Cet homme de droit français, ainsi que le porte-parole du pool d’avocats qu’il a constitué, Me Mariam Diawara, dans l’affaire où il est accusé d’assassinat, de tentative d’assassinat, de meurtre et de séquestration, suite aux évènements du 22 mars 2012, étaient face à la presse jeudi dernier au CICB.
Dans cette procédure engagée contre leur client, les Avocats du Secrétaire général et icône de SADI ont dénoncé au cours de cette conférence de presse une justice à deux vitesses, dont Oumar Mariko serait la victime.
En effet, selon Me Mariam Diawara, l’assassinat des 21 bérets rouges découle du contrecoup d’Etat que les commandos para ont voulu réaliser le 30 avril 2012. A l’en croire, au cours de ces évènements malheureux, 34 bérets verts ont été tués. C’est pourquoi, elle a estimé que le jugement doit s’étendre aux crimes commis le 30 avril.
Au lieu de cela, a-t-elle regretté, on accuse une partie et on laisse l’autre tranquille. C’est pourquoi elle y voit une justice à double vitesse, qui semble être manipulée, au gré de certaines ambassades et représentations diplomatiques étrangères au Mali. «Chaque jour, il y a une liste qui sort d’une ambassade pour arrêter des proches du Général Sanogo», a-t-elle martelé.
Même son de cloche chez l’Avocat français, Me Marcel Ceccaldi, d’après qui on aurait dû ouvrir une information judiciaire pour situer les responsabilités, pour savoir ce qui a conduit aux évènements de mars 2012. «On aurait dû une information judiciaire pour savoir quel était le mobile des bérets rouges lors du contrecoup d’Etat. Le chef des commandos a-t-il agi de son propre chef? Ou est-ce qu’il y avait un plan pour déstabiliser le Mali. Voilà des questionnements qu’on aurait dû faire», s’est interrogé l’homme de droit français.
Selon Me Ceccaldi, les attaques des bérets rouges à l’ORTM, au camp de Kati et celle survenue sur le campus universitaire auraient chacune dû faire l’objet d’une information judiciaire. Ou, tout au plus, a-t-il suggéré, on aurait pu mettre en place une commission vérité et justice, pour réconcilier l’ensemble des populations maliennes.
Ce qui lui a fait dire que c’est un procès politique et non juridique. Avant d’appeler de ses vœux l’application du principe qui veut que les politiques ne doivent pas s’immiscer dans le judicaire et vice versa. Selon lui, ce procès est une grenade jetée aux pieds des gouvernants actuels.
Auparavant, Me Diawara avait estimé que l’Honorable Oumar Mariko ne pouvait pas faire l’objet de poursuites sans que son immunité parlementaire ne soit levée. A l’en croire, même si l’immunité de son client a été levée l’année dernière, elle affirme avec force que Mariko bénéficie toujours de cette protection, d’autant plus qu’il y a une nouvelle mandature à l’Assemblée nationale. C’est pourquoi elle a invité le juge en charge du dossier à respecter les règles de procédure.
Pour rappel, l’Honorable Mariko est poursuivi pour les mêmes accusations que le Général Sanogo et pour le meurtre d’un étudiant sur le campus universitaire de Badalabougou.
Youssouf Diallo
Source: Le 22 Septembre 2014-08-11 01:35:13