La motion de censure contre le gouvernement Modibo Kéita n’a pas prospéré hier à Bagadadji où le chef du gouvernement à fait part des bonnes intentions de l’Etat pour l’ensemble des Maliens y compris les migrants réguliers.
Hier, le Premier ministre Modibo Kéita était face aux députés pour répondre à une motion de censure déposée contre son gouvernement. Toute la journée, majorité et opposition ont tenté de faire passer leurs messages. Le motif invoqué par l’opposition : le gouvernement peine à satisfaire certaines préoccupations du moment.
Mody Ndiaye, présentant la motion, a fustigé l’incapacité du gouvernement à assurer la sécurité dans le pays. Il l’a accusé également du retard accusé dans l’application de la loi sur le programme de sécurité et l’incapacité à organiser des élections crédibles sur l’ensemble du territoire. L’opposition a aussi fait cas de la gestion de la question de l’immigration.
S’adressant au chef du gouvernement, le député de VRD, Alkeidi Touré ajoutera que l’Etat est absent du Nord où le communautarisme a de beaux jours devant lui avec des groupes qui se regardent en chiens de faïence. A l’en croire, les Maliens désespèrent et ont peur. « Votre gouvernement n’a pas gagné la paix. C’est l’incurie totale », a-t-il lancé.
Répliques
En réponse, le Premier ministre, Modibo Kéita a déploré des appréciations approximatives, des jugements de valeur dans l’interpellation de l’opposition. Sur la gestion migratoire, le chef du gouvernement a tranché : « Le gouvernement appuiera de toutes ses forces la migration légale. Pour ce qui est de l’immigration irrégulière, nous respecterons la souveraineté des autres Etats. Le Mali ne doit pas présenter un visage fissuré comme c’est le cas aujourd’hui. Faisons en sorte que nos compatriotes ne soient pas humiliés à l’extérieur, créons les conditions ici pour qu’ils restent. Ce que nous pouvons, c’est de faire en sorte que la situation des immigrés irréguliers soit régulière ».
Le chef du gouvernement fera remarquer que le document sur un plan de sécurité a été bien élaboré et que les ministres de la Sécurité et des Finances travaillent à le rendre opérationnel. Selon lui, des efforts énormes ont été faits dans le cadre du recrutement d’agents de forces de sécurité.
A ce jour, a-t-il confirmé, des unités à tous les niveaux ont été créées pour gérer la sécurité et participer à la lutte contre le terrorisme. De plus, des matériels de transmission sophistiqués et des valises d’investigations sont mis à la disposition des forces de sécurité ; des infrastructures rénovées et/ou construites.
Pour démontrer le souci de son équipe pour l’amélioration de la sécurité, le chef du gouvernement a rappelé qu’il existe le nouveau statut des forces armées, la revue de la grille de salaire, l’adoption de la loi sur les pupilles de l’Etat. Modibo Kéita est revenu aussi sur la force spéciale anti-terroriste qui existe et qui fonctionne de nos jours.
A propos de la mauvaise organisation des élections communales du 20 novembre dernier, le Premier ministre répondra qu’elles n’avaient pas été tenues depuis 2009. Suivant ses explications, celles qui viennent d’être organisées ont vu la participation de la majorité et de l’opposition. Au total, notera-t-il, le scrutin a pu se tenir dans 647 communes et 57 n’ont pas pu voter.
A ces élections de proximité, le PM dira que 71 partis ont obtenu des conseillers. Pour Modibo Kéita, le gouvernement du Mali a été félicité par plusieurs instances comme la Cédéao en raison de sa bonne organisation. Et de déclarer que les 52 % de taux de participation confirment la bonne organisation du scrutin.
Après d’intenses débats, les 33 députés de l’opposition ont voté pour la motion et 114 de la majorité contre.
Alpha Mahamane Cissé