Un militaire doit-il mourir pour sa patrie ? Si en occident oui, en Afrique la question mérite d’être posée quand on sait que les militaires tombés sur les théâtres d’opérations ont rarement droit aux honneurs de la Nation. Ils sont même souvent enterrés comme des vulgaires malfrats sans honneur militaire. Tous les cadavres ont-ils la même valeur selon qu’on soit noir ou blanc ? La France a rendu un dernier hommage aux deux soldats qui ont été tués au Burkina lors de l’assaut contre les terroristes pour libérer des otages. Leurs corps ont été rapatriés au pays pour un dernier hommage de la Nation. Quid du Mali ?
Le peuple français, à l’unisson, a rendu un vibrant hommage aux deux soldats tués au Burkina Faso dans le combat pour libérer d’autres français pris en otages par des groupes terroristes. C’est sous le leadership éclairé d’Emmanuel Macron que les corps des deux soldats tombés sur le champ de l’honneur en défendant la France et la liberté ont été exposés à la place des invalides pour un ultime hommage de la Nation. Cette cérémonie a été précédée par un défilé mortuaire dont des anonymes ont suivi, avec émotion, le mardi 14 mai le passage du convoi funéraire des deux soldats tués en libérant des otages au Burkina Faso. Ils se sont mêlés aux anciens combattants venus rendre hommage à Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello.
Le Président Macron a salué le sacrifice des deux héros lors d’une cérémonie empreinte d’émotion aux invalides. Recouverts du drapeau bleu-blanc-rouge, les cercueils des deux militaires sont entrés dans la cour d’honneur des invalides, par leurs frères d’armes au visage masqué pour préserver leur anonymat. Dans son discours plein d’émotion, le Président Macron a laissé entendre que la France est une Nation qui n’abandonne jamais ses enfants et de poursuivre que ceux qui attaquent des français doivent savoir que jamais son pays ne plie.
Pourquoi ne pas être prêt à mourir pour une telle patrie reconnaissante ? La cérémonie organisée pour rendre un dernier hommage à ceux qui se sont sacrifiés pour la patrie est la meilleure des reconnaissances qu’une Nation peut rendre à ses dignes soldats. C’est surtout ce qu’on attend des dirigeants africains, qu’ils sachent que la vie de son peuple ne soit pas comme celle d’une mouche. Ceux qui ont opté pour le métier des armes pour défendre leur patrie, ne doivent pas être traités comme de vulgaires combattants surtout quand ils meurent en mission. Au Mali, nos héros sont souvent enterrés comme des soldats inconnus, alors que le Peuple a consenti plus de 22% de son budget pour qu’ils soient bien formés, et que tous les hommages leur soient rendus, s’ils venaient de tomber sur le champ de l’honneur et de la dignité. C’est à ce seul prix que les hommes en uniformes seront prêts à mourir.
En somme, les bonnes déclarations d’intentions, les discours annonciateurs de projets pour l’armée et l’annonce des budgets faramineux ne suffisent plus. Il faut des actes concrets surtout pour les troupes, tant du point de vue de la formation, que de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Youssouf Sissoko
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