Hamadoun Amion Guindo, président de la Copam II
« J’ai appris sa démission comme les autres. Elle est le moindre mal eu égard à la gestion qu’il a faite de la crise du Nord, de l’armée et surtout du jeu de prolongation des concertations nationales qui constituent à aller à l’apaisement. C’est sa personne qui était en cause. Il a commis beaucoup de maladresses ; à savoir : les discordances de voix entre lui et le président Dioncounda Traoré d’une part, et de l’autre, entre lui et les militaires. Alors que l’opinion fait confiance à l’armée malienne lui il menait seul des démarches hors du pays pour l’appui logistique et des moyens financiers. Cela gêne beaucoup. Prétendre être candidat à l’élection présidentielle était légitime, mais le moment choisi n’était pas le bon. Sous sa gouvernance, les citoyens ne savaient pas à qui se vouer. Cheick Modibo a beaucoup trébuché. Donc si son départ permet au peuple de parler du même langage, on ne peu que souhaiter cela ».
Mahmoud Dicko, président du HCI
« On souhaite trouver quelqu’un qui puisse bien tenir la baraque. Il a fait ce qu’il pouvait faire. Nous trouvons maintenant pour faire mieux que lui et que lui-même souhaite bonne chance ».
Iba Ndiaye, 1 er vice-président du FDR
« Ce qui est arrivé était souhaitable. Il n’est pas bon de cautionner quelque chose qui n’est pas compatible. Très tôt on a compris que Cheick Modibo n’était pas l’homme de la situation. Nous continuerons à défendre ce qui nous paraît bon pour le Mali. Nous demandons à ce que la loi soit respectée. Seul le président de la République peut nous éclairer par rapport à cela parce qu’il est attendu. Il est la seule autorité qui peut mettre fin au mandat du Premier ministre. On n’a pas toute la réalité sur cette démission. Mais si c’est vrai que ce sont les militaires qui l’ont contrait à la démission, on ne pourra que condamner et déplorer la forme dans laquelle il a été amené à la démission. Les citoyens mécontents peuvent manifester et demander la démission du PM. Ça peut aussi venir de la politique ou de la société civile, mais pas les militaires ».
Bocar Moussa Diarra, président de l’Alliance IBK-Mali 2012″Le Mali doit être mis au-dessus de tout »
« Nous espérons que tout soit mis en œuvre pour préserver les acquis. Il faut que cela soit partager par tout le monde. Le Mali doit être mis au-dessus de tout. Aucun intérêt particulier ne doit prévaloir et surtout aucune faiblesse dans la construction de notre pays ».
Edmond Dembélé, secrétaire politique de l’ADPS « Ça nous a tous surpris »
« Cette démission nous a tous surpris. Nous allons faire une réunion pour analyser la situation. S’il y a une déclaration à faire, on la fera. Vraiment on ne s’attendait pas à cette démission. On savait que depuis un certain temps, il y avait de la cacophonie au sommet de l’Etat, mais arriver jusqu’à ce niveau, on ne s’y attendait ».
Me Mamadou Gakou, président de la COPP« Son départ soulage le vide et l’ambigüité »
« Le respect de l’autre, indispensable en démocrate n’exclut pas la mise en cause de ses idées et de ses méthode. Le Premier ministre autoritaire, implacable avec ses contradicteurs, désinvolte avec les alliés, a un rapport complexe avec l’exercice du pouvoir. L’illusion paranoïaque d’un surhomme au-dessus d’un univers et d’êtres humains très ordinaire le fait rejeter tout ce qui ne vient pas de lui. Or, la situation du pays exige un haut degré de compromis et d’écoute. Il faut fixer les débats à leur juste niveau.
Or, CMD attaque ou rejette brutalement toute prétention à l’expertise qui n’est pas la sienne. Sa tentative de restauration d’un ordre révolu reste sans chaleur et son projet, pour tout dire livresque. Le goût du verbiage passé jusqu’au mépris des autres fait qu’il traite les accessoires avec autant de soucis que les sujets principaux si bien que par l’inconsistance de l’action, la surabondance des figures familiales et la ségrégation dans les choix des cadres, il est devenu pour les Maliens un véritable rebus. En tant que tentative héroïque, sa diplomatie et sa défense sur des échecs, car il a donné l’impression d’errer à travers la politique, recherchant son propre destin présidentiel mais suivi par son ombre, construisant sa légende sans se fabriquer une personnalité. Avec son départ, c’est le soulagement du vide et de l’ambiguïté. La situation du pays exige un haut degré de responsabilité et de compromis ».
Markatié Daou et Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Du Renouveau 12/12/2012