le soleil hier dans l’après midi pour exprimer leur ras-le-bol face aux multiples grèves qui ont cours dans le pays. Une centaine de personnes ont pris part à ce meeting dont Mamadou Sidibé du Mouvement « A SERA A DANA », Mamadou Niaré du Mouvement « Antorola », Ibrahima Kébé du Mouvement « Faso Kanu », le Chanteur Master SOUMI, Mohamed Yousouf Bathily dit Ras Bath.
Sur les banderoles, on pouvait lire : « A SERA A DANA, tous en rouge pour exiger des soins et l’éducation qui sont des droits en République du Mali » ; « Article 17 de la constitution : L’éducation, l’instruction, la formation, le travail, le logement, les loisirs, la santé et la protection sociale constituent des droits reconnus ». Ledit meeting a débuté par l’exécution de l’hymne national du Mali.
Dans ses mots de bienvenue, Mamadou Sidibé du Mouvement « A SERA A DANA » a fait savoir que les difficultés qui assaillent actuellement le Mali ne peuvent être circonscrites que par les Maliens. A cet effet, il invita chacun de son coté à œuvrer pour l’épanouissement du Mali. A sa suite, Mamadou Niaré du Mouvement « Antorola » a rappelé que cela fait exactement 27 jours que les agents de santé sont grèves. A cela, poursuit-il, s’ajoute la grève des enseignants. Il a expliqué « Tarata Woulé » qui signifie le « mardi rouge, un mardi très dur où ça ne va pas au Mali ». « Il ne peut pas y avoir de développement dans un pays où il n’y a pas de santé ni d’éducation. Le droit à la santé est un droit constitutionnel.
Notre action n’a pas une connotation politique », a souligné Mamadou Niaré. Par ailleurs, il a déploré l’attitude des forces de l’ordre qui les ont empêchés de manifester les jours précédents. Quant à Ibrahima Kébé du Mouvement « Faso Kanu », il a dénoncé l’inertie des gouvernants face aux mouvements de grèves dans les différentes corporations. « Quant les acteurs d’une cause deviennent des spectateurs, ça dévient le festival des briguant », a-t-il dit. Avant de signaler que l’article 17 de la constitution du 25 février 1992 stipule que l’éducation, l’instruction, la formation, le travail, le logement, les loisirs, la santé et la protection sociale constituent des droits reconnus. Pour sa part, Ras Bath a souhaité la fin de la grève dans le secteur de la santé et de l’éducation. Par ailleurs, il a appelé les Maliens à faire le bon choix lors de la présidentielle de 2018.
Aguibou Sogodogo