Les Brèves du Reporter

Sina en colère

Une rencontre quadripartite s’est déroulée au CICB de Bamako ; elle a réuni les partis politiques de l’opposition, de la majorité, la société civile. C’était en présence des responsables des groupes armés de la Cma et de la Plateforme. Cette grande réunion a été une grande réussite selon ses organisateurs et d’autres participants. Car, depuis l’éclatement de la crise malienne en 2012, ces différentes parties ne s’étaient jamais rencontrées. La rencontre, à l’initiative du bélier en chef Tiébilé Dramé, est une œuvre humaine, jamais parfaite. C’est pourquoi Maïga Sina Damba, qui représentait le président du Cnid Me Talla, n’a pas caché sa colère. «Monsieur le président, je suis contente qu’on se retrouve, mais je ne peux pas comprendre qu’une rencontre d’une telle envergure se tienne à Bamako, sans Oumou Sall Seck, Chato, Mariam Djibrilla, et bien d’autres femmes qui se sont battues pendant la crise aux côtés de leurs parents, maris, enfants. Je souhaite que cela soit corrigé avant la prochaine réunion». Sina tremblait de tout son corps, en tenant ses propos, comme le jour où elle a été interpellée par le pôle économique et financier. Elle était très sérieuse, il faut qu’on la prenne au sérieux aussi. Tiébilé et Boulkassoum, vous êtes avisés.

Les radicaux et le radicalisme

C’est avec surprise que nous avons vu le Mouvement Sabati organiser un forum ou un colloque, on ne sait quoi encore, sur le radicalisme au Mali. Les responsables du Mouvement Sabati 2012 disent que leur mouvement a été créé suite à l’arrivée des jihadistes au Mali. Ce n’est pas vrai. Il existait bien avant le coup d’Etat. Mieux, est-ce qu’il y a pires radicaux au Mali que les membres de ce Mouvement Sabati. Ils ont oublié qu’ils ont pris d’assaut toutes les mosquées du pays pour aller battre campagne au nom d’un candidat. Ils ont oublié que les Maliens ont compris leur jeu. Tout le monde sait pourquoi Sabati a été créé : aider IBK à prendre le pouvoir. Après, c’est ce même Sabati qui nous a parlé de mauvais partage du gâteau, en criant sur tous les toits. Actuellement, ils ont eu des postes ; disons que certains responsables parmi eux ont eu des postes après leur sortie contre IBK. Et ce sont eux qui nous parlent de radicalisme ? Ils sont les premiers radicaux du Mali. Sabati est disqualifié pour parler ou combattre le radicalisme au Mali, parce qu’ils savent en âme et conscience qui sont les radicaux au Mali, qui soutenaient les jihadistes, qui faisaient la promotion du jihadisme au Mali. Ce n’est pas ce même Sabati qui avait convié la classe politique à l’Assemblée nationale du Mali, pour une rencontre qui n’aura jamais eu lieu, parce qu’aucun parti politique n’a répondu à son invitation ?

Morgue sans électricité

Le centre de santé de Markala, sis au quartier Kirango, est très insalubre. De la maternité aux salles de soins, en passant par la salle d’accueil jusqu’à la morgue, le manque d’hygiène est criard. Le week-end dernier, lors de notre passage, le centre était à la merci de quelques personnes ; l’accueil était désert pendant que la porte était grandement ouverte, laissant libre volonté aux usagers de la route de s’y engouffrer. Le samedi 27 février 2016, lors de notre passage, nous avons vu tout sauf un centre de santé, qui manque par ailleurs d’électricité. Donnant ainsi l’occasion aux médecins et autres agents qui étaient de garde de rester à la maison. Certains bébés de la maternité ont été transférés dans un autre lieu. Quant à la morgue, avec le manque d’électricité, il n’y avait qu’un seul corps. Les parents de ce dernier, sur instruction du gardien de la morgue, ont été obligés d’aller chercher de la glace pour leur cadavre. Le centre de santé de Markala est très mal géré. Mieux, les personnalités de la ville n’y vont guère ; elles se soignent à Ségou. Le député Yacouba Traoré fait son «m’as-tu vu» alors que le centre de santé de sa ville est en difficulté. Mais quand il s’agit de faire des dépenses inutiles, il se révèle être un vrai champion.

