IBK, le globe-trotter
Déjà 95 voyages à l’extérieur du Mali
Ibrahim Boubacar Keïta, le président de la République du Mali s’est envolé vendredi passé pour Kigali afin de participer au 27e congrès de l’Assemblée des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine du 15 au 18 juillet. Un jour plus tard, Gao enterrait ses morts suite à la répression dans le sang d’une manifestation contre les autorités intérimaires. Et s’il a fallut deux jours pour qu’il se prononce sur les événements tragiques de Gao dans un discours creux d’à peine trois minutes, IBK n’a pas daigné attendre la mise sous terre des martyrs de la « jeunesse résiliente de Gao », pour effectuer son 95e voyages, selon Malilink Investigative Group, à l’extérieur, en 34 mois de pouvoir contre moins d’une dizaine à l’intérieur du pays. Un dédain pour le peuple malien ? Pour peu, on a vu des chefs d’Etat écourter des visites pour se rendre au cheveu de leur peuple et se rendre personnellement sur le terrain. Mais IBK choisit de faire le chemin inverse. Et pourtant, la situation actuelle du Mali demande beaucoup plus de présence de la part du commandant en chef. La tension couve partout dans le pays. L’insécurité a atteint un niveau sans précédent. Les violences intercommunautaires font quotidiennement des morts. Le processus de paix piétine….
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Marche à Kayes pour un deuxième pont
La capitale des rails donne un délai de trois mois aux autorités pour la pause de la première pierre
A l’appel de la Plateforme des associations de jeunesse de Kayes (PAJ-Kayes), les populations de la ville de Kayes ont battu le pavé pour réclamer la construction urgente d’un 2e pont. Une nécessité, selon les habitants de la capitale des rails qui s’inquiètent de la vétusté de l’ancien pont. Du quartier Kayes N’di, les marcheurs ont traversé, à 16 heures, le seul pont de la ville afin de tenir un meeting au stade Bassi Coulibaly. Le gouverneur de la ville a refusé de recevoir les marcheurs qui ont donné un délai de quatre mois aux autorités du pays pour la pause des premières pierres. «On a besoin d’un deuxième pont. L’ancien pont est vétuste. Ils passent tout le temps à le réparer comme un pneu crevé», explique un habitant de la ville de Kayes.
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Après la répression dans le sang de la manifestation contre les autorités intérimaires
Gao enterre ses morts
Les obsèques des trois jeunes tués lors de la manifestation réprimée dans le sang à Gao ont eu lieu dans l’après midi du samedi passé. Pour rendre un dernier hommage à leurs « soldats » tout Gao s’est mobilisé. Ainsi un long cortège funèbre accompagna les « martyrs » à leur dernier lieu de repos. Pour rappel, le mardi 12 juillet, à Gao, une marche pacifique contre l’installation des autorités intérimaires a été réprimée dans le sang par l’armée. Des heurts entre les forces de l’ordre et les manifestants ont fait 3 morts et une quarantaine de blessés. Face aux manifestants, les forces de l’ordre ont d’abord fait usage de grenades lacrymogènes, puis des coups de feu ont été tirés. Un jour après, le mercredi 13 juillet, le gouvernement malien a dépêché une délégation sur les lieux pour ramener le calme. A l’issue des rencontres, les différents protagonistes de la crise ont signé un accord qui a fait baisser la tension. Les jeunes de Tombouctou et de Bamako, en soutien aux jeunes de Gao, ont marché le jeudi 14 juillet.
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Répression de la manifestation du 12 juillet à Gao
Le COREN collecte plus de trois millions FCFA pour les victimes
Le samedi passé à la maison des ainés, le Coren a organisé une collecte de fonds pour aider les familles des victimes de la répression du 12 juillet 2016. Les ressortissants du nord ont répondu massivement à l’appel du COREN. Et c’est dans une salle archi comble que l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga non moins président d’honneur de l’association a exprimé toute la compassion et la solidarité du COREN aux victimes de ces événements survenus à Gao. Il a adressé au nom de l’organisation, toutes leurs condoléances. « Nous recherchons la paix pour tous », a-t-il indiqué. En s’adressant aux jeunes de Gao, ils les a invités à se tenir debout pour continuer à défendre les valeurs de leur cité, la cité des ASKIA mais aussi les valeurs de leur patrie à savoir : « un peuple, un But, une Foi ». Il a remercié la jeunesse de Tombouctou, la jeunesse de Bamako et la Diaspora pour leur soutien. « Encore merci » a renchérit le président d’honneur du COREN. Il a fait savoir à l’assistance que le seul but du rassemblement n’a d’autre objectif que de collecter des fonds et toute les bonnes volontés, à cet effet, sont sollicités. Pendant 3 jours, l’organisation continuera à collecter des fonds. Mais à titre indicatif, l’argent collecté dans la salle est de 3 408000 FCFA qui seront remis aux familles des blessés et des victimes de Gao.