Les responsables du syndicat l’ont fait savoir au cours d’un point de presse animé le vendredi 28 septembre 2012 à la Maison de la presse. Ils étaient au grand complet autour de leur leader Ousmane Diallo. Ils ont dit avoir convoqué cette rencontre avec la presse en vue de prendre l’opinion nationale et internationale à témoin face à la dérive qui jalonne la vie de leur corporation. A en croire leur secrétaire général, M. Ousmane Diallo, ces promotions ne datent pas de maintenant. » Les propositions ont été faites il y a longtemps, mais il fallait attendre le 22 septembre (fête de l’indépendance Ndlr) pour les homologuer « , a noté le secrétaire général.
Il a expliqué que dès qu’ils ont eu vent de la rumeur et vu la liste qui circulait sous les manteaux, le Syndicat national des commissaires de police a dépêché une délégation chez le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le général de gendarmerie Tiéfing Konaté. Il s’agissait de lui faire part des inquiétudes du syndicat devant ce qui se tramait : une liste de policiers auxquels il faut octroyer des promotions à titre exceptionnel pour leur participation aux évènements du 22 mars 2012. Le SNCP a attiré l’attention du ministre sur le fait que les promotions au niveau de la police se font selon les statuts du corps notamment à travers les articles 120 et 121.
Mieux, il lui a fait comprendre que la liste ne concerne que les membres d’un seul syndicat, c’est-à-dire la Section syndicale de la police nationale dirigée par M. Siméon Kéita, et qu’un seul syndicat ne peut pas se permettre un tel acte. Aussi, ont-ils indiqué que si de telles promotions doivent passer, elles feront jurisprudence et n’importe quel autre corps des forces de sécurités dans l’avenir peut faire un coup d’Etat et exiger des promotions pour ses éléments à cause de leur hauts faits d’armes.
Encore faudra-t-il que ces hauts faits d’armes se fassent pour une cause juste, parce que, selon le syndicat des commissaires de police, on ne peut pas se glorifier d’une promotion obtenue par suite d’une participation à un coup d’Etat au moment où les 2/3 du pays sont sous occupation des bandes Jihadistes.
Mais, curieusement le ministre Tiéfing Konaté n’aurait pas trouvé autre réponse que dire à ses interlocuteurs que « lorsqu’on parle de mesures exceptionnelles, on met les textes à côté ». Une phrase qui a fortement indigné le syndicat des commissaires lequel a réagi en signifiant au ministre que « les promotions à la police sont soumises aux textes ».
Les responsables du SNCP ont expliqué que la liste en question a été dressée par Siméon Kéita et son complice Sirima Fané et ils n’ont fait qu’inscrire les noms de leurs proches, loin d’avoir participé aux évènements du 22 mars comme ils se prévalent. Mieux, ont-ils souligné au ministre, les mécontentements sont nombreux au sein même de ce syndicat a fortiori les autres syndicats de la corporation. Ousmane Diallo et les siens disent être revenus à la conclusion que même le ministre avait été mis devant les faits accomplis et que la décision lui aurait été imposée par Kati. C’est pourquoi ils ont pris attache avec Kati afin de trouver une issue heureuse.
A Kati, ils disent avoir porté à l’attention du capitaine Sanogo qu’il est hors de question qu’on viole les textes en faisant passer des sergents en inspecteurs pour la simple raison qu’ils ont pris part à un coup d’Etat ! Le capitaine Amadou Haya Sanogo leur aurait promis de s’employer pour trouver une entente.
Dans tous les cas, préviennent les commissaires de police, ces promotions seront annulées et tous les moyens légaux seront utilisés pour arriver à cette fin comme attaquer le décret devant la cour suprême. » Nous sommes prêts à tout « , préviennent-ils.
Abdoulaye Diakité
Guerre des policiers Les autorités militaires étaient averties
Dans les garnisons, la tension est vive. « Les suspicions entre éléments de la police existent depuis le mois de mai », explique le secrétaire général du syndicat de la police, Siméon Kéita. Et la fusillade de mercredi dépasse sans doute la simple contestation de promotions internes, jugées illégitimes.
D’autant que ces derniers jours, le climat de méfiance a été exacerbé par une « lettre envoyée par l’armée » à la direction générale de la police, à la veille de la fête nationale, le 22 septembre. Une attaque se prépare, met en garde le document. La vigilance doit être alors renforcée et les soupçons entre frères d’armes se multiplient. Les ennemis « peuvent encore fomenter des attaques demain », explique Siméon Kéita.
L’ Indicateur Du Renouveau 01/10/2012