« Si le président Dioncounda Traoré annule les mandats d’arrêts contre les leaders du MNLA, il sera coupable de haute trahison … ». C’est en ces termes que le procureur général près la Cour d’Appel de Bamako a prévenu les autorités de la transition sur une question qui suscite beaucoup d’intérêts dans l’opinion publique nationale.
Pour ce magistrat, le président a brulé des étapes importantes dans le processus de réconciliation des Maliens en recevant dimanche 21 juillet à sa résidence une délégation conjointe des leaders du Mouvement national de libération de l’Azawad et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA).
Pour le PG, le président Dioncounda devrait d’abord écouter les victimes des exactions commises ou leurs parents avant de recevoir les bourreaux ou leurs alliés.
« Cette réception est une erreur, un acte qui nargue le peuple malien », a-t-il dénoncé. En fait, cette réception surprise des leaders des groupes armés, sources de tous les malheurs des Maliens au nord, n’a pas offusqué que le procureur général. Malgré l’abondante actualité politique marquée par les campagnes électorales, la visite surprise à Bamako des huit membres de la délégation des rebelles touareg a été largement commentée à Bamako.
Pour beaucoup de Maliens, cette décision unilatérale du chef de l’Etat par intérim est une erreur de trop après l’annonce de la libération sans délai des bérets rouges en détention.
Cette autre annonce constituait une violation du principe de la séparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire).
Si le citoyen lambda n’a pas le pouvoir d’empêcher son chef suprême de telles décisions cavalières, le procureur général lui, ne va pas par mille chemins pour rappeler les autorités de transition au respect de la constitution et des lois de la République, gage d’une démocratie véritable et d’une bonne gouvernance.
Daniel Téssougué réserve sa réaction si d’aventure les mandats d’arrêts venaient à être annulés. Cependant, il dit comprendre la récente libération des bérets rouges qui, selon lui, est une réponse à la demande de mise en liberté provisoire formulée par leurs avocats.
Pour le PG, le chef de l’Etat a certes des prérogatives de gracier les prisonniers, mais n’a aucun droit d’annuler un mandat d’arrêt encore moins de libérer un détenu.
Ben Dao
L’indicateur Renouveau 2013-07-24 07:51:07