Vingt-et-un sénateurs ont été choisis lundi par le Sénat brésilien pour former la commission spéciale chargée d’analyser la procédure de destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff. Ils disposeront de dix jours pour recommander une ligne de conduite.
Les 81 sénateurs voteront ensuite en séance plénière s’ils souhaitent poursuivre la procédure d’impeachment contre Mme Rousseff ou la classer. Cette dernière a été acceptée à la Chambre des députés le 17 avril.
Un vote à la majorité simple des sénateurs (41 sur 81) suffira à prononcer la mise en accusation de la présidente pour « crime de responsabilité » et à l’écarter du pouvoir pendant au maximum six mois en attendant le jugement final. Il interviendra probablement le 12 mai.
Le vice-président actuel et désormais rival de Dilma Rousseff, Michel Temer, la remplacerait. La présidente a ouvertement accusé Michel Temer de trahison, de conspirer contre elle et de monter en coulisses son éventuel futur gouvernement.
Trois millions
Le mandat de Mme Rousseff, réélue en 2014 par une différence de trois millions de votes sur son adversaire, se termine en 2018. Mais son gouvernement a pâti de la récession économique et du vaste scandale de corruption au sein de Petrobras qui a éclaboussé son Parti des travailleurs (PT).
Elle est accusée par l’opposition d’avoir maquillé les comptes publics en 2014, année de sa réélection, pour masquer l’ampleur de la crise économique, et début 2015. Dilma Rousseff affirme, elle, que cette pratique a été utilisée par tous ses prédécesseurs sans qu’ils ne soient jamais inquiétés, et crie au « coup d’Etat » institutionnel.
Sénateurs accusés de corruption
Elle fait aussi valoir qu’elle n’est pas accusée de corruption, contrairement à de nombreux sénateurs qui vont la juger.
Trente-neuf des 81 sénateurs font l’objet d’une enquête, dont 12 dans le cadre du scandale Petrobras, à commencer par le président du Sénat et 3e personnage dans la succession présidentielle, Renan Calheiros. Il en va de même pour l’ex-président du Brésil et actuel sénateur Fernando Collor de Mello, selon l’ONG Congresso em Foco.
(ats / 26.04.2016 00h42)