François Hollande, alors qu’il était candidat du Parti Socialiste (PS) français pour la présidence, promettait la fin de la Françafrique.
Cependant, une fois à l’Elysée, il fit face à la dure réalité de la Diplomatie française en Afrique en place depuis les années colons.
Néanmoins, sous son magistère, la Françafrique connut un essoufflement considérable.
Désormais, la Diplomatie française en Afrique est résolument militaire pour des intérêts aussi et surtout français.
Une politique qui relève en réalité beaucoup plus de la Realpolitik que de la Françafrique qui parait de plus en plus comme une pratique d’une autre époque.
Depuis les indépendances en Afrique, évoquer le très controversé concept de la Françafrique, revient à parler de corde dans la maison d’un pendu.
Serval, Sangaris, Barkhane et autre intervention militaire en Libye, le président Hollande est le Chef d’Etat français de la Ve République qui aura le plus mené de guerres sur le continent noir.
Contexte sécuritaire oblige, la politique de l’Hexagone en Afrique est résolument tournée vers le militaire et ce même avec des pays anglo-saxons tels que le Nigéria au détriment, du coup, des volets économiques et financiers.
Cela veut-il pour autant dire que la Françafrique n’est plus qu’un lointain souvenir ?
François Hollande aura tout de même rompu avec des vieilles pratiques de la Françafrique.
Autrefois, la Diplomatie française en Afrique ne relevait que du pouvoir discrétionnaire de la Présidence à travers notamment la Cellule Africaine de l’Elysée.
Maintenant, le Parlement et le Quai d’Orsay, très peu impliqués dans le passé par les liens entre la France et l’Afrique caractérisés par l’affairisme et des réseaux parallèles obscures, ont repris la place qui leur revenait.
Des avancées notables mais qui demeurent timides pour une réelle normalisation entre les pays africains et la France.
Car d’un autre côté, les ingérences dans les affaires internes restes monnaies-courantes comme c’est le cas notamment au Mali où l’Armée française pourtant sauveuse du pays s’est muée, peu à peu, en une force d’occupation d’une partie de la ville de Kidal acquise à la cause d’une rébellion.
Une rébellion qui grâce à ce soutien, tient en otage tout un Mali.
Par contre, les liens financiers occultes entre des régimes africains très peu respectueux de la Démocratie et de la bonne gouvernance et les partis politiques français semblent ne plus être de légion.
Désormais, le ministre de la Défense française, Jean-Yves Le Drian, peut être qualifié de commandant en chef d’une partie de l’Afrique sahélienne.
Une Diplomatie militaire a pris le pas sur celle officielle.
Une Diplomatie militaire qui, faut-il le rappeler, consiste à préserver les intérêts français dans la région notamment les mines d’Uranium du Niger ou encore tout autre site de minerai qui serait profitable au pays dans les années à venir en luttant contre le terrorisme, seul véritable frein à ce dessein.
N’oublions toutefois pas que les rétrocommissions les plus importantes aux partis politiques français émanent des pays du Golfe.
De même, il est important de noter que depuis la mise à l’écart du pouvoir ou la disparition de certains chefs d’Etat africains et français, la Françafrique est en véritable perte de vitesse.
Il s’agit notamment d’Omar Bongo, de Félix Houphouët-Boigny, de Jacques Chirac, de Valéry Giscard d’Estaing et surtout de Jacques Foccart qui en est le père.
Ahmed M. Thiam
thiam@journalinfosept.com
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