Leçon de géopolitique : La puissance économique des Etats, le seul vrai baromètre de leur poids dans les Relations internationales.

Selon la loi de la jungle, la raison du plus fort est toujours la meilleure. Cette maxime trouve largement son écho dans les Relations Internationales. Si, le principe d’égalité des pays est une notion reconnue en théorie, dans la pratique la réalité en est tout autre. Force est de reconnaitre que c’est le niveau de développement socio-économique d’un Etat qui lui montre sa vraie place dans le concert des Nations avancées. Comme le dirait le président de la République du Mali, IBK : « nul ne sera invité au banquet officiel qu’il n’aurait mérité d’y être».

Depuis la nuit des temps, les civilisations puissantes se sont succédé : l’Egypte pharaonique, l’empire romain, la Grèce Antique, la Perse, Byzance, l’empire du Mali, la liste est loin d’être exhaustive, et ce jusqu’au temps moderne. Après les atrocités commises au cours des deux guerres mondiales, la nécessité de règlementer les Relations Internationales devenait impérieuse. L’ancêtre de l’ONU, la SDN, la société des Nations eut bien du mal à faire respecter ne serait-ce que le principe d’égalité des Etats souverains dans un contexte géopolitique marqué alors par la guerre froide entre l’URSS et les Etats-Unis d’Amérique.

Aujourd’hui encore, le paysage géopolitique reste largement dominé par les « vainqueurs » de la seconde guerre mondiale et par ceux qui ont su ou pu imposer leur respect dans le concert des Nations. Seuls 5 Etats sont membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations-Unies et disposent, de ce fait, d’un droit de veto qui leur permettent de bloquer toute résolution ou décision, quelle que soit l’opinion majoritaire au Conseil. Il s’agit des Etats-Unis, de la France, de la Russie, du Royaume-Uni qui sont les gagnants de la dernière guerre mondiale en plus de la Chine qui a su s’imposer par son poids économique et sa démographique. Ils disposent tous de l’Arme nucléaire et fabriquent près de 80% des armes utilisées à travers le monde.

Le constat est donc tout simple. A travers cette institutionnalisation des Relations Internationales, ce sont des Etats qui gouvernent d’autres Etats. Au sommet de la pyramide nous trouvons les 5 incontournables du Conseil permanent de l’ONU mais aussi d’autres puissances comme l’Allemagne, le Japon, le Canada et des pays émergents africains comme l’Afrique du sud ou même le Nigeria. Un simple exemple, d’une évidence absolue, sur le plan des Relations Internationales un pays comme le Mali ne peut avoir le même poids ou la même incidence sur le cours des choses quand il s’agit de prendre des décisions internationales.

C’est pourquoi l’Afrique doit s’unir pour parler d’une seule voix et exiger sa présence comme membre permanent avec un droit de veto au Conseil de Sécurité. L’avenir du monde est à ce prix. Il faut une reforme des Nations-Unies qui intègre un représentant de chaque continent à la gestion du monde.

En définitive, les Etats ne sont égaux que dans les textes et engagements internationaux. Par contre, le progrès socio-économique peut permettre à un Etat d’avoir le respect de ses pairs en s’imposant comme invité au banquet officiel. C’est le lieu de rappeler l’exemple du Rwanda qui, selon une enquête du PNUD, est le pays qui a le plus réalisé des progrès durant ces 25 dernières années. Une place de choix qu’il occupe devant la Chine. Et c’est impressionnant pour un pays qui revient de loin et qui se relève d’un génocide. Aujourd’hui, les Rwandais ont une espérance de vie de 32 ans qui est deux fois plus longue qu’en 1990, alors que la fréquentation scolaire a quant à elle doublé. La capitale, Kigali, est aussi la 7e ville la plus propre au monde.

Ça force le respect !

Ahmed M. Thiam
thiam@journalinfosept.com