Les anciens jécistes veulent combattre l’extrémisme violent en Afrique

Le Réseau des anciens jécistes d’Afrique et de la diaspora (RAJA) s’est engagé au cours de sa 11e Assemblée générale à combattre l’extrémisme violent et la radicalisation des jeunes en Afrique. Selon le PNUD, l’Afrique est devenue ces dernières années l’épicentre de l’extrémisme violent avec une augmentation significative des attaques terroristes.

À N’djamena, la capitale du Tchad où ils se sont réunis du 4 au 9 août, les membres du Réseau des anciens jécistes d’Afrique et de la diaspora (RAJA) ont réfléchi sur leur contribution à la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme, dont leur continent est désormais l’épicentre.

Si les décès liés au terrorisme ont diminué dans le monde ces dernières années, les attaques en Afrique ont en effet doublé depuis 2016, assure le PNUD. Selon cet organe des nations unies, en 2021, près de 50 % des décès liés au terrorisme ont eu lieu sur le continent africain, dont un tiers se concentre dans seulement quatre pays.

Interpellés par l’ampleur de cette situation, les anciens jécistes d’Afrique veulent « renforcer les capacités individuelles et institutionnelles du réseau des anciens jécistes et des organisations de jeunes ciblées par le RAJA à concevoir et à mettre en œuvre des actions de lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation des jeunes afin de développer une résilience pérenne », explique Clotaire Deguenon, le président du Réseau qui vient de passer le relais.

Mise en place d’un comité

Parmi les 4 000 membres de ce Réseau, on compte plusieurs experts qui interviennent dans diverses thématiques dont celles en lien avec le terrorisme. « Sur cette base, une résolution a été prise à l’issue de la conférence internationale après le constat de la nécessité d’une intervention du RAJA pour protéger les jeunes et les familles impliquées de force dans le terrorisme », explique l’ancien président.

Plus concrètement, cette résolution prise au terme de la Conférence consiste en la mise en place d’urgence d’un comité chargé d’élaborer un projet/programme pour définir les axes, le mode d’intervention et les actions à mener afin de protéger les jeunes et les familles enrôlés de force dans le terrorisme et à terme, réduire sensiblement le phénomène sur le continent Africain. « Les ressources sont mobilisables auprès des membres du réseau qui, au vu de leur effectif et de leur attachement à un vivre ensemble chrétien catholique, pourront faire le sacrifice nécessaire, assure-t-il. Nous solliciterons aussi des partenaires qui ont les mêmes objectifs que nous et qui épousent nos valeurs de crainte de Dieu, de service, de charité, de responsabilité, du respect du bien public, de sacrifice. »

Reconnaissance par le Sceam et le Vatican

Élue à la tête du RAJA, à l’issue de cette assemblée générale, Gisèle Annie Nam, aura à charge de conduire la mise en œuvre de ce projet, et la poursuite des actions contenues dans le plan stratégique de l’organisation adopté à Cotonou en 2022. Ce cadre stratégique qui comporte sept axes, précise-t-elle, vise entre autres « à éduquer, accompagner les mouvements de jeunesse et renforcer des dynamiques en Afrique, participer à l’amélioration des services sociaux de base et la protection de l’environnement ou encore promotion de la bonne gouvernance dans la gestion des politiques publiques de développement ».

Le Réseau est satisfait que la Jeunesse étudiante catholique (JEC) militante maintienne sa place au sein de l’Église catholique d’Afrique malgré les difficultés qu’elle rencontre parmi lesquelles son absence dans les lycées et les universités. « Nous sommes bien conscients du rôle de la JEC qui est celui de la transformation du milieu scolaire et estudiantine et des défis qui s’offrent à elle, confie la présidente. Étant donné que l’un des objectifs du RAJA c’est l’accompagnement de la JEC, nous en avons fait une priorité, c’est ce qui ressort dans l’Axe 4 de notre plan stratégie ».

Fondé en 1997 en Côte d’Ivoire, le RAJA est une association catholique, apostolique, apolitique, non syndicale et à but non lucratif. Depuis 2022, l’association est représentée dans dix pays d’Afrique (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Gabon, Niger, Sénégal, Tchad, Togo) et compte deux antennes (diaspora) en France et au Canada. « Si au niveau pays, les clergés reconnaissent le RAJA, nous continuons de travailler pour une reconnaissance africaine et aussi par le Vatican », confie Clotaire Deguenon.

Par Guy Aimé Eblotié

source:diasporaction.fr