LES ATTAQUES DE DIOURA ET D’OGOSSAGOU DIVISENT LA CLASSE POLITIQUE Fin du processus de dialogue entre Majorité et opposition ?

Les attaques de Dioura et d’Ogossagou ont fini par étaler au grand jour les divergences d’approche entre l’Opposition et la Majorité, dans la gestion de la crise au centre du Mali. Elles ont également mis à vau-l’eau les fragiles acquis consécutifs au rapprochement entre les deux tendances politiques antagoniques. La Majorité et l’Opposition vont-elles accorder leurs violons pour se donner la main et sauver le Mali de l’effondrement imminent ?
Alors qu’on croyait fumer pour de bon le calumet de la paix et du consensus autour du Mali, avec les actions positives de part et d’autre, nous revoici tomber dans les antagonismes politiciens. Tout serait partie de deux attaques sanglantes, celle du camp militaire de Dioura et l’attaque du village d’Ogossagou. La Majorité a voulu parer au plus pressé en limogeant la hiérarchie militaire et en dissolvant la milice d’auto-défense Dana Amassagou. Ces mesures n’ont pas satisfait l’Opposition, qui après avoir condamné ces attaques barbares, a demandé purement et simplement la démission du Gouvernement pour incapacité à trouver des solutions à la crise sécuritaire. L’Opposition pense, à tort ou à raison, que si la hiérarchie militaire devrait être demie de ses fonctions, il n’en demeure pas moins que des responsables politiques devraient subir la même sanction. C’est certainement pour cela qu’elle a demandé la démission du gouvernement.
La demande de l’Opposition n’a malheureusement pas connu une suite favorable car c’est un niet du Président de la République qui a été donné comme réponse. Il va même loin en disant que l’exacerbation de la crise actuelle ne saurait relever de la seule responsabilité des tenants actuels du pouvoir, avant de lancer un vibrant appel à tous les maliens pour former un seul front afin de sauver le bateau Mali du naufrage. La guéguerre politicienne semble refaire surface et les fragiles acquis issus des concertations politiques ont du plomb dans l’aile. Rien qu’à en juger par les propos des uns et des autres, les dés semblent piper pour un consensus dans la gestion du pays.
Aujourd’hui, tout indique que la divergence de vue sur la gestion des affaires publiques en général et celle relative à la crise sécuritaire au nord comme au centre du Mali, risque de sonner le glas de l’éphémère entente entre la Majorité et l’Opposition au grand dam du régime et du Mali.
Youssouf Sissoko