Le Président de l’ADM, Madani Tall: «Notre pays risque de sombrer dans le chaos»

Or tout le monde sait que l’on ne peut organiser des élections avec un territoire sous occupation. Tout le monde sait également que tout est fait pour verrouiller les actions Mr. Traoré et asseoir d’autres forces, qui ne sont pas reconnues par la Constitution. Ce n’est pas la CEDEAO qui impose Dioncounda Traoré, mais la Constitution de la République du Mali.

En droit constitutionnel, «l’intérim» est une notion simple: « l’intérim du Président prend fin soit lorsque l’ancien Président reprend ses fonctions, soit lorsque le nouveau Président élu entre en fonction». Pourquoi devrions-nous perdre du temps et diviser l’opinion, alors qu’il y a d’autres priorités pour le Gouvernement, l’armée et la classe politique.

Personne n’aime Diouncounda, mais il faut arrêter de manipuler le peuple. Il faut que chacun comprenne que le choix du Président par intérim n’est ni le choix du peuple, ni celui de la CEDEAO, ni celui d’un quelconque parti politique, ni même celui de la junte. C’est le choix de la Loi suprême de notre État, qui est la Constitution de février 1992.

Alors, si certains pensent que les martyrs qui sont morts pour cette Constitution sont morts pour rien, ou renient leurs convictions, nous, à l’ADM, nous sommes pour la démocratie. Dioncounda Traoré est un élu du peuple, le Président de l’Assemblée Nationale et, de ce fait, la seule personne qui puisse légitimement assurer la transition. Tous les démocrates et tous les républicains doivent accepter cela, quoique cela coûte à leurs ambitions. Sinon, le pays risque de sombrer dans le chaos.

Propos recueillis par Youssouf Diallo

Le 22 Septembre 24/05/2012