Gamou réquisitionne les 4×4 et les téléphones Thuraya
Dans la ville de Kidal, chaque fois que l’armée se prépare à sortir, des ennemis, tapis dans l’ombre, appellent par téléphone Thuraya (satellitaires) les bandits armés, pour leur donner la position et signaler les mouvements des éléments de l’armée. Face à cette situation, le Colonel Gamou a réquisitionné tous les véhicules 4×4 et tous les téléphones Thuraya qui sont dans la ville. Lui et ses hommes sont passés de famille en famille pour retirer, souvent de force, les téléphones satellitaires. Certains ont trouvé la mesure bonne, d’autres, comme toujours, la critiquent. Vivement donc que cette décision puisse être porteuse d’effet et que l’armée puisse faire ces va et vient librement, sans que l’ennemi n’en soit informé.
Le narcotrafiquant Mohamed Ould Awaïnatt libéré
Arrêté dans le cadre de l’enquête sur «Air Cocaïne», le milliardaire, opérateur économique de son état, Mohamed Ould Awaïnatt, a été discrètement élargi dans la nuit du jeudi 19 janvier. Cette libération est consécutive à une revendication posée par un groupe de jeunes arabes appelés à monter au front. Sans coup férir, ATT, au nom de la raison d’Etat, a donc fait sortir du trou ce présumé narcotrafiquant, lequel a ensuite exigé et obtenu que son chauffeur, incarcéré à la Sécurité d’Etat, soit également remis en liberté. Alors, quand donc le jeune Hacko, apparemment innocent, impliqué dans la même affaire, recouvrera-t-il sa liberté?
Dégradation de la situation sécuritaire au nord du Mali: des partis se prononcent
Suite aux attaques rebelles, IBK appelle à l’unité nationale
Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), candidat à la présidence du Mali, condamne avec la dernière vigueur les attaques perpétrées par des rebelles depuis le mardi 17 janvier, contre les villes de Ménaka, Aguelhok et Tessalit, dans le nord-est du Mali.
Il appelle à l’unité nationale derrière un front républicain réunissant tous les patriotes, car «le Mali doit rester un et indivisible», déclare-t-il. Nul ne peut accepter que la souveraineté du Mali soit bafouée, et que notre territoire devienne un champ de bataille au profit d’intérêts particuliers.
Par ailleurs, IBK a mis en garde contre les amalgames, en précisant que «l’écrasante majorité des communautés du Nord vit paisiblement et aspire à contribuer au développement de la Nation». Au moment où le Mali célèbre le 51ème anniversaire de son armée, IBK a salué «le courage de nos troupes sur le terrain», et a rendu hommage aux disparus.
IBK a fait du rétablissement de la sécurité au Mali l’un de ses principaux chevaux de bataille. «Je ne laisserai jamais la terreur s’installer dans le Nord Mali», a-t-il déclaré le samedi 14 janvier 2012 lors de son investiture au stade Modibo Keïta de Bamako, devant plus de 30 000 militants et sympathisants. «Je serai le Président d’un Mali sûr et rassemblé, où chacun pourra circuler librement sur l’ensemble du territoire», a promis le candidat, porté par une coalition de 17 partis.
Parmi les mesures concrètes envisagées, IBK propose l’adoption d’une loi de programmation militaire qui viserait à adapter les forces de sécurité maliennes aux nouvelles menaces. Il s’agirait de leur donner «les moyens d’agir, former des unités d’élite, et renforcer les capacités des services de renseignement».
Le candidat prévoit également un vaste dialogue national, à travers l’organisation des Assises nationales du Nord, d’ici fin 2012. Inédite, cette plateforme réunirait toutes les composantes communautaires, forces politiques, chefferies traditionnelles, administration locale et centrale, experts et représentants de la société civile. Une solution pour amorcer une détente devenue urgente au vu des derniers développements dans le Nord, et pour mieux adapter l’Etat et la gouvernance aux attentes des populations.
Bamako, le 19 janvier 2012
La Direction de la Communication du candidat IBK
L’Appel du PARENA
Le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) exprime sa très vive préoccupation devant la dégradation de la situation sécuritaire au nord du pays. Après Ménaka (région de Gao), le 17 janvier, c’est Tessalit et Aguel-Hoc (région de Kidal) qui sont les cibles, ce 18 janvier, d’attaques menées par des hommes armés se réclamant du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Le PARENA qui, régulièrement depuis des années, insiste afin que les crises du Nord-Mali soient résolues sur des bases politiques, démocratiques et pacifiques, déplore cette brusque recrudescence des activités militaires et le recours aux armes.
Le Mali qui a d’énormes défis à relever, en cette année 2012, n’a pas besoin d’un conflit armé dont les conséquences sur la cohésion nationale et la stabilité du pays et de la sous-région seront incalculables.
Le PARENA lance un pressant appel au MNLA afin qu’il dépose les armes et inscrive ses revendications dans le cadre d’un dialogue démocratique dont les conditions doivent être créées par les autorités maliennes.
