«C’est avec une émotion particulière que je reçois les vœux cette année. Au long des mois et des mois, le travail intense, les difficultés de tous ordres, grâce à l’entremise de nos amis algériens (Monsieur l’Ambassadeur vous avez dit nos liens avec notre aîné Abdelaziz Bouteflika), grâce donc à cette entremise algérienne, grâce à l’ensemble solidaire de la communauté internationale, nous avons réussi ce qui était réputé de l’ordre de l’impossible. Oui, un accord a été conclu en République du Mali, dont l’objet est la paix et la réconciliation.
Chers amis, ce fait est majeur, ce fait est refondateur et je veux que chacun sache aujourd’hui, encore plus, que nous tiendrons tous nos engagements. La République du Mali n’a jamais manqué d’honorer aucun engagement. Et cette fois-ci, il s’agit de relancer la Nation malienne. Donc, nous serons au rendez-vous, Inch Allah, avec l’accompagnement de nos amis et de nos frères des pays voisins. Hier seulement, je recevais encore les sentiments de mon frère Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie par rapport à cela. Le président Alassane Ouattara m’a appelé, il y a 48h et avec le président nigérien, nous avons un entretien quotidien. C’est dire que nous sommes entourés de pays frères, de pays amis, de pays qui ont souci de nous, comme d’eux-mêmes. C’est une chance pour le Mali et nous avons l’insigne honneur et bonheur également d’avoir aujourd’hui l’estime de ceux qui font le monde, l’estime de ceux qui comptent. Pas par des mièvreries, pas par quelques abandons que ce soit de souveraineté, d’aucune façon, d’aucune façon !
Nous restons droits, dignes et debout tel qu’il sied à celui qui gère et dirige le Mali. De cette crête, nous ne saurions jamais descendre. Jamais. L’élan de solidarité internationale dont le Mali a bénéficié, est réputé unique, dans les annales de l’histoire contemporaine, et même, plus loin. Nous nous en félicitons, mais nous n’en sommes pas pour autant naïfs. Il peut être fugitif. L’actualité est telle que l’intérêt se porte très facilement ailleurs. Il faut donc que nous ne perdions pas le momentum. Ce momentum du Mali ne sera pas perdu, Inch Allah.
Monsieur le Premier ministre
Le travail fabuleux que vous avez accompli en les diverses tâches, où nous vous avons commis, sont d’évidence avérée. La première a été de nous organiser en Alger des pourparlers. Vous l’avez fait de si belle et si brillante façon que vous êtes aujourd’hui en la qualité qui est la vôtre avec notre confiance absolue. Vous êtes un homme d’une loyauté parfaite, Monsieur le Premier ministre, sans calcul, sans agenda caché, sans malice, tout dédié au Mali, tout dévoué au Mali. Plaise au Ciel que ce soit le cas de tous vos collaborateurs. Plaise au Ciel que ce soit le cas de tous ceux qui vous entourent et qui m’entourent. Chaque vendredi, l’Imam Traoré de ma mosquée me dit (Mahmoud Dicko vient de le dire aussi) : qu’Allah te donne des collaborateurs à hauteur de souhait.
Tu as prouvé assez ton sentiment vis-à-vis de ce pays et de ce peuple. Souhaitons qu’il en soit de même pour tous ceux-là qui vous entourent. Qu’ils soient d’égale imprégnation patriotique, nationaliste, d’oubli d’eux-mêmes et de leurs petits egos et de dédicace entière à la République du Mali. En tout cas, tel sera dorénavant le critère absolu de compagnonnage ; tel sera dorénavant le critère absolu de compagnonnage. Pas une loyauté à IBK (ce n’est pas son problème), mais une loyauté d’acier, d’acier trempé à la République du Mali dont le sort seul nous importe.
