Décidément, rien ne va plus entre IBK et ses anciens collaborateurs, qui jurent d’en découdre avec lui à la prochaine présidentielle. Ils seraient deux anciens Premiers ministres à savoir Oumar Tatam Ly et Moussa Mara et deux anciens PDG de la Compagnie Malienne des Textiles, CMDT. Excepté Oumar Tatam Ly, tous les trois autres ont été relevés de leurs postes contre leur volonté et sans qu’on leur signifie un quelconque motif. Ils sont aujourd’hui en première ligne dans le combat contre IBK et jureraient tous de lui barrer la route en 2018. Disposent-ils d’arguments solides pour convaincre les électeurs à ne pas voter pour IBK ? Sont-ils, eux-mêmes, exempts de tout reproche? Ont-ils, réellement, une autre vision différente de celle d’IBK ?
La bataille de 2018 s’annonce ardue pour IBK, qui ambitionne de briguer un second mandat à la tête du Mali. Il aura à faire non seulement avec l’Opposition classique, composée entre autres de Soumaila Cissé, de Modibo Sidibé, de Tiébilé Dramé, d’Oumar Mariko, d’Amadou Thiam, de Zoumana Sacko, pour ne citer que ceux-ci, mais aussi et surtout à une opposition latérale, celle issue du rang de la Majorité. Cette dernière, composée d’Oumar Tatam Ly, de Moussa Mara, de Modibo Koné et de Kalifa Sanogo, risque de sonner définitivement le glas d’un second mandat pour IBK. Le schéma semble clair pour les frondeurs à savoir ‘’tout sauf IBK’’. Ainsi pour y parvenir, ils se porteraient candidats pour puiser dans les mêmes réserves de voix qu’IBK et le contraindre à aller au second tour pour ensuite être dans une forte coalition autour du candidat, quel qu’il soit, qui arrivera au second tour contre lui.
Pour parvenir à leur fin, les anciens collaborateurs du Président mèneront campagne en exhibant le bilan du quinquennat très en déça des attentes et en omettant leur part de responsabilité. Convaincront-ils les électeurs ? La réponse à cette question serait mitigée. Si Oumar Tatam Ly peut se targuer d’être à la base de certaines innovations majeures et d’avoir claqué la porte parce que le Président IBK était réfractaire au changement, son successeur Mara n’aura pas une telle marge, lui qui a défendu l’indéfendable et a été à la base de l’enlisement de la crise au nord du Mali. Quant aux deux ex-PDG de la CMDT, ils ont tous clamé haut et fort d’avoir battu le record de prévision et de production. La compagnie s’était rarement aussi bien portée que sous leur direction. Kalifa Sanogo et Modibo Koné semblent avoir été victimes d’une cabale de certains cadres du RPM. Ces quatre ex collaborateurs d’IBK ne manqueront pas d’arguments pour convaincre une frange importante des électeurs, surtout celle qui a été déçue de la gouvernance actuelle.
Au cas où ils seront empêchés d’être candidats, faute d’avoir eu le parrainage des députés ou autres conseillers nationaux, Oumar Tatam Ly, Moussa Mara, Kalifa Sanogo et Modibo Koné pourraient grossir le rang de l’Opposition pour contribuer à la réalisation de l’Alternance en 2018.
Youssouf Sissoko
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