LENTEUR DANS LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACCORD POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a lancé un ultimatum qui expire en décembre
Une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies a séjourné au Mali, il y a dix jours, pour constater de visu les avancées enregistrées dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation. Le constat de la délégation a été en deçà de ses attentes. Elle a donc lancé un ultimatum pour l’exécution diligente de certaines actions concernant le Mécanisme Opérationnel de Coordination, MOC et le Désarmement, la Démobilisation et la Réinsertion des ex combattants.
La Communauté internationale a le sentiment que les autorités maliennes et les groupes armés signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation ont pris assez de retard pour son application. C’est pourquoi le Conseil de sécurité des Nations Unies a dépêché au Mali les 15 ambassadeurs des pays membres de cet organisme pour s’imprégner de la réalité. Le constat est alarmant à leurs yeux : pas d’avancées significatives depuis la signature de l’Accord, tant du point de vue sécuritaire que des réformes politiques et institutionnelles indispensables pour son application. L’Ambassadeur de France, chef de la délégation et les autres membres de l’équipe n’ont pas porté des gants pour décrire la situation. Ils l’ont trouvé préoccupante au regard des multiples défis à relever notamment la mise en place du MOC, le démarrage effectif du DDR, l’absence à Kidal de l’administration, de l’Armée malienne ainsi que des autorités régionale et locale chargées de mettre en œuvre le principe de la libre administration des collectivités. C’est pourquoi, ils ont exigé du Gouvernement malien et de toutes les autres parties signataires des résultats tangibles concrets avant la fin de l’année 2017. Les acteurs de la crise pourront-ils satisfaire les doléances des Nations Unies ? La réponse au mois de décembre. Mais, d’ores et déjà, les signaux sont alarmants, car la mise en œuvre de l’Accord nécessite des moyens financiers colossaux. Ce qui, avec une économie à terre et une gouvernance gangrénée par la corruption comme celles du Mali, relève de la gageure.
Youssouf Sissoko
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