Quand un peuple fait confiance à la hauteur qui a été la nôtre, nous n’avons pas le droit de décevoir, d’aucune façon. Et nulle considération ne pourrait et ne devrait vous entraîner à cela, à l’oubli de l’essence de votre mission. Que chaque jour qui passe, Allah (SWT) m’inspire profondément et me fasse me répéter ce tour du triomphe. Dans la Rome ancienne, quand le général vainqueur revenait sur le Forum pour le tour de la victoire, il montait sur le marchepied de son char, un servant dont le rôle était de dire, comme un disque, «Au jour où Rome te fait l’égal des dieux, souviens-toi que tu n’es qu’un homme. Souviens-toi que tu n’es qu’un homme », cela sans discontinuer et c’était son rôle : appel à la modestie, mais aussi à la charge, au devoir. Tels, nous nous concevons ; tels, nous souhaitons que l’on soit autour de nous. Je le dis avec gravité et avec solennité, face au peuple malien, chacun répondra devant l’histoire de ce peuple, de ce pays et devant nous, de son degré d’engagement patriotique, de sa loyauté à accomplir parfaitement et totalement les missions assignées. Nous serons sans aucun état d’âme.
Monsieur le Coordinateur des chefs de quartiers
Comme toujours, nous avons bu aux sources de votre sagesse ancestrale (….) Nous vous écoutons toujours avec une attention non feinte, non diplomatique, parce que nous vous savons homme sincère. (…..) J’ai écouté avec beaucoup de plaisir vos propos, et je voudrais dire que je sais gré à tous ceux qui ont pu faire aujourd’hui le déplacement de Koulouba pour venir nous entendre encore, peut-être, dire des choses redondantes, mais les meilleures choses gagnent toujours à être redites, pour qu’on ne sache pas les oublier. Et on le dit avec d’autant plus de conviction que ce sont là des actes de foi, sincères, profonds. Je voudrais souhaiter à ce pays tout le bonheur auquel il a droit et auquel il est dédié. Le Mali n’est le Mali que quand il est grand…Le Mali n’est le Mali que quand il est grand. Petit, rapetissé, étant par terre, non, ce n’est pas le Mali. Il y a donc un effort collectif de sursaut à opérer. Chacun, en ce qui le concerne, et dans tous les domaines. Commençons par nous retrouver nous-mêmes. Monsieur le Coordinateur des chefs de quartiers, je sais ce que vous faites comme efforts. Il faut en ajouter encore.
Messieurs les maires
Soyons propres. Soyons propres. Le musulman est propre ; le musulman malien singulièrement est propre. Ce temps où nous balayons les alentours de nos cases dans un rayon bien compris. D’abord pour nous-mêmes et ensuite, par l’effort coercitif de l’administration coloniale (…), la mise en amende de ceux qui n’avaient pas fait. J’ai toujours le souvenir et la nostalgie de ces canaris devant nos maisons pour les passants. Générosité et solidarité. Mais, pas des canaris d’eau stagnante, des canaris lavés deux fois par jour, l’eau remplacée deux fois par jour. Bamako était appelée la coquette, pourquoi en un temps où nous n’étions pas nous-mêmes, nous étions propres, nettes, nous faut-il des fouets pour être propres ? Où est notre dignité dans ce cas ? Non… j’ai appris très tôt les bienfaits de la propreté corporelle, de tout ce qui met l’homme à l’aise dans la société, corporelle et bucco-dentaire. Nous avons vu nos parents avec les cure-dents, les grands cure-dents…
Non, non, le musulman a le devoir de mettre à l’aise son alentour. C’est tout ! Je ne peux pas comprendre autrement, d’abord pour soi-même, pour soi-même. Mahmoud Dicko, il y a un effort à faire à ce niveau-là. Les mosquées doivent être très propres, très avenantes, très accueillantes. Tout n’y doit pas être permis. Non ! L’hospitalité de la mosquée, oui ! Mais, pas au détriment de la qualité, de la propreté et de ce qui y plaisait au Prophète (PSL). Le Prophète (PSL) aimait ce qui était propre, qui était beau, qui était bel odorant. Que nos mosquées fassent un effort de l’encens !