Il invite les frères et sœurs du MNLA à saisir l’occasion historique qui se présentera en avril prochain, à la faveur de l’élection présidentielle, pour se faire entendre.
Le PARENA demande aux pouvoirs publics de créer les conditions d’un retour à une paix durable. Il les exhorte à organiser de manière diligente un dialogue national fécond porteur d’espoir et de stabilité.
Il rappelle ses propositions, maintes fois réitérées, d’impliquer (si l’on veut éviter le naufrage), les institutions de la République, les partis politiques et la société civile dans la recherche de solutions pérennes aux crises du Nord du pays.
Le Mali appartient à tous ses enfants.
Bamako, le 18 janvier 2012
Pour le Comité Directeur
Tiébilé Dramé
Le Front pour le Refus (FPR) dénonce les agressions
Depuis le début des agressions barbares perpétrées contre notre pays les 17, 18, 19 et 20 janvier 2012 par le mouvement raciste MNLA, nous assistons à une campagne de désinformation savamment organisée sur les réseaux sociaux et dans les médiats étrangers pour discréditer les actions de sécurisation entreprises par notre vaillante Armée.
Afin de rétablir la véracité des faits, le FPR demande à tous ses membres d’investir les réseaux sociaux et les médiats pour démentir les allégations mensongères et honteuses de nos agresseurs.
Aujourd’hui rien ne justifie ces attaques ignobles et barbares contre notre pays, notre gouvernement déploie depuis des décennies des efforts remarquables sur tous les plans au Nord. Nul besoin par conséquent de prendre des armes contre son propre peuple et contre l’État. Nous engageons notre Armée à poursuivre les actions de légitime défense visant à restaurer l’autorité de l’État et à défendre le principe sacro-saint de l’indivisibilité du Mali. Le peuple malien riche de sa diversité culturelle reste debout pour soutenir sa vaillante Armée.
Quand on refuse on dit non !
Le Front Pour le Refus(FPR)
Paris le 20 janvier 2012, La Direction
Résolution N° 12-01/AN-RM sur la sécurité au nord du pays
L’Assemblée Nationale réaffirme son attachement à l’intégrité du territoire
L’Assemblée Nationale, réunie en séance plénière dans la salle Mahamane Alassane Haidara, ce jour 18 janvier 2012, Vu la Constitution du 25 Février 1992, Vu le Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale,
L’Assemblée Nationale du Mali,
A. Considérant l’insécurité grandissante dans le Nord du pays, exacerbée par le retour massif de Maliens de Libye, dont certains en armes;
B. Considérant que cette insécurité se manifeste sous plusieurs formes:
– Braquages à main armées;
– Enlèvements de véhicules;
– Prises d’otages d’étrangers avec mort d’hommes parfois;
– Impunité entretenue par les services chargés d’appliquer les lois, créant un reflexe d’autodéfense au sein des populations;
C. Considérant la désertion de certains officiers et militaires du rang intégrés de l’armée malienne;
D. Considérant la présence de groupes armés revendiquant l’autodétermination d’une partie du territoire (Azawad) ;
E. Préoccupée par la présence de terroristes d’Al-Qaeda du Maghreb islamique et son corollaire de trafic d’armes, de drogues, cigarettes et de détention d’otages;
F. Préoccupée par la prolifération d’armes de guerre détenues par les populations, constituant une menace permanente à la paix et à la sécurité;
G. Considérant la situation alimentaire déficitaire sur l’ensemble du pays;
H. Considérant l’allègement du dispositif militaire dans le cadre de l’application des Accords de Tamanrasset et d’Alger, ayant facilité l’installation de bandes armées;
I. Considérant la mal gouvernance dans de nombreux projets et programmes de développement dans ces régions;
J. Considérant l’évolution de la situation dans le nord du pays, et après avoir entendu le Ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, le Ministre des Forces Armées et des Anciens Combattants, le Ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile, le Ministre chargé des Institutions et leurs collaborateurs;
F. Considérant les recommandations et le rapport d’activités de la Cellule de crise sur le nord mise en place par l’Assemblée Nationale;
Après en avoir délibéré,
1) Condamne tous les actes d’enlèvement et de prises d’otage;
2) Condamne avec la dernière rigueur les attaques perpétrées contre les villes au nord du pays par des hommes dont le seul dessein est de porter atteinte à l’unité et à l’intégrité du territoire national;
3) Déplore la mort du touriste Allemand à Tombouctou et présente à sa famille et à son pays ses condoléances attristées;
4) Réaffirme solennellement son attachement à l’intégrité du territoire et à la cohésion nationale;
5) Apporte son soutien à nos forces armées et de sécurité qui sont sur le terrain et leur exprime sa solidarité pour tous les sacrifices consentis;
6) Invite le Gouvernement à poursuivre sa politique de dialogue avec tous les fils du pays;
7) Invite le Gouvernement à continuer son accompagnement pour la réinsertion socio-économique de toutes les populations revenues de Libye;
8) Invite le Gouvernement à mettre tout en œuvre pour que nos forces armées nationales assurent pleinement la défense et l’intégrité du territoire en les dotant de moyens conséquents pour mener à bien leurs missions;
9) Recommande au Gouvernement l’application rigoureuse des lois et règlements en vigueur pour la protection des populations;
10) Recommande au Gouvernement d’accélérer le processus de transfert des compétences et des ressources aux collectivités;
11) Recommande au gouvernement de continuer sa politique de coopération avec les pays voisins pour assurer la paix et la sécurité dans la bande sahélo saharienne;
12) Exhorte les élus à s’impliquer davantage avec les notables et les chefs coutumiers et religieux dans la recherche de solution aux problèmes de sécurité et de concorde nationales;
13) Félicite le Gouvernement pour l’arrestation des auteurs de l’enlèvement des Français à Hombori et l’encourage à persévérer pour plus de résultats;
14) Lance un appel à toutes les populations des zones concernées pour qu’elles collaborent avec nos forces armées et de sécurité pour ramener la paix et bouter hors du pays les étrangers d’AQMI;
15) Invite la Communauté internationale à collaborer davantage avec les pays de la sous région dans leur développement et dans leur combat contre l’insécurité et le terrorisme;
16) Invite le Gouvernement à prendre toutes les dispositions pour parer au déficit céréalier par la mise en place de stocks conséquents;
17) Charge Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale de transmettre la présente résolution à Madame le Premier Ministre, conformément aux dispositions de notre règlement intérieur.
