Même accompagnés par leurs propriétaires, ces animaux en divagation arrivent à semer la panique au sein des paisibles populations. Généralement, des accidents sont signalés ça et là par des riverains des lieux où ils sont débarqués. Tenez-vous bien, parfois ces animaux blessent sévèrement des citoyens par leurs cornes et envoient finalement ce dernier au trépas et sous le regard impuissant des conducteurs de ces animaux. Une débandade des passants et riverains s’ensuit, chacun cherchant à se mettre à l’abri de la furie des animaux. Plusieurs autres cas de cette scène ont été signalés comme celui de ces animaux qui n’hésitent pas dans leur traversée de la route à se coucher sur les artères, les bloquant ainsi pendant des minutes, voire des heures quelquefois. Il est à souligner que ces comportements d’incivisme qu’affichent ces éleveurs ou vendeurs de bœufs ont été plusieurs fois décriés par les habitants de ces quartiers qui en sont victimes. Et c’est justement là que la responsabilité des autorités municipales est engagée et partant de l’Etat central qui, au regard de la loi, est garant de la libre circulation des personnes.
Floraison de bars et restaurants à Bamako
Le flambeau et le monopole du marché «des jambes en l’air»
La nuit tombée, faites un petit tour dans ces maquis et bars. Assisse dans un petit coin comme une chatte qui attend une souris, une d’entre elles vous dira : «Nayan, i te ne fè (viens, tu ne m’aimes pas) ?». Et si vous êtes partant, c’est vite fait. Vous sortez à peine de la chambre, qu’elle poursuivra un autre client. Et soyez un peu patient sur les lieux, vous assisterez à un spectacle dégoûtant. Ce qui est le plus révoltant dans ce spectacle à la «course au sexe», c’est que ce ne sont pas seulement les mineures, les jeunes filles et les étudiantes qui y excellent. Il y a aussi les filles-mères, les femmes mariées. Où allons-nous donc ? On nous dit que l’école malienne est malade. Oublie-t-on que l’éducation commence au sein de la cellule familiale ? Que les parents qui sont d’ailleurs des chefs de familles cessent donc de jeter l’opprobre sur l’Etat et les enseignants. Ils fuient, me semble-t-il, eux aussi leurs responsabilités, car quand nous faisons le tour de ces bars et maquis de la capitale, nous nous rendons souvent compte que ce sont ces chefs de familles qui sont les clients potentiels de ces prostituées. Il est donc temps que nous changions nos comportements en «balayant» chacun, comme on le dit, devant sa porte. Les bars et restaurants ne cessent de pousser à Bamako comme des champignons. Est-ce à dire que c’est l’Etat malien qui est déjà essoufflé et que désormais libre cours est donné à la prostitution qui empoisonne notre société ? Nous ne saurions le dire clairement. Mais, nous sommes d’autant sidéré qu’il y a de cela quelques années, il était tabou pour ne pas dire interdit de dire que des Maliennes se prostituaient. Aujourd’hui, ceux qui nous martyrisaient quand nous le soulevions nous donnent raison. Ce sont, soutiennent-ils, les Maliennes qui ont pris le flambeau et le monopole du marché «des jambes en l’air». Et aujourd’hui, elles ne le cachent pas.
Le Républicain 30/11/2010