Quand nous allons à la Mecque dans les lieux de cultes, nous sommes tellement heureux, nous baignons dans une telle atmosphère qu’au sortir de la mosquée de Médine, on est nimbé d’une odeur parfaite que nous aimerions garder tout au long du séjour. Pourquoi ne le ferions-nous pas dans nos villes et villages, dans nos mosquées. Je pense que s’aimer commence par ça. Aimer les autres, les respecter, commence par ça. Je ne t’aime pas si je viens alentour de toi avec une odeur à tuer les mouches. Non, non, je ne t’estime pas, je ne t’aime pas et je ne m’aime pas non plus.
L’Aïd El Fitr, les occasions comme celle-ci, c’est l’occasion d’échanger utilement et nous conseiller dans la conduite de la cité, la vie de la cité, ce qui peut nous conduire à amélioration. Comment comprendre quand « Ozone » passe, sitôt que l’agent passe (je l’ai vu moi-même en compagnie du chef du gouvernement…), l’agent passe, ramasse, dès qu’il tourne le dos, paf, quelqu’un en balance, comme pour narguer. Mais narguer qui ? C’est une bêtise incommensurable, incommensurable. Il est temps que nous nous reprenions, que nous ayons des villes et des marchés propres et avenants. Nos marchés grouillent de religieux, grouillent de gens de foi… Je ne puis comprendre une seconde que quelqu’un, reconnu et réputé comme grand musulman, puisse s’asseoir à longueur de journée devant un tas d’ordures, à l’odeur que je ne vous dis pas et attendre toujours que ce soit la puissante publique qui vienne gérer ça. Je ne comprends pas ça. Il y a un minimum qui appartient à chacun de nous. (…) Il n’y a aucune honte au travail, quel qu’il soit !
Il faut qu’on change, nous sommes esclaves de nous-mêmes. Tant que nous ne serons pas libérés, nous n’aurons pas ce que nous souhaitons. Quand nous voyons les séries américaines et autres, de simples maisons bien tenues, cela nous fait envie et plaisir. Et alors pourquoi pas nous-mêmes et quelques fois, peu d’efforts, peu d’efforts. Chers parents, chers amis, chers frères en religion, je souhaite que notre pays évolue de façon conforme à son destin historique. Ces longues routes, ces autoroutes que nous admirons ailleurs, où les terres plaines sont des jardins, ce sont des merveilles où vous ne trouverez pas un mégot de cigarette, je rêve un peu de ça. Nous allons avoir bientôt des autoroutes dans ce pays, car le pays le mérite.
Celle de Koulikoro Bamako va commencer, si j’ai compris le ministre de l’Équipement. Celle de Ségou va être en chantier. Tous équipements qui seront pour nous des tests. Des tests pour ce que nous voulons pour nous-mêmes.
Le temps du travail bien fait et honnêtement fait, pas au préjudice du Mali. Moi, je veux des dividendes, je veux des rétro-commissions, non, non ! Je serai impitoyable désormais. Des rétro-commissions sur le dos du Mali, dans un domaine où il y a un besoin avéré ! Mais, c’est criminel simplement et ça mérite le traitement réservé à un criminel, à un criminel. Et ce sera ainsi, Monsieur le Premier ministre, Inch’Allah. Je nous sais en accord parfait là-dessus. Trop de dérives, trop ! Il suffit ! Je pense que tout a été dit et l’on verra le maçon au pied de l’ouvrage, Inch Allah.
Il me reste à souhaiter que nous ayons un hivernage à hauteur de souhait. Que nos pluies soient abondantes, bien réparties, qu’elles ne causent pas les dégâts que nous avons eus à déplorer par le passé et qu’après les bonnes cultures, les récoltes soient à hauteur de souhait et engrangées sans que les indésirables s’invitent, tels les acridiens. Que ce pays connaisse l’apaisement en toutes ses régions. Que plus que jamais, nous soyons frères et sœurs en partage de ce pays qu’est le Mali».
Imam Mahamoud Dicko : «Tant que le pouvoir piétinera les plus faibles, il n’y aura aucun bonheur pour ce pays» «Je vous salue tous, par la grâce de Dieu, Maître du monde.