Fait et délibéré à Bamako, le 18 Janvier 2012
P/Le Président Assarid Ag Imbarcaouane, 2ème Vice-président
Fête de l’Armée 2012
Sous le signe de la détermination et de l’engagement
Le Chef de l’Etat a procédé, le 20 janvier 2012 dans l’après-midi, à l’inauguration du Carré des Armées, situé à Sotuba, en Commune I, sur le Boulevard du même nom. Au cours de cette cérémonie de commémoration de la Fête de l’Armée du Mali, tout le monde avait à l’esprit les évènements douloureux qui se passent actuellement dans le Nord de notre pays.
La prise d’armes, tout en sobriété, qui a marqué la célébration du 51ème anniversaire de l’Armée malienne a été ponctuée de deux interventions, de la coupure du ruban symbolique du monument principal du Carré, construit par des spécialistes coréens, et d’un modeste défilé militaire.
C’est tout d’abord Mme Conté Fatoumata Doumbia, Maire de la Commune I, qui a souhaité la bienvenue à l’auditoire, avant de s’appesantir sur les récentes exactions commises par des groupes armés sécessionnistes dans le Nord de notre pays, avec leur lot de morts et de blessés. Mme Conté s’inclinera devant la mémoire des membres des forces armées et de sécurité victimes des récents combats, avant d’appeler nos troupes à faire preuve, dans de telles circonstances, de toujours plus de vaillance et de détermination à garder le Mali Un et Indivisible.
Le Général Beguélé Sioro, qui a prononcé le discours du Chef d’Etat-major général des Armées, le Général Gabriel Poudiougou, empêché, a tenu à évoquer la «glorieuse histoire de notre armée, afin que les faits et gestes de nos illustres devanciers inspirent les générations actuelles dans l’accomplissement de leurs nobles et exaltantes missions». Il avait auparavant parlé de l’actuel « contexte, où les Forces Armées et de Sécurité sont fortement engagées dans les opérations de défense de l’intégrité du territoire national et de sécurisation de nombreux points stratégiques du pays».
Le Général Sioro a donc exprimé certainement le sentiment de tous les porteurs d’uniforme en proclamant «je voudrais donc saisir cette occasion solennelle pour réaffirmer la détermination inconditionnelle et l’engagement ferme de l’ensemble des Forces Armées et de Sécurité à mener à bien ces missions, dans l’intérêt supérieur de la Nation Malienne». Avant de conclure en souhaitant à tous une bonne et heureuse année 2012 «dans la marche vers le succès contre toute adversité aux symboles de l’Etat, aux Maliens, à leurs amis et à leurs biens» et pour que vive une «République du Mali unie et prospère, dans un climat de paix et de quiétude».
Après ces deux allocutions, le Chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, Chef suprême des Armées, a procédé à la coupure du ruban du Carré des Armées, un ensemble décoratif composé d’espaces verts et de monuments, qui reflètent autant l’armée moderne du Mali qu’ils célèbrent les Dozos (chasseurs), les Sofas, les Tirailleurs ou les femmes «gardiennes historiques de la Paix». Ensuite ce fut le moment très attendu du défilé militaire, qui a mis en valeur les troupes féminines, désormais largement présentes dans tous les corps «habillés», sous la musique de la Fanfare de la Garde Nationale. Nous terminerons en félicitant le Maître de Cérémonie du jour, le Capitaine Hamidou Maïga, pour sa clarté et sa concision lors de chacune de ses interventions.
Ramata Diaouré
22 Septembre 23/01/2012