LE RPM ET LE BIPREM EN CHIENS DE FAÏENCE

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L’erreur d’une éventuelle plainte juridique décrédibiliserait à jamais le Régime
Les Tisserands veulent-ils bâtir leur cohésion sur le fait divers que constitue la plainte du BIPREM contre le Président de la République ? Cette question a son pesant d’or quand on observe tous ces agissements des organes du RPM. Le parti manque-t-il de sujets de préoccupation nationale surtout à quelques encablures du Forum de Kidal tant attendu par le peuple malien ? Pensent-ils pouvoir faire du bien à IBK en portant à leur tour plainte contre le BIPREM ? Ont-ils des agendas cachés en voulant semer le trouble ?
La scène politique malienne a été chauffée à blanc par le Rassemblement Pour le Mali, RPM, le week-end dernier à la faveur d’une tournée de son Bureau politique National dans le District de Bamako. Cette tournée de prise de contact avec les structures de base du parti, a laissé plus d’un sceptique sur la capacité de ce parti à soutenir IBK avec des arguments convaincants. Au RPM, le cœur l’emporte toujours sur la raison comme ce fut le cas après la sortie du mémorandum du PARENA contre le régime 7 mois après l’élection d’IBK. On a vu un parti en manque d’expertises et d’argumentaires pour rentrer dans une confrontation intellectuelle d’idées qui rassure les maliens plus qu’elle ne les désenchante. Toujours est-il que ce parti ne répond aux critiques contre le pouvoir que par des invectives, des intimidations et des coups bas. En effet, au lieu de mettre à profit cette occasion, la première sortie médiatique à s’être présentée au RPM, depuis la tempête de la sortie du Gouvernement de son Secrétaire général, pour aborder les vraies questions qui intéressent les maliens, on voit un parti à bout de souffle et à court d’idées s’agripper sur des faits divers pour faire l’actualité. Les femmes du RPM ont été les premières à donner le ton. Elles se sont dites outrées et prêtes à offrir leurs « cadavres » avant d’atteindre IBK. Le BPN a ensuite emboité le pas aux femmes en s’invitant dans le combat pour la défense du Président de la République. Cette plainte que tous les spécialistes du droit ont jugé irrecevable tant dans sa forme que dans son fond doit-elle continuer à faire jaser les soutiens du Président de la République ? La meilleure manière de soutenir IBK, est non seulement d’être capable de lui dire la vérité en tout lieu et en toute circonstance, de bien gérer les missions à eux confiées par IBK. Les cadres RPM doivent être à hauteur de confiance, s’ils veulent aider IBK à offrir aux maliens un mieux-être, un accès décent aux services sociaux de base, la sécurité et lutter contre la corruption. Mais aujourd’hui, à en juger par les différents scandales qui ont fini par faire la marque de ce régime seulement en 30 mois de gestion, les ministres et cadres RPM sont ceux qui sont les plus mouillés. Pour ne pas paraitre ridicule aux yeux de l’opinion nationale et internationale et donner l’impression que ce soutien n’est que factice, le RPM doit plutôt s’attaquer aux maux qui minent le pays qu’à une plainte surtout contre le BIPREM. Les cadres du parti doivent plus que jamais savoir engager le débat sur les questions de fond portant sur les vraies préoccupations des maliens en proposant au gouvernement des solutions de sortie de crises.
En définitive, le rôle dévolu au parti majoritaire à l’Assemblée est de veiller sur le gouvernement en le rappelant à l’ordre, chaque fois qu’il y a dérapage, mais aussi et surtout de l’aider à surmonter les différents obstacles qui jonchent son chemin.
Youssouf Sissoko