Monsieur le président de la République, nous commençons par rendre grâce à Dieu et faire des remerciements. Dieu qui nous a montré ce jour dans la paix et la tranquillité. On vous salue tout comme le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale. Nous saluons tous les chefs d’institutions présents ici, vos collaborateurs, les familles fondatrices et les chefs coutumiers. Nos parents avec lesquels nous partageons la même dignité, même si nous ne sommes pas de la même religion, qui sont nos collaborateurs avec lesquels nous travaillons ensemble, nous les remercions aussi. Nous demandons à Dieu de nous donner bonheur, santé et prospérité.
À vous-même personnellement, que Dieu vous donne bonne santé, longévité et la force nécessaire pour gérer ce pays. La patience et la compréhension nécessaires, que Dieu vous les accorde et à tous les Maliens. Cette tradition que vous avez instaurée nous on rappelle la Sounata assanata. Notre prophète (PSL) dit que celui qui instaure une bonne tradition, Dieu lui accordera sa bénédiction, ainsi qu’à tous ceux qui lui donnent des conseils jusqu’à la fin du monde. Vous avez votre part dans toutes ces bénédictions. Rendre le jour de la fête un grand jour, un jour mémorable, un jour d’entente et de partage, comme vous l’avez fait, Dieu vous le payera en bénédictions.
Cela doit se faire dans notre pays. Nous sommes une République, nous sommes laïcs, nous sommes démocrates, mais avant d’être tout cela, nous étions autres. Des hommes de dambé (d’honneur) et de religion. Dans notre pays, si on respecte la religion, si on la respecte comme il le faut, cela est normal ; cela est dans l’ordre des choses dans ce pays.
Ce pays peut tanguer, mais il ne chavirera jamais. Le jour où les gens pensent qu’il est détruit, c’est ce jour qu’il les surprend et prend la bonne voie. Au moment où les gens désespèrent, Dieu vient au secours de ce pays. On dit qu’on a fait des sacrifices pour préserver ce pays. Mais où a-t-on fait cela ? Qui est-ce qui a fait ces sacrifices ? Vous devriez chercher à le savoir. Hier seulement, j’ai rappelé cela aux journalistes, au peuple malien, et à moi-même. Il y a des pages de notre histoire que nous ne devrions pas oublier. Askia Mohamed, El Hadj Askia Mohamed Amir Almouminou, on l’appelait ainsi, était un Kalifa. El Hadj Askia Mohamed a quitté ici pour aller à la Mecque, en 1495.
Le jour où il est arrivé à la Mecque, le Chérif qui était à la tête de la Mecque s’appelait Hassane Moulaye Albass. Il était le gouverneur de la Mecque. Au regard des honneurs rendus, et la manière dont il est arrivé à la Mecque, avec déférence et considération, le Chérif gouverneur de la Mecque a coiffé de son propre bonnet Askia Mohamed. Il lui a aussi remis son turban pour ensuite le présenter à tout le monde comme le Kalifa… Ce qui a été fait à la Mecque, l’or qu’ils ont donné, les sacrifices qu’ils ont fait ; l’immense bonheur qu’ils ont fait pour les Chérif, c’est ce respect dont notre pays bénéficie toujours. Très souvent, on se demande comment on parvient à s’en sortir.
Quand les choses tournent mal, on trouve vite la solution grâce à Dieu, on est toujours préservé. Nous ne devrions pas oublier certains fondements de l’existence de notre pays. Nous ne devons jamais oublier les piliers de notre pays. C’est à partir de la Mecque qu’ils ont fait des bénédictions pour notre pays, afin que le Mali soit un pays de religion musulmane par excellence. Tout chef qui accédera à la tête de ce pays et aura aidé la religion musulmane, Dieu lui accordera succès et réussite. C’est la bénédiction faite par le Chérif de la Mecque. C’est pourquoi tous ceux qui aident cette religion vont réussir. Ce sont des secrets du pays qu’on doit vous dire, vous, les dirigeants de ce pays.
Ce travail que nous sommes en train de faire pour notre bien-être, l’entente entre les religions, c’est un travail important et capital. Ce qu’on peut ajouter, c’est ce que je vais vous dire à vous-même, Monsieur président de la République, c’est ce que Dieu nous recommande. Si les hommes sont droits, Dieu leur donne le bonheur. Quand les gens sont honnêtes, Dieu leur fait des facilités. Quand il n’y a pas de mal gouvernance, Dieu aide le pays.