Pénurie d’eau à Ségou

Ségou traverse un moment très difficile dans la distribution de l’eau potable. Les habitants de la cité des Balanzans n’ont plus d’eau potable. Souvent, la coupure d’eau peut durer toute la journée. En début février, la ville est restée 72 heures sans eau potable. Actuellement, pour avoir de l’eau potable, il faut attendre la nuit. En dehors des puits qui drainent du monde, certains vont aussi au fleuve. Selon bon nombre de chefs de familles, c’est le système de distribution d’eau de la ville qui serait en cause ; lequel remonte aux années de l’indépendance du Mali. Il faut ajouter à cela le facteur démographique, et le fait que la ville s’agrandit de jour en jour avec de nouvelles infrastructures. Ségou a peur de cette situation de pénurie, parce que si elle perdurait jusqu’à la période de grande chaleur, beaucoup de vieilles personnes et d’enfants ne pourraient pas tenir. C’est pourquoi il y a des réunions en cours de préparation pour entrer en contact avec les autorités de la ville, afin qu’une solution puisse être trouvée au plus vite.

La préférée disparue

Soundjé est une petite fille de deux ans, elle passe ses journées avec son grand-père. Quand tout le monde va au boulot, c’est Soundjé qui reste avec son grand-père. C’est elle qui l’aide à sortir et à le faire entrer quand le soleil l’atteint sous l’arbre. Son grand-père a trois épouses, elles aussi sont là en cas de problème, parce que la petite Soundjé ne fait que tenir la main de son papi. Voilà un bon matin, après avoir vidé sa calebasse de bouillie, son grand-père lui donne 25 Fcfa pour acheter des bonbons. Entre-temps, le vieux reçoit des visiteurs matinaux, au moment où les autres membres de la famille partaient au boulot. Personne n’a fait attention à Soundjé, la préférée du vieux. Jusqu’à midi, Soundjé était introuvable. Ces trois grand-mères ne s’étaient pas souciées de son absence, persuadées qu’elles étaient que Soundjé était en train de jouer avec ses copines dans une des familles voisines. L’attente ayant trop duré, c’est ainsi que tout le quartier de Dimabérébougou a été avisé, pour ne pas la ruelle concernée. Le vieux avait complètement oublié que le matin, il avait donné de l’argent à sa petite-fille pour acheter des bonbons. Après plusieurs va-et-vient, ils retrouveront la petite Soundjé sous le comptoir du boutiquier. Elle dormait tout bonnement dans la boutique. Laquelle est attenante à la famille.

Le policier voleur radié

A.S, ou si vous voulez Abdoulaye Sanogo, pour ne pas dire le sergent de police Abdoulaye Sanogo, qui avait tenté de voler une moto, comme on l’avait écrit la semaine passée, a été arrêté le 11 février 2016 selon la direction nationale de la police. On apprend au niveau de la même direction générale de la police que le sergent de police Abdoulaye Sanogo ne fait plus partie de l’effectif de la police nationale, cela depuis le 05 août 2015. C’est ce que nous avons pu lire dans le décret N°2015-2612 MSPC du 5 août 2015. «Le Sergent de police Abdoulaye Sanogo, N° MLE 5839, est licencié du cadre de la police nationale pour abandon de poste. Article 2 : le directeur général de la police nationale et le directeur des ressources humaines du ministre de l’intérieur et de la sécurité sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté». Abdoulaye Sanogo est actuellement en prison. Il continuait à travailler sans être inquiété. Sans sa tentative de vol d’une moto à Bamako et son arrestation, il aurait probablement continué à causer du tort aux paisibles citoyens. En tout cas, la direction nationale de la police se dit prête à diffuser désormais les arrêtés de licenciement ou radiation.

Caméléon Nina

L’ex-vice-présidente des femmes du Mnla et actuelle vice-présidente de la Cvjr, Nina Walet Intallou, hébergeait et entretenait les chefs de guerre du Mnla en Mauritanie, lors de la crise. Aujourd’hui, elle prêche la bonne parole. C’est elle qui finance et parraine des journées, des soirées et des dîners au nom de la paix. C’est elle qui dit aux autres de se hâter pour ne pas venir en retard autour du plat Mali. Les Nina sont de véritables caméléons. Aujourd’hui comme hier, elle dort à Bamako tranquillement, bien plus sécurisée que ces milliers de femmes, d’enfants dans des camps de réfugiés. Sa prétendue base de Kidal est superbement ignorée, depuis qu’elle est à Bamako, à la Cvjr (Commission vérité justice et réconciliation). Voilà une dame qui a fait révolter les femmes de Kidal, plusieurs fois ; une dame qui ternissait l’image du Mali ; une dame qui était contre le processus de paix. Pour combien de temps encore, parce qu’elle ne va jamais abandonner ses vraies intentions de se venger du Mali ? Lors de la soirée dénommée «la main tendue», voilà ce que disait Caméléon Nina : «La paix est irréversible au Mali et ceux qui sont en retard doivent prendre vite le train en marche». Son intervention a été accompagnée par des tonnerres d’applaudissements.