Pétris des valeurs sociétales, nous n’avions évidemment rien contre cette réalité malienne qu’est la polygamie. Ces mêmes valeurs, faut-il le rappeler, imposent le respect dû à la femme en général, à l’épouse légitime et aux enfants en particulier. Mais M Sidi Sosso Diarra n’a visiblement cure de ses valeurs. L’amour rend fou et aveugle, c’est connu. Mais venons-en à une des nombreuses malversations financières commises par celui-là même qui est payé à 4 millions de francs pour contrôler et moraliser nos dépenses publiques. Un rappel s’avère nécessaire.
Dès sa prise en fonction, en 2004, M Sidi Sosso Diarra loua une villa sise à Dar-Salam appartenant à Mr. Tapha N’Diaye. Il fit payer l’avance, la caution et le loyer de 500 000 FCFA sur son budget de fonctionnement, au grand dam de la comptable de l’époque qui prit cependant le soin de mentionner toutes ces dépenses indues sous le chapitre « location résidence du Vérificateur Général »
Notre locataire estima que son statut de Vérificateur général n’était pas conforme à ce standing, celui-ci ne lui permettait plus de loger dans un quartier populaire comme Dar Salam. Il décida donc, en fin 2005, de démanger dans la coquette résidence du côté de la Cité du Niger, là où résident les en-haut d’en-haut. Mais il laissa l’autre villa dans un état si dégradé que le propriétaire M Tapha N’Diaye, refusa de lui restituer la caution de 1,1 million F CFA. M Sidi Sosso Diarra n’en fit pas une affaire. Après tout, 1,1 million F CFA ne représentait pas grand-chose pour lui. Il s’en alla donc habiter une coquette résidence dans le non moins quartier résidentiel de la Cité du Niger pour un montant de 850.000 F CA.
Mais alors qu’il occupait encore celui de Dar-Salam, les frais de location étaient payés par les fonds du Bureau du Vérificateur. Et la Comptable au moment des faits, prenait soin de spécifier la charge dans le chapitre « loyer Résidence Vérificateur ». Voilà qui est clair ! Mais cette probité coûtera cher à la malheureuse dame… ». Le VG, comme on l’appelle au BVG, lui fera payer son « insubordination » en la renvoyant sous prétexte qu’elle est allée allaiter son enfant pendant les heures de bureau (authentique)
Rappelons que le Vérificateur, bénéficie d’une indemnité de logement de 500.000 F CFA. Il existe donc un gap de 50.000 F CFA qui s’accumuleront pendant tout le temps que M Sidi Sosso Diarra séjournera à Dar-Salam, c’est-à-dire, pendant plus d’une année.
Même scénario ou presque à la Cité du Niger. Avec une prime de logement de 500.000 F CFA, il accéda donc au logement pour un frais mensuel de 850.000 F CFA soit un écart de 350.000 F CFA. Le montant cumulé de la différence impayée de janvier 2007 à Novembre 2008 sera alors de 8.050.000 F CFA.
C’est à ce niveau qu’intervint le comptable, un autre recruté par ses soins et pas n’importe lequel. L’autre, une courageuse dame s’étant délibérément abstenue de faire son jeu, M Sidi Sosso Diarra s’est payé les services du fils de son ami. C’est ce dernier qui appuiera le dossier de sa cousine pour laquelle Sidi Sosso Diarra avait déjà des yeux de Chimène et qu’il finira par épouser religieusement en secondes noces, pour le meilleur et pour le… meilleur, dans les conditions que l’on sait.
C’est ce comptable, en fait, le chef de la Division Administrative et Financière bombardé « Directeur Administratif et Financier » par le VG qui inscrira les frais de location dans un chapitre crée pour les besoins de la cause, et intitulé « Facture Dougoudou Diawara /location Bureau BVG ». Il s’agit juste d’une astuce pour faire faire passer la totalité des frais de location dans les dépenses publiques payables sur les fonds du Bureau du Vérificateur. (voir document ci-dessous)
La résidence sera également équipée, toujours aux frais du contribuable, à hauteur de plus de 23 millions F CFA. Nous avions dénoncé les faits en son temps (« Sidi Sosso Diarra- l’Homme de l’année 2009 : les dix raisons d’un sacre » – Sphinx N° 300 du vendredi 15 janvier 2010).
Le chef de la Division devenue Direction par le soin du Vérificateur général, et non moins cousin de la seconde épouse était désormais lié à notre Vérificateur Général. Mais puisque la première, celle légalement mariée et non moins cousine de son époux, n’entendait pas se défaire du statut monogamique, malgré la forte pression sociale sur elle exercée, son mari décida tout bonnement de résilier le contrat de location du logement qu’elle occupait avec ses enfants. Mais souvenez-vous–en : les frais de locations en question sont inscrits dans le chapitre « Facture Dougoudou Diawara /location Bureau BVG » et par conséquent, payés par le contribuable malien, c’est-à-dire, vous, chers lecteurs. Nous restons convaincus que, malgré tout et pour la bonne cause, vous n’auriez pas vu d’inconvénient à payer le loyer d’une malheureuse épouse et ses enfants.
Mais M Sidi Sosso Diarra, selon que la situation l’arrange ou non, passe d’une extrême à une autre au mépris et de l’orthodoxie administrative et financière, et des valeurs sociétales. En clair, une seule chose compte pour M Sidi Sosso Diarra : M Sidi Sosso Diarra lui-même.
A l’heure actuelle, la section des comptes de la cour suprême, a mis Monsieur en demeure de rembourser intégralement le gap, injonction à laquelle il s’est soumis partiellement. Le délit demeure en tout état de cause. Ceci est une autre histoire. Voilà l’un des échantillons du savoir-faire du Vérificateur Général du Mali Oui, le Roi du Pam-Pam volait l’argent du contribuable malien pour payer sa résidence. Pris le doigt dans la confiture par la section des comptes de la Cour Suprême dans un rapport dont Le Sphinx a obtenu copie, (voir document),
notre « Monsieur Propre » a reconnu les faits. Rien que pour l’exercice 2004, il reste redevable de la somme de 1 977 490 après un débours de 1 500 000 FCFA. Et depuis le hold-up a repris de plus belle.
Un Vérificateur voleur ! Mon Dieu, qu’avons-nous fait pour descendre aussi bas ?
Le Sphinxs 28/12/2010