Point Afrique n’a décidé hier de suspendre les derniers vols qu’il proposait dans la région saharo-sahélienne, après la mort de deux Français enlevés vendredi soir à Niamey, au Niger. « J’arrête tout : Atar, en Mauritanie, et Mopti, au Mali », a déclaré Maurice Freund, le président de la coopérative, qui reporte aussi à l’automne prochain le lancement du Tchad, initialement prévu en février, « pays où pourtant il n’y a pas Aqmi » (Al-Qaïda au Maghreb islamique, nldr).
« Il n’y a pas assez de monde. Nos réserves financières fondent », a-t-il ajouté. Seuls les vols prévus jusqu’au 23 janvier seront maintenus afin d’assurer le retour des vacanciers actuellement en voyage.
Mais le manque de clients n’est pas l’unique raison de ce renoncement. Pour le Point Afrique, comme pour les autres TO programmant encore la Mauritanie ou le Mali, la pression gouvernementale est devenue trop forte. Hier, le ministère des Affaires étrangères a mis officiellement en garde les voyagistes, prévenant que plus aucune zone, que ce soit au Mali, en Mauritanie ou au Niger, n’est considérée comme sûre. Le Premier ministre François Fillon est lui-même monté au créneau en rappelant aux tour-opérateurs que « leur responsabilité personnelle [serait] engagée » s’ils ne tenaient pas compte des nouvelles consignes. Une réunion avec les tour-opérateurs doit avoir lieu aujourd’hui au Quai d’Orsay.
L’ Indicateur Renouveau 13/01/2011