En face d’une pléiade d’invités de marque, le président Ibrahim Boubacar Keïta a superbement oublié celui qu’il présentait il y a seulement 15 jours comme « un grand républicain ». IBK a-t-il oublié Moussa ou était-il contraint de l’ignorer au risque de s’attirer de nouveau l’attention de l’extérieur sur son admiration pour un ancien dictateur putschiste ?
En tous, n’eurent été la poignée de mains avec le président français, François Hollande et quelques flashs du réalisateur, Moussa Traoré serait reparti de cette cérémonie comme il y était venu.
26 MARS
Une cérémonie à l’appellation équivoque
Investiture, prise de fonction, ou début de mandat du président de la République. Les Maliens ont eu du mal à qualifier la cérémonie grandiose organisée hier par le nouveau président du Mali. Pour bien de citoyens, aucune de ces trois appellations ne convenait à une cérémonie qui ressemblait à un one man show.
Et pour preuve. Investiture elle en était moins car le chef de l’Etat a été déjà investi par la Cour suprême depuis le 4 septembre date à laquelle il a officiellement pris fonction. A à cette même date que le compteur de son mandat a été mis en marche. Autant dire que la cérémonie d’hier était une cérémonie de remerciement et de reconnaissance et demande d’assistance en vue d’un mandat tranquille.
Après sa brillante ‘’ élection’’, François Hollande soumet IBK à un dernier examen
Après la cérémonie du stade du 26 mars, François Hollande, Ibrahim Boubacar Kéita et Idriss Déby Itno ont animé une conférence de presse au Palais de Koulouba au cours de laquelle le président français a invité son homologue malien, Ibrahim Boubacar Kéita à se rendre à Paris au mois de décembre prochain pour un mini-sommet des chefs d’Etat. En invitant son homologue malien à l’Elysée le président Hollande a demandé à ce dernier de lui prouver qu’il est populaire en France. Mais en attendant IBK doit d’abord expliquer au peuple le choix de ses hommes dans le gouvernement pour que cessent les interrogations sur la présence d’anciennes figures des régimes passés dans son gouvernement. Car jusque-là beaucoup de Maliens ne comprennent pas pourquoi des ministres des anciens gouvernements des présidents contestés figurent dans le gouvernement d’IBK.
Quelques couacs de la cérémonie
En plus d’une journée marathon et ensoleillée, la cérémonie d’hier a été marquée par des couacs notamment le chevauchement dans le programme. Le départ inattendu des chefs d’Eta, les fausses notes dans les défilés militaires et dans les tours du stade du président. Par ailleurs, en quittant ici le 2 février dernier dont il a bénéficié d’un accueil exceptionnel et d’un bain de foule remarquable, le président français, François Hollande espérait revivre le même évènement. Malheureusement il n’a pas pu savourer ce même bain de foule dont il rêvait. Il espère revire cela en compagnie d’IBK dans les rues de Paris en décembre prochain.
Rassemblées par Zakariyaou Fomba
Le Débat
20/09/2013