C’est ce que nous enseignent nos érudits. Dieu aide et lui facilite la gestion même à un mécréant qui détient le pouvoir et agit dans le droit chemin, qui ne cause de tort à personne. Vous pouvez prier jusqu’à fendre votre front, tant que les gens se plaignent, en réclamant leur part, tant que vous oubliez les pauvres, le malheur surviendra, et rien ne sera facile à gérer. Tout ce qui doit être facile ou simple pour nous conduire vers le bonheur deviendra difficulté insurmontable. Tout ce qui peut amener cela dans le pays, c’est de causer du tort aux populations. Vos collaborateurs doivent faire attention à cela, qu’ils soient gouverneurs, maires, responsables de la police, de la gendarmerie ; tous ceux qui gèrent une parcelle du pouvoir doivent y veiller.
Les gens doivent avoir protection auprès des pouvoirs publics… On doit vous dire cela parce que vous êtes le président de la République. Vous êtes président à un moment difficile, mais les grands hommes de Dieu sont faits pour les épreuves difficiles. C’est dans ce contexte qu’être président a un sens. C’est dire que vous devriez avoir patience et tolérance, plus qu’hier, avant-hier et demain. Vous devez accepter de tout endurer. Mais il faut vous mettre debout avec le fardeau que Dieu vous a donné. Les pauvres qui vous ont choisi, en vous faisant confiance, ils sont toujours là, présents. Même avec les rumeurs des derniers jours, tout le monde était soucieux.
Ça veut dire que la confiance demeure. Tant que vous gardez votre bonne foi pour votre pays, ceux qui vous ont choisi vous feront toujours confiance pour bâtir ce pays. Le pays sera rebâti, Inch Allah, dans la paix, l’entente et la confiance mutuelle entre nous. Tant que les dirigeants resteront corrects et honnêtes dans la gestion, les populations leur feront confiance ; c’est ce qui fera avancer le pays dans la paix et le bonheur. C’est ce que je disais ici il y a trois jours, que notre pays est un pays religieux et c’est le pays de toutes les religions. Nous nous comprenons ici en parfaite harmonie.
Il n’y a pas de malheur sur notre pays. J’avais lancé un appel sur ce même lieu que je vais relancer pour dire à nos chefs religieux, surtout les musulmans : nous avons adopté la religion musulmane dans l’honneur et la dignité, car notre tradition, nos us et coutumes vont avec la religion musulmane. Ici, on ne peut pas nous forcer ; on ne prend pas de fusils ici ; on n’attache pas des bombes aux gens ici. Cela n’est pas notre tradition, ce n’est pas dans nos coutumes. Nous n’avons pas connu notre religion comme ça. Nous lançons des appels aux populations et à la jeunesse, de faire attention, ce n’est pas notre manière de faire. Quand on voit cela, on doit le dénoncer. Notre religion est basée sur la bonne hospitalité légendaire. Un marabout en voyage peut habiter partout. On lui donnera une maison, une femme ; et autre chose, sa famille deviendra une famille maraboutique. Nos villages ont été installés comme ça.
La religion est arrivée sans force ni violence dans nos villages. Il n’y a pas de village dans notre pays où il n’y a pas une mosquée, mais elles n’ont pas été construites par des armes. Ce n’est pas avec des armes que nous sommes devenus des musulmans, et ce ne sont pas les armes qui vont nous faire sortir de cette religion. S’il plaît au Bon Dieu, nous allons vivre et mourir musulmans, et nous allons nous entendre avec les autres. Notre religion n’est pas contraignante ; elle prône l’harmonie, la compréhension et le vivre-ensemble. Nous allons vivre ensemble ! Je dois profiter de cette tribune, face à la situation actuelle du pays, pour lancer des appels à la jeunesse de notre pays, qu’ils fassent attention.
