Les brèves du Reporter Mag


Un fou, c’est un fou !

Issa djan est un fou connu dans les alentours de l’Assemblée nationale. Il se promène régulièrement en ces lieux. Il serait un jeune du quartier Bagadji, du moins, à en croire certains ; quand d’autres pensent qu’il vient de Médina Coura. Il y a un troisième groupe de personnes qui pensent qu’il était un ancien apprenti chauffeur. Toujours est-il qu’il fréquente ces quartiers et le Raïlda. Issa djan est souvent saint d’esprit aux dires de certains, puisqu’il n’y a pas longtemps : «il écrivait des lettres». Vendredi 26 juillet 2014, il a posé un acte qui sort de l’ordinaire et prouve à suffisance qu’il est un fou. Issa djan, au vu d’un autre fou, s’est déshabillé pour permettre à ce dernier de porter ses habits. Car, disait-il, «ce sont des fous comme ça qui gâtent les noms de tous fous, en se promenant en tenue d’Eve». Il a tout simplement oublié qu’en faisant ce geste altruiste, lui-même s’était mis à poil. Il n’est peut-être pas fou, Issa djan !

 

Les chaussures du divorce
Un vieux qui s’est marié avec une jeune dame la nuit de la destinée pendant ce mois de ramadan, la 27ème nuit, a frustré beaucoup de jeunes gens. Car le vieil homme venait de chiper aux jeunes la plus belle fille de sa rue. En réalité, la jeune mariée a toujours douté du vieux, lequel convoitait à la fois beaucoup de jeunes filles. Les nuits de noces ont bien commencé, notamment la première nuit, où la confiance a commencé à s’installer. Le deuxième jour des noces, le vieux est sorti pour aller prendre de l’argent avec une connaissance au grand marché. Il en a profité pour prier dans une mosquée. C’est ici, qu’il a laissé sa nouvelle paire de chaussures pour porter une paire de sandales de la mosquée. Très pressé de rentrer à la maison pour retrouver sa bien-aimée, il se retrouve devant celle-ci avec des chaussures qui ressemblent à celles des chambres de passe. Toute chose que la jeune mariée n’a pas gobée : elle a illico presto exigé le divorce. Le vieux, lui-même, ses amis, les parents de la mariée, auront tout fait, mais la jeune fille est restée intransigeante sur sa position.  Chaussures de malheur !

Ramadan, mois des  accouchements ?
Le mois de ramadan est-il celui des accouchements ? Dans les centres de référence où nous nous sommes rendus, comme dans les centres de santé communautaires et les hôpitaux, les agents de santé nous ont fait savoir qu’il y avait plus d’accouchements pendant le ramadan qu’à d’autres moments de l’année. «Chaque année, nous sommes débordés. L’année dernière, nous avons enregistré 123 accouchements. Cette année, nous en sommes à 109, pour le moment», nous a confié un agent de santé du centre de santé communautaire de Banconi ASACOBA. «Et ce n’est pas tout, car la nuit de la fête est encore pire ! C’est pourquoi, cette année, nous avons décidé de prendre les dispositions nécessaires. Car nos autres collègues des autres centres ont fait le même constat que nous».

«Yogoro» en perdition

Les enfants, pendant le mois de ramadan, font du porte-à-porte pour respecter une tradition : le «yogoro». Caractéristiques : les yogoro sont des enfants qui s’habillent comme des bouffons et se griment avec de la cendre. Parmi eux, il en est toujours un qui est plus clown que les autres, qui fait des démonstrations théâtrales, des pas de danse… Les enfants ont un chant spécifique pour accompagner le danseur. Comme les jeunes garçons, les filles aussi font yogoro, à la différence que, c’est une bassine dotée d’une calebasse renversée qui leur sert d’instrument de musique. Il y a des variantes régionales à cette tradition. Aujourd’hui, les vrais yogoro se comptent sur le bout des doigts, car les habitudes se perdent. Normalement, ce genre d’activités commence 15 jours après le début du mois de Ramadan jusqu’à la fin du mois. Mais, actuellement à Bamako, dès que le ramadan commence, les enfants s’y mettent, en utilisant n’importe quelle chanson. Même les titres phares de nos artistes ne sont pas épargnés, pour faire le show. Alors que le yogoro répond à des critères bien précis. En tout cas, le yogoro est purement traditionnel et n’a rien de religieux, selon les imams.

Le Ramadan est déjà terminé

À quelques jours de la fête d’Aïd El Fitr, les Bamakois considèrent que le ramadan est derrière eux. Les marchés sont déjà remplis de monde pour les achats d’habits de fête ; les vendeurs de café et autres gargotiers commencent à revoir leurs clients régulièrement ; les salons de coiffure sont pris d’assaut par les femmes et les lieux de prières publiques se vident petit à petit de leurs fidèles. Les Bamakois qui, il faut le dire, sont de véritables fêtards, n’ont plus autre chose en tête que la fête. C’est une période de casse-tête pour les parents, qui se retrouvent obligés d’assumer les dépenses scolaires et celles de la fête dans le même mois. Dur, dur, d’être chef de famille par les temps qui courent !

Les accompagnatrices
S’il y a un phénomène qui est à la mode dans les marchés de Bamako : les jeunes filles qui accompagnent leurs camarades. Très souvent, elles vont par groupe de cinq à six personnes. Mais, on remarque que, c’est une seule d’entre elles qui fait des achats. Pourtant, les accompagnatrices sont celles qui fatiguent le plus les commerçants, plus que l’intéressée elle-même. C’est pourquoi, dans les marchés, les vendeurs préfèrent les clients solitaires.

Des prix abordables
Cette année, à Bamako, s’il y a des habits, des chaussures, des parures et d’autres objets à gogo. Ce sont les clients qui se faisaient rares. Unanimité : tout reconnaît que les prix sont abordables, mais c’est l’argent qui manquait. «Vraiment, c’est la pauvreté qui fait que nous ne pouvons pas payer, sinon les habits et les chaussures sont là à des prix raisonnables. À l’impossible, nul n’est tenu»,  nous a fait savoir un parent désemparé au marché de Kalaban Coura. Pour cette mère que nous avons rencontrée au marché de Lafiabougou : «tous les jours sont des jours de fête. Aujourd’hui, je n’ai plus d’argent, parce que, pour la rentrée scolaire, j’ai fait beaucoup de dépenses. Cette année, il y avait même du nouveau sur le marché de la friperie avec les «forokia» blancs venus des pays arabes. Leur prix varie entre 2000 et 3000 Fcfa, mais ils sont sans pantalon et se vendent partout à Bamako».

Source: Le Reporter Mag 2014-08-02 13:11:01