Avec des pertes considérables en matériel et la défection de plusieurs éléments, dont des officiers, la branche armée du MNLA commence sérieusement à envisager des négociations avec le gouvernement. Mais, ce qui reste à craindre, c’est la part très active qu’AQMI prend dans ce conflit. D’ailleurs, comme nous la notion dans notre précédente édition, l’organisation compte procéder par des actions éclairs avec les sudistes (peaux noires) qu’elle compte dans ses rangs. Alors, vigilance.
MNLA: Plusieurs officiers jettent l’éponge
La semaine dernière, entre Bouréïssa et Tessalit, une importante réunion du MNLA a eu lieu, avec comme plat de résistance le bilan des actions menées depuis le 17 janvier. Cette rencontre s’est pourtant terminée en queue de poisson. Et pour cause, plusieurs plaintes ont été enregistrées. D’abord, les jeunes combattants, qui se sentent «abandonnés par la hiérarchie et voudraient qu’on les traite mieux». Selon des sources concordantes, ces jeunes ont demandés des soldes, comme les militaires qui combattent dans l’armée régulière. Ils ont aussi exigé des soins médicaux plus appropriés pour les blessés.
Ensuite, ce sont des officiers, qui estiment que «cette guerre leur coûte trop cher et qu’en retour ils n’ont pas la reconnaissance de certains chefs». Parmi ces officiers, le Colonel Nejim se serait emporté lors des discussions et aurait claqué la porte du MNLA. Selon toujours un proche du MNLA, basé à Kidal, que nous avons contacté hier en début d’après-midi, «c’est la déconfiture totale et chaque officier a pris avec lui quelques éléments. Par petits groupes, ils veulent s’organiser, mais c’est très difficile». En tout cas, les militaires sont décidés à en découdre avec les bandits armés. Surtout que, cette fois-ci, les déserteurs seront priés de rester dehors.
TESSALIT, ADIEL HOC…: les exactions continuent
Séquestrations, viols, pillages… C’est ce à quoi les bandits armés du MNLA se livrent tous les jours dans les petites localités à chaque passage. Pendant plusieurs jours, le 1er Adjoint au Maire de Tessalit, Mohamed Jdid, a eu la malchance de rencontrer ces brutes sur son chemin. Il en garde un très mauvais souvenir. Une autre victime des bandits, c’est le boulanger Bakaye Belco Maïga. Sa voiture a été tout simplement brûlée, alors qu’il partait porter des céréales à sa famille en brousse. Les bandits armés ont décidé de faire fuir et d’affamer tout les populations des zones où ils sont passés, pour faire croire à l’opinion publique que les militaires sont les responsables de ce qui se passe. «C’est aussi une tactique pour saper le moral des troupes» nous a confié un notable d’Abéïbara. D’ailleurs, ceux qui se transforment peu à peu en véritables cambrioleurs ont une autre idée dans la tête: faire des populations leur bouclier humain en cas de contre-attaque de l’armée malienne.
Rassemblées par Paul Mben
22 Septembre 23/02/2012