Je sais comment est le monde d’aujourd’hui, les jeunes sont dans la confusion. Il n’y a pas de travail ; ils sont exposés au chômage ; les encadrements ne sont pas faits comme il le faut, et cela c’est partout même dans les écoles, les centres de formation et dans l’administration. Rien n’est facile. Mais nous devrions nous donner la main, nous devrions bien former nos jeunes pour qu’ils ne soient pas les proies faciles dans ce monde de nos jours.
Rien de tout cela n’est possible sans que le pays même ne songe à revoir les centres d’éducation, les lieux de formation des jeunes, et même nos familles. On doit se donner la main pour que nos jeunes ne soient pas dans le Sahara, sur les océans et les mers… Nous sommes des marabouts, nous parlons beaucoup. Mais nous allons nous arrêter ici en faisant des bénédictions. Que Dieu vous accorde meilleure santé, longue vie, vous inspire afin que vous puissiez mettre en application vos bonnes résolutions pour le bonheur de notre pays.
Je vous souhaite prompt rétablissement… Qu’Allah nous accorde paix, entente et compréhension mutuelle. Nous sommes sûrs qu’il y aura la paix, si les Maliens se donnent la main dans la paix, parce que nous sommes un peuple ; nous sommes une seule famille. Nous implorons Dieu pour qu’il nous donne une bonne saison des pluies, sans ravages. Je vous remercie.»
Le Premier ministre lors des vœux au président de la République à l’occasion de la fête de Ramadan : «Il est temps de construire une société de justice et d’équité dans une démarche de bonne gouvernance»
«C’est un grand honneur pour moi de m’adresser à vous en ce jour béni, jour de l’Aid El Fitr ou de rupture, jour de concorde, au nom du gouvernement de la République du Mali qui évolue sous votre éclairée conduite. C’est le moment, Monsieur le président de la République, de dire que nous formulons le vœu le plus ardent pour que nous puissions encore nous retrouver dans un Etat absolument favorable au développement de notre pays. Ce sont donc des vœux de bonheur, de bonne santé, de concorde, pour vous permettre d’accomplir la mission dont vous avez été investie par le Peuple du Mali. Cette mission, vous vous en acquittez de façon admirable dans la limite de toutes vos possibilités. Nous avons l’honneur, à vos côtés, de contribuer à atteindre ces objectifs afin de répondre aux attentes du Peuple du Mali. Ces attentes, Monsieur le président de la République, évoluent dans un triangle, à savoir la sécurité de toutes les personnes et de leurs biens, la restauration de la paix ; ensuite, toutes les activités permettant d’apporter une réponse satisfaisante à l’amélioration des conditions de vie et d’existence de notre peuple. Enfin, Monsieur le président, le troisième sommet de ce triangle, c’est comment construire une société de justice et d’équité dans une démarche de bonne gouvernance. L’année que nous traversons a été marquée, incontestablement, par des succès à votre actif, Monsieur le président de la République. Je ne citerai que la conclusion d’un accord pour la paix et la réconciliation au Mali qui offre, à tous les enfants de ce pays, la possibilité de se retrouver. Vous en avez assuré un leadership incontestable avec l’accompagnement de la communauté internationale, sous l’égide de l’Algérie. Après ces vœux, après ces observations, Monsieur le président de la République, permettez-moi de vous dire que notre peuple n’est pas un peuple d’excès, que notre peuple a le secret de la retenue, que notre peuple sait que le pouvoir lui-même doit conserver une parcelle de sa puissance à se limiter. L’appel que nous lançons, Monsieur le président, avec votre permission, c’est de dire que les femmes et les hommes de ce pays se croient, se considèrent comme les artisans d’une même œuvre. Devant le tisserand, s’étend une longue chaîne de fils, mais qui restera une longue chaîne de fils informes, tant que la trame ne traverse pas pour faire l’étoffe. Par conséquent, mettons-nous ensemble pour que nous puissions construire une étoffe faite des aspirations de notre peuple, allant dans le sens du bonheur de tout le monde. Monsieur le président, mes vœux les meilleurs. Ce sont ceux du gouvernement de la République du Mali.»
Source: Le Reporter 21/07/2015