L’agence de notation Standard & Poor’s a dégradé la note de confiance des Etats-Unis qui passe du triple A à AA+. Les Etats-Unis bénéficiaient de la note maximum depuis 1941 et le coup de semonce est durement ressenti outre-Atlantique.
Pour Standard & Poor’s, les Etats-Unis ont désormais une dette moins sure que celle de 16 autres pays dont la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Outre l’atteinte au prestige de la plus grande économie du monde, cette dégradation aura aussi des conséquences pratiques.
Personne ne croit à une vente massive de la dette américaine mais les prêteurs étrangers comme la Chine pourraient avoir la tentation de se défaire d’une partie de leurs bons du trésor américain.
Par ailleurs, la baisse de confiance dans les Etats-Unis va se traduire par un relèvement des taux d’intérêts qui vont leur être consentis par les prêteurs rendus plus prudents. Cela va couter plus cher à l’Etat de s’endetter. Les investissements des entreprises risquent d’être ralentis, ce qui ne va pas favoriser la relance économique.
Les particuliers vont être contraints de moins vivre à crédit, ce qui peut aussi peser sur la consommation. Toutefois, la détérioration du marché boursier est telle que les bons du trésor américain devraient rester pour l’essentiel une valeur-refuge.
Inquiètude des Européens
En outre, la situation est mauvaise sur les marchés financiers car à la crise de la dette américaine s’ajoute la crise de la dette en zone euro. Les bourses ont continué à dévisser vendredi 5 août et les responsables européens s’inquiètent. Le téléphone fonctionne beaucoup. Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel, le président du Conseil italien Silvio Berlusconi et l’Espagnol José Luis Zapatero sont en contact.
Le président Obama s’est entretenu avec certains d’entre eux sur l’évolution de la situation. On s’achemine peut-être vers une réunion extraordinaire des ministres des Finances du G7 pour organiser une riposte coordonnée.
RFI 06/08/2011
