Le Premier ministre a réaffirmé lundi à l’Assemblée nationale, à l’occasion du débat sur la Déclaration de politique générale, la tenue d’élections crédibles et transparentes dans le délai constitutionnel aux antipodes d’une crise post-électorale. Mais l’opposition n’y a pas cru.
« Je ne vois pas de signaux d’une crise post-électorale. Même si ce serait le cas, nous avons les ressources nécessaires pour l’affronter », a déclaré le Premier ministre SoumeylouBoubèye Maïga. Pour lui, il n’y a aucune inquiétude pour le processus électoral. Le chef du gouvernement présage une élection transparente et apaisée pour « stabiliser le pays dans la démocratie ».
Il a aussi indiqué que le gouvernement créera les conditions les meilleures pour la tenue du scrutin dans toutes les régions du pays. Comme pour rassurer l’opposition dubitative sur la question électorale, le Premier ministre a informé les élus de la nation que l’audit du fichier électoral prendra fin ce vendredi et la livraison des cartes électeurs sera pour le 20 juin.
Il a aussi porté à la connaissance des députés agités sur le débat électoral que la convocation du collège électoral aura lieu ce vendredi au cours d’un conseil des ministres extraordinaire à Koulouba.
L’opposition, vent debout contre la Déclaration de politique générale, a accusé le gouvernement de préparer une fraude électorale comme à l’accoutumée, « à travers le remplacement massif des autorités administratives », s’est inquiété AdamaKané, député du Groupe parlementaire Vigilance démocratique et républicaine (VRD).
L’élu de la nation craint « une élection bâclée » qui pourrait aboutir à une crise post-électorale. « Il semble l’avoir minimisée. Dans tous les pays où il y a eu une crise post-électorale, ceux-ci l’avaient minimisée. Malheureusement ça s’est produit. Les tenants du pouvoir ont toujours sous-estimé ce risque-là », a détaillé AdamaKané, élu à Barouéli.
« Aujourd’hui nul ne doute du nuage qui plane sur le ciel malien avec l’élection à venir. Nous pensons que le Premier ministre ne prend pas la hauteur de ce danger. Nous espérons que ça ne se produise pas mais ils ne font absolument rien pour l’éviter », a déploré le député du principal parti de l’opposition.
Confiant et déterminé, SoumeylouBoubèye Maïga a indiqué que si le gouvernement n’organise pas des élections libres et crédibles personne ne peut atteindre ses objectifs. C’est pourquoi, a-t-il expliqué, le gouvernement, avec tous les partis, a pris la décision de modifier la loi électorale, introduire la carte biométrique et dynamiser le Cadre de concertation avec les partis politiques.
Malgré l’engagement du Premier ministre d’organiser des élections crédibles et transparentes, l’opposition a voté contre la Déclaration de politique générale qui sera finalement adoptée par les députés de la majorité à 109 voix et 35 contre.
Maliki Diallo